L’arrivée, à mi-février, d’une centaine de requérants d’asile provenant de pays en guerre va nécessiter la mise en place d’un lieu d’accueil de jour et d’un bon encadrement. Un article de Yves Merz dans 24 Heures.
Dans un mois, d’un jour à l’autre, une centaine d’hommes débarquant de pays aussi perturbés que l’Erythrée, la Somalie, l’Irak, le Sri Lanka, le Kosovo et la Géorgie seront accueillis à Nyon, dans l’abri PCi En Oie, à proximité du Brico-Loisirs Migros (24 heures d’hier). Les conditions dans lesquelles s’organise «cette solution de dépannage» ne satisfont ni l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) ni les autorités nyonnaises.
Mais il y a urgence. Voisin direct de l’abri PCi, le gérant du Brico-Loisirs Migros, à qui nous apprenons la nouvelle, ne cache pas sa préoccupation: «Comme le magasin est en périphérie, nous devons organiser des rondes de surveillance. L’arrivée des requérants va venir se greffer à nos soucis. Je vais en toucher un mot à la direction.»
André Francis Cattin, chef du groupe UDC au Conseil communal de Nyon, vient de déposer une interpellation demandant d’améliorer la sécurité en ville. «Je comprends qu’on doive accueillir ces gens, mais cela va compliquer le travail de la police, à laquelle nous demandons de pratiquer davantage de contrôles d’identité dans la rue.»
Il faut rappeler que les requérants d’asile sont des réfugiés, et non des gens qui ont eu affaire à la justice. Ils sont donc libres d’aller où ils veulent et de se mêler à la population indigène. Ils n’ont en revanche pas le droit de travailler et touchent 4 à 5 francs par jour, en plus de leur nourriture, en guise d’argent de poche.
Ces requérants seront encadrés. L’EVAM, responsable de la prise en charge de ces personnes, a déjà prévu que l’abri soit surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. «Deux surveillants se succéderont à l’entrée et à l’intérieur de l’abri afin de faire respecter le règlement de la maison et de vérifier qui entre et qui sort, explique Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication à l’EVAM. Un intendant s’occupera de la conciergerie, deux assistants sociaux seront mobilisés pour les orienter et du personnel infirmier effectuera un bilan de santé et le suivi médical des occupants.»
Soigner la cohabitation
Du côté des autorités communales nyonnaises, on veut mettre l’accent sur la mise en place d’un lieu d’accueil de jour. Les milieux bénévoles et associatifs seront sollicités pour des activités d’animation.
«Mieux ces gens seront accueillis, moins ils poseront de problèmes, commente Elisabeth Ruey Ray, municipale de la police. «Leur présence sera visible. Nous voulons rassurer les gens et soigner la cohabitation. Il faut éviter les a priori», ajoute Olivier Mayor, municipal en charge des affaires sociales.
Autre voisin direct de l’abri PCi, le patron du Restaurant Les Fontaines, Attilio Abbati, montre l’exemple: «Je n’ai aucun souci. Ce sont des gens normaux, sauf qu’ils sont pauvres et qu’ils ont des problèmes.»
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