La Suisse pourrait renouer avec une vieille tradition en matière d’asile: l’accueil de contingents de réfugiés. Un groupe de travail rendra son rapport en juin. Un article de Cédric Waelti dans 24 Heures.
Hier, la Commission fédérale pour les questions de migration (CFM) a plaidé pour cette solution. «Il y a actuellement seize millions de réfugiés vivant dans des camps à travers le monde. La Suisse, avec sa tradition humanitaire, se doit d’être solidaire», insiste le président de la CFM, Francis Matthey.
C’est l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui a sollicité l’aide de la Suisse afin d’accueillir des groupes de réfugiés. Des contingents de 200 à 300 personnes viendraient compléter les chiffres actuels. «Les requêtes individuelles continueraient d’être traitées», précise Yann Golay, porte-parole de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR). «Ces contingents permettent de soulager des pays qui comptent déjà beaucoup de réfugiés sur leur territoire.»
Selon la CFM, ce sont «principalement les grandes villes» qui devraient héberger les nouveaux arrivants. «L’intégration est plus facile si les structures existent déjà», rappelle Francis Matthey. 20 à 30 millions par année seraient débloqués pour financer ces opérations humanitaires.
Les contingents ne nécessitent pas d’adaptation de la loi sur l’asile. Celle-ci autorise déjà l’arrivée de tels groupes. Jusqu’à la fin des années 90, et la vague de réfugiés provenant des Balkans, la Suisse avait l’habitude d’accueillir des blocs de plusieurs centaines de migrants.
Des échos positifs
Dans un contexte différent, un retour à cette tradition est-il envisageable? «Nous avons des échos assez positifs de l’administration», glisse Yann Golay. Au final, c’est la ministre Eveline Widmer-Schlumpf qui tranchera. Chez les parlementaires de gauche, on juge l’idée intéressante. Tout en restant vigilant. «Il ne faudrait pas que ces contingents se fassent au détriment des procédures individuelles», prévient le conseiller national Carlo Sommaruga (PS/GE). C’est précisément le calcul que faisait l’ancien ministre Christoph Blocher. Aujourd’hui, l’UDC ne veut plus louvoyer sur le sujet. «Ces contingents vont dans le mauvais sens», conclut André Reymond (UDC/GE).
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