En quelques jours, les gens du voyage ont retrouvé à deux reprises le chemin d’Yverdon. Ils doivent normalement lever le camp aujourd’hui. Mais la problématique est cantonale, affirme le municipal Jean-Daniel Carrard. Un article de Frédéric Ravussin dans 24 Heures.
FERMÉE Aire de stationnement officielle du canton pour les gens du voyage, le terrain de Boulex, près de Payerne, est actuellement en réfection. PAYERNE, LE 7 MAI 2008 GUINNARD JEAN-PAUL
Ils s’étaient faits discrets, ces dernières années. Mais les gens du voyage ont retrouvé la route d’Yverdon. Ces derniers jours, ils se sont installés, à deux reprises, sur un terrain agricole non adapté, prenant à chaque fois de vitesse les autorités.
Il leur est toutefois très difficile de réagir, puisqu’il ne faut qu’une quinzaine de minutes entre le moment où les nomades repèrent un endroit et celui où ils l’occupent, explique Jean-Daniel Carrard. «Si on parvient à les intercepter, il est possible de discuter. Mais on est très souvent mis devant le fait accompli, à savoir l’occupation sauvage et illégale d’un terrain», ajoute-t-il. Selon une jurisprudence du Tribunal fédéral, le propriétaire peut les laisser occuper les lieux au maximum pendant trois nuits et quatre jours. «Et généralement, les Gitans s’y plient, ce qui permet d’éviter une intervention musclée jamais agréable à conduire», reprend le municipal.
C’est donc vraisemblablement aujourd’hui que la cinquantaine de familles devrait quitter le territoire yverdonnois. «Mais même s’ils se sont installés à deux reprises à Yverdon, la question se pose dans tout le canton, affirme Jean-Daniel Carrard. Nous pourrions clôturer le champ où ils se sont installés. Mais que va-t-il se passer alors?» Ils iront sans doute stationner leurs caravanes plus loin «et peut-être s’arrêter sur le territoire de communes qui n’ont pas les moyens d’intervention d’Yverdon. Le Conseil d’Etat doit prendre en considération que les gens du voyage font à nouveau halte en Suisse et réactiver de manière urgente le Groupe de travail Gitans Vaud, présidé par Pierrette Roulet- Grin», conclut-il.
Situation particulière
La préfète relève d’emblée que la situation actuelle est particulière. «Il faut la remettre dans le contexte du printemps pourri que nous venons de vivre. Avec le retour des beaux jours, les personnes qui appartiennent aux minorités ethniques non sédentarisées ont toutes repris la route en même temps… Et c’est d’autant plus ennuyeux que l’aire de Payerne est momentanément fermée.»
Mais contrairement à ce que redoute Jean-Daniel Carrard, Pierrette Roulet-Grin ne croit pas que cette situation perdurera, comme cela avait été le cas au début des années 2000.
«Je suis cependant tout à fait d’accord de réactiver notre groupe de travail. Mais je rappelle que c’est aux communes de proposer des terrains pour les accueillir.» Et considérant les aires d’accueil déjà existantes à Payerne et à Rennaz, c’est vers la région lausannoise que se tournera sans doute leur regard.
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