Mardi 10 juin 2008
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Grèves de la faim aux camps de Bordeaux, Toulouse, Paris
CRA DE BORDEAUX
Grève de la faim depuis le 3 juin
Une quinzaine de pensionnaires du camp de rétention de Bordeaux a décidé
le 3 juin d'une grève de la faim illimitée, comptant sur ce moyen pour
être libérés et régularisés. Selon le comité de régularisation des
sans-papiers, tous ont refusé de s'alimenter ce soir là mardi, certains
ont pris un petit-déjeuner, voire un déjeuner le lendemain, tout en
maintenant leur mouvement de « révolte organisée » ; la grande majorité
à décide de nouveau refusé de s'alimenter le 5 juin. « Ce n'est pas un
soulèvement », aurait minimisé un policier qui convient tout de même
qu'il a effectivement constaté des refus de s'alimenter. Les grévistes
de la faim dénoncent « des insultes, brimades, intimidations,
harcèlements et humiliations, et surtout une non-information sur les
horaires d'expulsion. » Le CRSP et RESF se mobilisent pour soutenir ces
sans-papiers en lutte, l'église de Gironde relaye l'information et les
appele à manifestation de soutien !
[Sources : CRSP, RSF, église catholique en Gironde.]
TOULOUSE, CRA CORNEBARRIEU
Les détenus en grève de la faim depuis le 6 juin
Le vendredi 6 juin, 28 détenus du CRA ont engagé un mouvement collectif
de grève de la faim.
Ils ont réagi spontanément à des propos méprisant tenus à l'encontre
d'une personne âgée. Ce mouvement s'inscrit dans un contexte de
dégradation continue des conditions de détention depuis l'ouverture du
CRA de Cornebarrieu. L'entretien de conditions déplorables de séjours
conduit logiquement à déduire que cette situation vise sciemment à
humilier et rabaisser les femmes, les hommes et les enfants détenus.
Comment ne pas voir du mépris dans la décision de suppression de
l'alimentation halal et l'imposition de repas à base de porc sans autres
alternatives. Les détenus ne pouvant obtenir de colis alimentaires
provenant de l'extérieur, la politique de l'administration provoque un
phénomène de sous-nutrition chez certains prisonniers.
Les cartes téléphoniques sont vendues à un prix excessif dans ce camp.
Chose plus étonnante, les durées de communications sont totalement
irrégulières par rapport à des cartes présentées comme standard. Cette
réalité s'apparente à une forme de racket.
Il semble que ce camp ne soit pas chauffé, même en hiver. En outre, les
couvertures, d'une piteuse qualité, ne permettraient pas de se protéger
du froid.
Ces conditions générales de détention conduisent à penser qu'elles sont
utilisées afin d'amener les détenus à craquer et à accepter de quitter «
volontairement » le territoire.
[Source : UD CGT 31]
MARSEILLE, CAMP DU CANET
Grève de la faim depuis le 24 mai
Un prisonnier du CRA qui a contacté RESF indique que plusieurs dizaines
de retenus ont entamé une grève de la faim depuis samedi 24 mai pour
protester contre leur enfermement, particulièrement celui des malades.
Ils subissent de violentes pressions de la police pour casser leur
mouvement de protestation. Ils souhaitent que leur situation soient connue.
La cinquantaine de gréviste de la faim protestent contre les raisons et
les conditions de détention. Ils dénoncent entre autre : l'inhumanité
des décisions d'expulser un monsieur qui vit en France depuis 30 ans ;
d'une personne malade qui devait subir une très grave opération quelques
jours après son arrestation, d'une autre dont le mariage est ainsi rendu
impossible.
À PARIS
Grève de la faim depuis le 2 juin
La grève de la faim a été décidée le soir du 2 juin au CRA de Vincennes.
Communication avec le CRA le 3 juin :
« Aujourd'hui on fait la grève de la faim, on ne va pas manger, on a
décidé ça hier soir, on s'est réuni dans la cour. On nous donne le petit
déjeuner le soir même pour le lendemain, donc la grève commencera
vraiment ce midi.
Tous les prisonniers ont décidé de ne pas manger aujourd'hui. Mais là
tout le monde dort [il est 10h du matin]. Je ne sais pas s'il y aura une
autre réunion, il faut attendre que tout le monde se réveille. Les gens
se réveillent vers 11h/11h30 mais ça dépend de ce que chacun a à faire,
s'il y a des convocations, des rendez vous avec le juge, c'est eux qui
nous réveillent. Sinon on peut dormir toute la journée.
On fait la grève parce que la bouffe est pas terrible, parce qu'il y a
des gens qui sont malades, on s'occupe pas d'eux. Le médecin se fout de
nous alors qu'il y a des gens malades. On demande des recours et ils
nous écoutent pas.
On a fait une liste et chacun a noté son nom et on a signé. On n'a pas
écrit de texte on a juste écrit au dessus des signatures : « on ne mange
pas ».
Je n'ai aucune idée si le CRA un est au courant, on passe pas de l'autre
côté.
À Cité, au 8ème bureau quand j'étais en garde à vue ils m'ont tapé, j'ai
demandé un médecin, un avocat, je n'ai vu personne. Le chef de police
était bourré. Ils vous traitent comme un chien, pas en être humain. À
mon avis Vincennes c'est mieux pour la politesse. Il m'ont fait croupir
plus de 24h en garde à vue. Il y avait d'autres gens. Il m'ont tapé
parce que j'avais mal, que je demandais le médecin, ils mont insulté : «
branleur », le chef de police m'a dit qu'il avait payé 60 euros de sa
poche pour faire venir le médecin alors que d'après lui j'étais pas
malade. Mais je l'étais vraiment : après j'ai été à l'hôpital Hôtel
Dieu. Là bas c'était bien, les médecins ont fait leur travail. J'étais
pas dans une salle spéciale, mais il y avait toujours des policiers avec
moi, j'étais menotté, mais on m'enlevait les menottes quand le médecin
venait me voir. »
[Source : fermeturetention@yahoo.fr]
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