Lire dans la Tribune de Genève en ligne
Suite à l'action d'un requérant d'asile Béninois sous le coup dune non entrée en matière (NEM), le Tribunal administratif Genevois (TA) a annoncé, aujourd'hui, lui avoir donné raison
vendredi 30 juin 2006
Bex, le jour d'après
Lire l'article d'Estelle Bressoud dans 24heures
A la réouverture de son café-restaurant mis à sac l’avant-veille par des requérants, le tenancier s’est vu témoigner de nombreuses marques de soutien.
Il n’y a guère que les taches d’huile maculant le trottoir qui rappellent l’émeute survenue lundi soir au Grotto du Chablais, impliquant une vingtaine de requérants d’asile africains. Rouvert le surlendemain, le café-restaurant de Bex affiche en cette fin de matinée de jeudi tous les signes d’un calme retrouvé.
Terrasse et café fort bien fréquentés, sans oublier ces quelques roses ornant le bar… «On me les a envoyées en marque de soutien», confie le patron, Syla Bekim. L’homme, rappelons-le, a été inculpé de lésions corporelles graves pour avoir asséné un coup au visage d’un client, dealer originaire de Guinée.
«Ce qui est arrivé aurait pu se produire n’importe où»
Un incident qui lui a valu de nombreux appels téléphoniques, de Sierre à Genève. Pas un de désagréable, affirme ce Serbo-Monténégrin de 32 ans, établi en Suisse depuis seize ans. «Les gens sont surpris et trouvent injuste que j’aie été placé en garde à vue. Ils disent me soutenir», poursuit-il, lui qui ne demande rien de mieux que de voir les trafiquants –«et non les Africains»– quitter son établissement.
Autour du bar, on confirme ce capital sympathie. «Hier, de nombreuses personnes sont venues boire un verre par solidarité », témoigne un habitué, Pierre-Paul Duchoud, qui se trouve être conseiller communal radical. Interrogé sur l’altercation, il a cet unique «reproche»: le zèle des médias à souligner l’état d’ivresse du tenancier au moment des faits.
«Qu’est-ce qui est plus grave: boire deux verres de blanc pendant un match de foot ou vendre de la drogue dans la rue?», renchérit son copain. Et les deux hommes d’applaudir une remise en état des lieux efficace. Et de déplorer l’hérésie d’un système qui interdit aux requérants d’avoir un emploi et qui pousse, à Bex, les tensions à leur com- ble: «Ce qui est arrivé ici aurait pu se produire n’importe où.
A la réouverture de son café-restaurant mis à sac l’avant-veille par des requérants, le tenancier s’est vu témoigner de nombreuses marques de soutien.
Il n’y a guère que les taches d’huile maculant le trottoir qui rappellent l’émeute survenue lundi soir au Grotto du Chablais, impliquant une vingtaine de requérants d’asile africains. Rouvert le surlendemain, le café-restaurant de Bex affiche en cette fin de matinée de jeudi tous les signes d’un calme retrouvé.
Terrasse et café fort bien fréquentés, sans oublier ces quelques roses ornant le bar… «On me les a envoyées en marque de soutien», confie le patron, Syla Bekim. L’homme, rappelons-le, a été inculpé de lésions corporelles graves pour avoir asséné un coup au visage d’un client, dealer originaire de Guinée.
«Ce qui est arrivé aurait pu se produire n’importe où»
Un incident qui lui a valu de nombreux appels téléphoniques, de Sierre à Genève. Pas un de désagréable, affirme ce Serbo-Monténégrin de 32 ans, établi en Suisse depuis seize ans. «Les gens sont surpris et trouvent injuste que j’aie été placé en garde à vue. Ils disent me soutenir», poursuit-il, lui qui ne demande rien de mieux que de voir les trafiquants –«et non les Africains»– quitter son établissement.
Autour du bar, on confirme ce capital sympathie. «Hier, de nombreuses personnes sont venues boire un verre par solidarité », témoigne un habitué, Pierre-Paul Duchoud, qui se trouve être conseiller communal radical. Interrogé sur l’altercation, il a cet unique «reproche»: le zèle des médias à souligner l’état d’ivresse du tenancier au moment des faits.
«Qu’est-ce qui est plus grave: boire deux verres de blanc pendant un match de foot ou vendre de la drogue dans la rue?», renchérit son copain. Et les deux hommes d’applaudir une remise en état des lieux efficace. Et de déplorer l’hérésie d’un système qui interdit aux requérants d’avoir un emploi et qui pousse, à Bex, les tensions à leur com- ble: «Ce qui est arrivé ici aurait pu se produire n’importe où.
Communiqué d'ACCOR SOS Racisme et du CRAN
Le 6 juin dernier, la Commission Fédérale de lutte contre le Racisme (CFR) tirait la sonnette d’alarme suite au refus de l’accès des lieux de loisirs aux personnes issues de minorités. La décision incongrue et inadmissible du ministère public du canton de
Soleure, qui a classé en mars dernier la plainte d'un Kosovar qui s'était vu refuser l'entrée d'une discothèque à Egerkingen (SO), doit interpeller la société civile autant que les pouvoirs publics dans leur ensemble.
Le Conseiller fédéral Pascal Couchepin lui-même a déclaré que le cas d'Egerkingen aurait dû tomber sous le coup de l'article 261 bis CPS. Loin d’être des cas isolés, ces délits de faciès à l’entrée des boites de nuits, bistrots et bars, font l’objet depuis quelques temps de plusieurs plaintes adressées aux organisations de lutte contre le racisme, notamment par des personnes au faciès très visible, tel-le-s
les Noir-e-s. De telles atteintes au désir élémentaire de s'amuser introduisent la
ségrégation dans l'espace public et constituent une mise en cause des droits humains que nous ne tolérerons pas. Nos organisations soutiennent la démarche de la CFR et demandent un engagement clair de la part des exploitant-e-s d'établissements publics,
des sociétés de sécurité et des pouvoirs publics contre la discrimination raciale.
Nos organisations proposent la rédaction d'une charte de non-discrimination à l'entrée des lieux de loisirs en collaboration avec les pouvoirs publics et les responsables des établissements publics. Nos organisations demandent aux sociétés de sécurité dont les agent-e-s sont souvent employé-e-s comme portiers des lieux de loisirs, d’accroître la sensibilisation de ces derniers-ères en matière de
protection des droits humains au moyen de cours de formation continue.
Nos organisations invitent les personnes concernées par cette réalité à nous communiquer les discriminations dont elles font l'objet ou auxquelles elles ont assisté, afin de pouvoir, ensemble agir pour y mettre un terme.
Soleure, qui a classé en mars dernier la plainte d'un Kosovar qui s'était vu refuser l'entrée d'une discothèque à Egerkingen (SO), doit interpeller la société civile autant que les pouvoirs publics dans leur ensemble.
Le Conseiller fédéral Pascal Couchepin lui-même a déclaré que le cas d'Egerkingen aurait dû tomber sous le coup de l'article 261 bis CPS. Loin d’être des cas isolés, ces délits de faciès à l’entrée des boites de nuits, bistrots et bars, font l’objet depuis quelques temps de plusieurs plaintes adressées aux organisations de lutte contre le racisme, notamment par des personnes au faciès très visible, tel-le-s
les Noir-e-s. De telles atteintes au désir élémentaire de s'amuser introduisent la
ségrégation dans l'espace public et constituent une mise en cause des droits humains que nous ne tolérerons pas. Nos organisations soutiennent la démarche de la CFR et demandent un engagement clair de la part des exploitant-e-s d'établissements publics,
des sociétés de sécurité et des pouvoirs publics contre la discrimination raciale.
Nos organisations proposent la rédaction d'une charte de non-discrimination à l'entrée des lieux de loisirs en collaboration avec les pouvoirs publics et les responsables des établissements publics. Nos organisations demandent aux sociétés de sécurité dont les agent-e-s sont souvent employé-e-s comme portiers des lieux de loisirs, d’accroître la sensibilisation de ces derniers-ères en matière de
protection des droits humains au moyen de cours de formation continue.
Nos organisations invitent les personnes concernées par cette réalité à nous communiquer les discriminations dont elles font l'objet ou auxquelles elles ont assisté, afin de pouvoir, ensemble agir pour y mettre un terme.
Leur vie confisquée par Berne
Voici l'article de Marie-Christine Pache paru dans l'Illustré du mois de mai 2006
Toute la vallée de Joux soutenait la famille Kuljanin, parfaitement intégrée et appréciée de la population. Berne a pourtant obligé leurs patrons à les licencier, en janvier 2005. Les contraignant à vivre de l'aide fédérale, en attendant une décision qui ne vient pas.
Comme tous les jours, Munib, Mevlida, Miralem et Mirela sont à la maison en ce début d'après-midi. Comme tous les jours depuis janvier 2005, date à laquelle leurs employeurs ont été contraints de les licencier puisque leur demande d'asile en Suisse était refusée par Berne en procédure de recours. Une ultime démarche est pourtant en route, qui les autorise à séjourner encore en Suisse, mais plus à y travailler. Cette interdiction représente une épreuve supplémentaire pour les membres de cette famille bosniaque, arrivée en 2001 dans notre pays après s'être sentie menacée dans son village de Kladanj, sur la frontière entre les parties croato-musulmane et serbe de la Bosnie d'après-guerre, et qui a fourni un remarquable et très rapide effort d'adaptation à la vallée de Joux, où les avait conduits la répartition des requérants d'asile.
En cinq mois, tous trouvent un emploi, dans des entreprises locales. Ils apprennent le français, participent à la vie associative et se font des amis. Une intégration réussie qui ne comptera pas lourd dans l'appréciation de leur dossier, car ils ne sont pas en Suisse depuis assez longtemps. Vu des bureaux bernois, lorsqu'une guerre est terminée sur le papier, tout rentre dans l'ordre immédiatement...
Patrons menacés de prison
Lorsque le couperet fédéral tombe, toute la Vallée se battra pour que les Kuljanin puissent rester là où ils sont très appréciés, comme amis ou employés. Manifestations, articles dans la presse, pétition munie de 2200 signatures au Grand Conseil vaudois, rien n'y fait. Et leurs employeurs, sous la menace d'une amende salée pouvant être assortie d'une peine de prison, se résolvent à les licencier. «Nous avons tout essayé, y compris faire remarquer comme c'était handicapant pour une petite entreprise de perdre un excellent employé comme Munib d'un jour à l'autre, dans notre branche du chauffage où ils ne courent pas les rues», souligne Sylvie Golay. «D'ailleurs, personne ne l'a remplacé, nous employons des intérimaires. Sa place est libre et nous ne souhaitons qu'une chose: pouvoir le réengager demain matin.»
Certes, comme le répètent en boucle les juristes de l'administration vaudoise, cette décision est conforme à la Loi fédérale sur l'asile que le canton est tenu d'appliquer. Même la décision positive de la commission des pétitions demandant au gouvernement d'intercéder à Berne au nom de l'implication des gens de la Vallée n'a rien changé à ce jour. «On veut leur rendre la vie impossible pour les dégoûter de rester ici, c'est conforme à la politique actuelle en matière d'asile», commente un brin désabusé Nicolas Rochat, président du comité de soutien.
A cette oisiveté forcée qui leur pèse sur le moral - «J'ai honte de me promener lorsque tous les gens du quartier sont au travail», soupire Mevlida - est venue s'ajouter l'épreuve d'un nouveau déracinement. «La maison où nous habitions a été vendue, le nouveau propriétaire voulait rénover. Trouver un logement sans travailler n'est pas simple, voire impossible. La FAREAS - chargée d'aider les requérants d'asile avec des subventions fédérales - nous a relogés ici, à Yverdon», explique Miralem. Un concours de circonstances suspect pour Sylvie Golay. «Avouez que ce chantier tombait à pic! Nous avions d'ailleurs trouvé un appartement, mais dès juillet prochain. Le propriétaire a juré ses grands dieux qu'un délai était impossible, les travaux de démolition devant commencer le 1er avril. Au seuil de juin, rien n'a bougé. Je crois plutôt que l'intégration parfaite de cette famille dérangeait. Si nous devons relancer la machine pour les défendre, ce ne sera plus pareil, nous ne pourrons plus jouer sur la proximité, ni sur la défense d'une région périphérique», note-t-elle avec tristesse.
Vivre dans la dignité
A Yverdon depuis deux mois, les journées sont longues. «Là-haut, nous avions une vie, un travail, des amis. Ici, à part retourner tout ça mille fois dans notre tête...» se désole Mevlida. Désoeuvrement et sentiment d'inutilité, isolement, ont petit à petit raison de la force qu'ils ont toujours montrée depuis leur arrivée «au pays de la Croix-Rouge». «Avant, ils étaient intégrés; maintenant, ce sont des requérants. Ils ont perdu toute leur joie de vivre, ça me fait tant de peine», souligne Sylvie Golay. Le 9 juin, comme tous les trois mois, les Kuljanin doivent se présenter au bureau du SPOP (Service de la population), à Lausanne, pour renouveler leur permis provisoire. Avec l'espoir qu'on y supprime la mention «N'est pas autorisé à travailler». Tous les quatre veulent en tout cas croire que l'autorité cessera de les empêcher de vivre dans la dignité. En attendant l'ultime décision de la commission de recours qui se fait désirer, celle qui leur permettrait de continuer cette vie recommencée, dans un pays qu'ils ont appris à aimer et où Mirela, jeune femme de 23ans atteinte de sclérose en plaques, peut recevoir un traitement qui stabilise sa maladie, lui évitant avec succès jusqu'ici une paralysie progressive. M.-C. P.
Les libéraux genevois soutiennent les "lex Blocher"
Lire l'article de Didier Estoppey dans le COurrier
L'Entente genevoise ne sera pas unie contre les lois sur l'asile et les étrangers, soumises à votation le 24 septembre. Contrairement au PDC, qui combat les deux lois, et aux radicaux, qui s'opposent à la première tout en soutenant la seconde, les libéraux du bout du lac, réunis mercredi soir en assemblée des délégués, ont décidé de recommander le double «oui». Une décision prise à une majorité de 37 voix contre 29 «non» et 2 abstentions concernant la Loi sur l'asile, et de 48 voix contre 20 «non» et une abstention concernant celle sur les étrangers.
Olivier Jornot, président intérimaire du parti, qui plaidait pour ce double «oui», aura ainsi été mieux entendu par les délégués que la conseillère nationale et ex-conseillère d'Etat Martine Brunschwig Graf, qui combattait les deux lois. Les libéraux genevois se retrouvent aussi en porte à faux avec leurs représentants au Conseil national, principaux fers de lance dans le camp bourgeois de l'opposition aux deux lois, à l'image du président national Claude Ruey. Mais la députation genevoise à Berne était divisée, relève Olivier Jornot, puisque au contraire de MmeBrunschwig Graf, le conseiller national Jacques-Simon Eggly a soutenu les deux lois.
Quant à la question de savoir si le Parti libéral genevois ne fait pas, par son vote, du suivisme à l'égard de l'UDC, M.Jornot la balaie d'un revers de la main: «Il serait absurde de s'opposer à ces deux lois sous le seul prétexte qu'elles sont soutenues par l'UDC. En analysant froidement leur contenu, on s'aperçoit qu'elles sont acceptables, et comprennent aussi quelques améliorations. Il y a des mesures à prendre contre les abus. Et mieux vaut ces lois qu'une nouvelle initiative de l'UDC.»
Le débat n'en semble pas moins vif chez les libéraux. Un récent éditorial de Blaise-Alexandre Le Comte s'en prenant aux figures du parti menant campagne contre ces deux lois n'est peut-être pas totalement étranger à la disgrâce de ce jeune et éphémère président, qui vient d'être déchu. Réunis demain à Genève pour prendre position sur la question, au plan national cette fois, les libéraux n'ont probablement pas fini de croiser le fer
L'Entente genevoise ne sera pas unie contre les lois sur l'asile et les étrangers, soumises à votation le 24 septembre. Contrairement au PDC, qui combat les deux lois, et aux radicaux, qui s'opposent à la première tout en soutenant la seconde, les libéraux du bout du lac, réunis mercredi soir en assemblée des délégués, ont décidé de recommander le double «oui». Une décision prise à une majorité de 37 voix contre 29 «non» et 2 abstentions concernant la Loi sur l'asile, et de 48 voix contre 20 «non» et une abstention concernant celle sur les étrangers.
Olivier Jornot, président intérimaire du parti, qui plaidait pour ce double «oui», aura ainsi été mieux entendu par les délégués que la conseillère nationale et ex-conseillère d'Etat Martine Brunschwig Graf, qui combattait les deux lois. Les libéraux genevois se retrouvent aussi en porte à faux avec leurs représentants au Conseil national, principaux fers de lance dans le camp bourgeois de l'opposition aux deux lois, à l'image du président national Claude Ruey. Mais la députation genevoise à Berne était divisée, relève Olivier Jornot, puisque au contraire de MmeBrunschwig Graf, le conseiller national Jacques-Simon Eggly a soutenu les deux lois.
Quant à la question de savoir si le Parti libéral genevois ne fait pas, par son vote, du suivisme à l'égard de l'UDC, M.Jornot la balaie d'un revers de la main: «Il serait absurde de s'opposer à ces deux lois sous le seul prétexte qu'elles sont soutenues par l'UDC. En analysant froidement leur contenu, on s'aperçoit qu'elles sont acceptables, et comprennent aussi quelques améliorations. Il y a des mesures à prendre contre les abus. Et mieux vaut ces lois qu'une nouvelle initiative de l'UDC.»
Le débat n'en semble pas moins vif chez les libéraux. Un récent éditorial de Blaise-Alexandre Le Comte s'en prenant aux figures du parti menant campagne contre ces deux lois n'est peut-être pas totalement étranger à la disgrâce de ce jeune et éphémère président, qui vient d'être déchu. Réunis demain à Genève pour prendre position sur la question, au plan national cette fois, les libéraux n'ont probablement pas fini de croiser le fer
jeudi 29 juin 2006
Alle Zürcher Stadträte gegen Asyl- und Ausländergesetz�
Lire dans la NZZ ONline
Les neufs membres du conseil municipal de Zürich se sont prononcés pour le double non.
Les neufs membres du conseil municipal de Zürich se sont prononcés pour le double non.
Bex: "il n'est pas question de fermer le centre pour l'instant"
Lire l'article dans 24heures
La situation est prise très au sérieux. A tel point que l'émeute qui a impliqué une vingtaine d'Africains lundi soir, à Bex, au bar Le Grotto suite à une altercation entre le patron et un requérant Guinéen aura non seulement des conséquences sur les personnes impliquées, mais aussi sur les requérants de la région.
Preuve de l'ambiance particulièrement tendue qui règne actuellement dans la commune du Chablais: les autorités municipales refusent désormais de dialoguer avec la Fareas. Seul Jean-Claude Mermoud trouve grâce aux yeux du syndic Michel Flückiger. Le socialiste exige, sinon la fermeture provisoire du centre, du moins une diminution drastique du nombre de résidents.
Conscient de la nécessité de renouer le dialogue, le conseiller d'Etat a d'ores et déjà constitué un groupe de travail chargé de «trouver des solutions». Composé de représentants de la police cantonale, du Service de la population et de la Fareas, il rencontrera en début de semaine prochaine une délégation communale pour lui présenter une série de mesures.
«Face à ces comportements, il faut une rigueur implacable, martèle, le chef du Département des institutions et des relations extérieures. Nous allons notamment renforcer les patrouilles de police et nous assurer que ceux qui n'ont rien à faire au centre - les NEM - soient interdits d'entrée.»
Mais ce n'est pas tout. Les renvois seront également intensifiés. La possibilité d'une assignation à territoire pour les requérants frappés de non-entrée en matière qui ont participé à l'émeute ou qui causent des troubles est aussi étudiée. «Le but est d'empêcher les dealers de venir rôder dans la région mais il faut voir si cette mesure est possible juridiquement», explique le chef du DIRE.
Fortement critiqué par les autorités, le dispositif de surveillance du centre Fareas de Bex n'est toutefois pas mis en cause par le magistrat. Les fauteurs de troubles sont en majorité des NEM - par conséquent externes à l'institution - et des requérants domiciliés en ville, précise-t-il: «Sur les vingt Africains, seuls six venaient du centre.»
Tous ne sont pourtant pas de cet avis. Dans une interpellation déposée mardi soir au Grand Conseil, le municipal de Bex et député UDC Pierre-Yves Rapaz demande au gouvernement d'envisager la fermeture provisoire du centre et de déplacer ses 120 résidents (en majorité des hommes) dans les casernes de Savatan. Tout comme un couvre-feu. «Si on ne fait rien, la population risque de mettre en place sa propre sécurité», craint l'édile.
Pour Jean-Claude Mermoud, «il n'est pas question de fermer le centre de Bex pour l'instant». La mesure est irréalisable: le bâtiment de la Fareas est propriété de la Confédération. Quant aux casernes de Savatan, elles ne correspondent aux critères de logement et sont peu accessibles. Dans ce cas, au moins faut-il occuper les résidents, plaide le syndic. Il réclame d'avantage d'encadrement social. «Ces gens sont en stabulation libre. Il faut qu'ils aient des activités.»
Le centre Fareas de Bex est vivement critiqué par les autorités communales, qui estiment que les requérants ne sont pas assez encadrés. Pourtant, lors de la bagarre de lundi soir, seuls six des vingt Africains impliqués résidaient dans l’institution.
Le tenancier a bel et bien frappé au visage le jeune requérant d’asile
Une vraie «bouteille à l’encre»! Le propos est signé Jean-Luc Reymond, juge d’instruction de l’Est vaudois à pied d’oeuvre depuis hier en matière d’audition des témoins et acteurs de la bagarre nocturne de Bex.
Quelques certitudes toutefois: premièrement, le tenancier de l’établissement a bien asséné un coup-de-poing au visage du jeune requérant à l’origine du désastre. «Il a reconnu le fait, mais il n’est pas avéré de manière certaine que ce coup ait causé la fracture de la mâchoire dont souffre sa victime. De l’avis des témoins, elle a chuté lourdement sur le sol à l’extérieur de l’établissement», explique le magistrat. S’il n’est pas sous le coup d’un mandat d’arrêt, le patron du Grotto du Chablais n’en est donc pas moins inculpé de lésions corporelles graves. Identifié par des témoins sur le site, l’un des acteurs présumés du saccage a également été entendu, avant d’être relaxé: «Il conteste les faits et prétend n’avoir rien cassé», poursuit Jean-Luc Reymond.
Qui concède toutefois n’être qu’au tout début d’une longue série d’interrogatoires.
Appelés à durer un temps… indéterminé. «Certains témoins pourraient bien se retrouver prévenus. Et je ne peux pas être convaincu à cette heure que l’on pourra mettre la main sur tous les participants directs à la mise à sac du restaurant», lâche-t-il pour conclure.
Réactions politiques
Tous les partis — hors UDC — s’accordent sur un point: fermer le centre de Bex ne ferait que déplacer le problème de l’accueil des requérants. A gauche (POP, Verts, Socialistes), on critique le manque de politique d’intégration de la part du gouvernement. Yves Ferrari, président des Verts lausannois: «Il ne sert à rien de mettre un policier derrière chaque requérant. Les programmes d’occupation sont plus utiles.» Jean Martin, député radical, salue lui aussi ces programmes ajoutant qu’il approuverait le renforcement du dispositif de sécurité à l’intérieur des centres et sur l’espace public. Dominique Kohli, président des libéraux, réclame une plus grande sévérité dans le suivi pénal des délinquants. Il approuve la concentration des requérants dans de grands centres, à l’inverse de la gauche qui appelle l’ensemble des communes à participer à l’accueil des demandeurs d’asile.
La Suisse se dote d'un observatoire euro-compatible de la xénophobie
Lire cet excellent dossier de swissinfo sur l'étude de la faculté de sociologie de l'Université de Genève
La Suisse a mis au point un instrument de surveillance de la misanthropie et de l'extrémisme de droite qui permettra à la Suisse de se comparer à l'Europe.
La Suisse a mis au point un instrument de surveillance de la misanthropie et de l'extrémisme de droite qui permettra à la Suisse de se comparer à l'Europe.
Mais que se passe-t-il à Bex ? Accor SOS racisme
Lire la réaction de Accor SOS Racisme
Une fois de plus les projecteurs se braquent. Une fois de plus la violence et un climat délétère semblent régner à Bex. Ces derniers événements illustrent l’impasse d’une politique de "non asile", fondée sur l’exclusion et visant à attiser les préjugés xénophobes. Depuis le 10 mai 2005 et le tristement célèbre Negro go home d’un élu bellerin, un tourbillon d’informations témoigne des fortes tensions. Jeune requérant d’asile légèrement blessé par balle à Bex"(21 mai 2006), Les élus punissent la Fareas en faisant capoter le chantier pour requérants (21 juin 2006), enfin Le Matin ce 28 juin 2006 : Bex : il faudra peut-être un mort.
Suffit-il de s’en prendre à la politique d’intégration des requérants d’asile ? De toute évidence des politiciens peu scrupuleux ne craignent pas les slogans populistes pour récupérer le malaise, des groupuscules racistes cherchent à tirer leur épingle du jeu...
Une fois de plus les projecteurs se braquent. Une fois de plus la violence et un climat délétère semblent régner à Bex. Ces derniers événements illustrent l’impasse d’une politique de "non asile", fondée sur l’exclusion et visant à attiser les préjugés xénophobes. Depuis le 10 mai 2005 et le tristement célèbre Negro go home d’un élu bellerin, un tourbillon d’informations témoigne des fortes tensions. Jeune requérant d’asile légèrement blessé par balle à Bex"(21 mai 2006), Les élus punissent la Fareas en faisant capoter le chantier pour requérants (21 juin 2006), enfin Le Matin ce 28 juin 2006 : Bex : il faudra peut-être un mort.
Suffit-il de s’en prendre à la politique d’intégration des requérants d’asile ? De toute évidence des politiciens peu scrupuleux ne craignent pas les slogans populistes pour récupérer le malaise, des groupuscules racistes cherchent à tirer leur épingle du jeu...
mercredi 28 juin 2006
Asile: des villes s'érigent contre les durcissements
Lire l'article de Valérie de Graffenried dans le Temps
Extrait:
L'UVS (Union des villes suisses)s'était d'ailleurs jointe en mars 2005 à l'Association des communes suisses pour se fendre d'une lettre en vue du débat sur l'asile au Conseil des Etats. Elle y dénonçait avec vigueur le «rejet des problèmes sur les communes et les villes». Cela laisse penser que l'UVS pourrait prendre position contre les lois et devenir un acteur de la campagne de votation
Extrait:
L'UVS (Union des villes suisses)s'était d'ailleurs jointe en mars 2005 à l'Association des communes suisses pour se fendre d'une lettre en vue du débat sur l'asile au Conseil des Etats. Elle y dénonçait avec vigueur le «rejet des problèmes sur les communes et les villes». Cela laisse penser que l'UVS pourrait prendre position contre les lois et devenir un acteur de la campagne de votation
Une nouvelle rixe à Bex
Une altercation entre un patron de bistrot et un jeune Guinéen transportant de la drogue dégénère. Un nouveau drame qui ravive les tensions autour du centre Fareas .
Lire l'article de Yann Pauchard dans Le Matin
Lire la dépêche de l'ATS sur Swissinfo
Voir la séquence du TJ régions
Ecoutez les explications de David Racana et les interviews de Michel Flückiger et Pierre Imhof
Sur le même sujet, lire l'édito de Yann Pauchard.
Interview de Christoph Blocher dans 24heures
Lire dans 24heures l'interview du Conseiller Fédéral par Vincent Bourquin et Antoine Grosjean
Vous avez refusé ou annulé des débats face à Ruth Dreifuss. Pourquoi?
- Un conseiller fédéral ne doit pas faire campagne. Il doit se contenter d'informer. J'ai eu des douzaines de demandes pour un débat face à Ruth Dreifuss, face aux évêques, ou à d'autres personnes, mais en général je refuse. On n'a jamais vu des conseillers fédéraux débattre avec d'anciens conseillers fédéraux. Je pense que les journalistes s'intéressent plus au spectacle qu'aux arguments. Ce qu'ils aimeraient avant tout, c'est voir le match Blocher-Dreifuss.
- Ces refus, n'est-ce pas aussi pour éviter que ces lois ne soient estampillées «lex Blocher»?
- C'est clair. C'est la stratégie de mes adversaires. On diabolise la personne, pour pouvoir dire ensuite: c'est la loi du diable, il faut voter contre. Pourtant, ce ne sont pas mes lois, mais celles du Parlement et du Conseil fédéral. D'autre part, un conseiller fédéral ne peut pas donner son avis personnel sur une décision prise par le Conseil fédéral, comme le ferait un conseiller national.
- A ce propos, Micheline Calmy-Rey a dit dans la presse dominicale que la loi sur l'asile pourrait ne pas respecter le droit international. Y a-t-il rupture de collégialité?
- Je pense que c'était surtout destiné aux socialistes, comme gage de sa solidarité. D'ailleurs, elle n'a pas dit que cette loi était contraire à la Convention européenne des droits de l'homme. Elle a seulement dit que si on ne l'appliquait pas correctement, on risquait de faire des erreurs.
- La droite romande est divisée. Cela vous inquiète ou est-ce seulement le signe que les Romands sont trop angéliques?
- En Suisse romande, les gens sont en général pour plus d'ouverture, mais je ne crois pas qu'ils seraient prêts à assumer les conséquences pour le chômage et pour les institutions sociales. Le canton de Vaud a longtemps eu sa propre politique d'asile, et on a vu ce que ça a donné.
- Vous affirmez que ces lois renforceraient la tradition humanitaire de la Suisse, pourtant les opposants disent le contraire.
- C'est de la propagande. Dans ces lois, il y a beaucoup de nouvelles règles qui vont améliorer la situation des étrangers qui sont en Suisse, mais aussi celle des réfugiés et de ceux qui ont une admission provisoire. Par exemple, un étranger pourra plus facilement changer d'emploi. L'intégration sera aussi améliorée, avec des cours de langue et un accès facilité au marché du travail pour les personnes admises à titre provisoire. Sans oublier la possibilité pour les cantons de faire des demandes de régularisation pour les cas de rigueur. En même temps, il faut aussi bien sûr empêcher les abus.
- Votre discours est plus modéré que d'habitude.
- Non. Mais nos adversaires parlent toujours des mesures contre les abus. Mais grâce à des mesures ciblées, on pourra garantir une protection aux personnes persécutées. D'un autre côté, la Suisse doit être moins attractive pour les immigrés illégaux, les passeurs, les personnes travaillant au noir et les délinquants.
- Précisément, concernant les dealers africains qui sont dans les rues des villes suisses, cette situation ne doit-elle pas être réglée sur le plan judiciaire et non en durcissant la loi sur l'asile?
- Mais on agit aussi sur le plan judiciaire. C'est vrai que la majorité de ces délinquants ne sont pas des requérants d'asile.
- Vous parlez beaucoup d'abus, mais entre janvier et mai de cette année, la Suisse a reconnu le statut de réfugiés à 14,4% des personnes et donné une admission provisoire à 58,2%, soit un total de 72,6% donc il n'y a pas que des mauvais requérants.
- Ce sont des cas spéciaux car il y a les ressortissants d'Irak et du Tibet qui ont obtenu l'admission provisoire. Par ailleurs, la CRA (n.d.l.r.: la commission de recours en matière d'asile) ne peut plus avoir de cas pendants d'ici la fin de l'année, donc prend beaucoup de décisions. Si aujourd'hui on est à 15% de réfugiés, c'est parce qu'on a amélioré la procédure. Aujourd'hui, il y a moins d'abus, mais il y en a toujours.
- Cette loi permettra d'avoir moins d'abus, mais n'augmente-t-elle pas les risques d'erreur comme dans le cas de Stanley Van Tha. Ce Birman a été emprisonné dès son retour à Rangoon alors que la Suisse lui avait refusé l'asile.
- Absolument pas. Parfois il peut y avoir des erreurs. Sur les 530 000 demandes d'asile enregistrées depuis 1964, nous n'avons connaissance que d'une seule décision injuste, celle précisément de ce Birman. D'ailleurs, on a tout de suite réagi en ne renvoyant plus les Birmans.
Libellés :
asile,
blocher,
étrangers,
politique,
Stanley Van Tha
France : : Une vaste régularisation des Sans-papiers en vue] :..
Lire dans le JOURNAL CHRETIEN
Le ministre de l’Intérieur estimait à 2 500 le nombre des sans-papiers régularisés grâce à leurs enfants scolarisés. Ils pourraient, en fait, être plus de 10 000.
Le ministre de l’Intérieur estimait à 2 500 le nombre des sans-papiers régularisés grâce à leurs enfants scolarisés. Ils pourraient, en fait, être plus de 10 000.
mardi 27 juin 2006
Opinion de Claude Monnier dans 24heures
«Sinon, nous finirons un jour par payer des étrangers pour qu’ils viennent en Suisse rajeunir notre démographie…»
A quelques mois du scrutin à propos de la nouvelle loi plus sévère sur les étrangers, nous serions bien avisés, en Suisse, de réfléchir une fois encore, posément, à l’importance de l’immigration pour la bonne vie que nous menons dans ce pays. Une enquête de notre excellent confrère britannique «The Economist » (17 juin 2006), consacrée pour l’essentiel à l’immigration latino-américaine aux Etats Unis, me semble proposer à une telle réflexion un schéma de bonne venue.
Même si les Etats-Unis, à la différence de la Suisse, se disent officiellement «pays d’immigration », en pratique, dans la vie quotidienne, une bonne partie des populations nationales des deux pays manifeste aujourd’hui le même genre de réactions, je caricature à peine: «Ouais, ces étrangers il y en a trop, ils nous envahissent, ils sont incapables de s’assimiler vraiment, ils essaient de nous convertir à leurs religions et à leurs moeurs, ils mettent en péril notre identité et notre culture, ils nous tondent pas mal d’emplois sur le dos, ils abusent de nos systèmes sociaux, médicaux et éducatifs, ils nous coûtent un saladier; bref, on ferait oeuvre de salubrité publique en en renvoyant une bonne partie chez eux.» C’est à ce point du discours que «The Economist» commence son enquête, pour vérifier, à la fois sur le terrain avec des exemples vécus, et au travers d’études chiffrées, le bienfondé ou le mal-fondé de trois accusations types.
La première accusation a deux faces: les immigrés latinos, disent volontiers les gens outre-Atlantique, sont trop mal éduqués pour pouvoir s’intégrer efficacement dans la société américaine, et sont donc condamnés éternellement (petite larme versée!) à survivre de jobs médiocres payés en dessous de tous les SMIC du coin. Or l’enquête de terrain de «The Economist» prouve le contraire. Elle évoque par exemple le cas de tel immigrant mexicain entré illégalement aux Etats-Unis il y a douze ans, qui a commencé par travailler dans une teinturerie chinoise de Los Angeles pour 2.50 $ de l’heure, puis est allé ramasser des myrtilles en Caroline du Nord pour 5 $ de l’heure, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il puisse s’acheter une maison au Mexique et un restaurant aux Etats-Unis mêmes.
La seconde accusation est qu’«ils nous coûtent cher». La revue britannique cite à ce propos une étude de l’Université de Caroline du Nord portant sur cet Etat particulier: les immigrés latinos y paient 756 millions de dollars d’impôts, alors qu’ils coûtent à la collectivité 817 millions de dollars – soit, pour l’Etat, un coût net de 102 dollars par Latino. Oui, mais en 2004, les mêmes Latinos ont dépensé dans cette même Caroline du Nord 9.19 milliards de dollars, qui ont permis de créer quelque 90 000 emplois nouveaux… La troisième accusation est que les immigrés latinos tendent à niveler par le bas le niveau culturel des Etats-Unis. Or, lorsque l’on considère la succession des générations, on voit au contraire que chaque génération immigrée nouvelle se fait littéralement un point d’honneur de gravir un ou plusieurs échelons de l’échelle de la formation, si possible jusqu’à ce que le petit-fils obtienne un MBA de Stanford, pas moins!
Les immigrés et les enfants d’immigrés doivent se battre dix fois plus que les nationaux, déployer dix fois plus d’énergie, d’imagination et d’ingéniosité… Et nous serions assez fous pour leur mettre les bâtons dans les roues et nous priver de leur force inouïe? A ce train, nous finirons un jour par payer des étrangers pour qu’ils viennent en Suisse rajeunir notre démographie!
A quelques mois du scrutin à propos de la nouvelle loi plus sévère sur les étrangers, nous serions bien avisés, en Suisse, de réfléchir une fois encore, posément, à l’importance de l’immigration pour la bonne vie que nous menons dans ce pays. Une enquête de notre excellent confrère britannique «The Economist » (17 juin 2006), consacrée pour l’essentiel à l’immigration latino-américaine aux Etats Unis, me semble proposer à une telle réflexion un schéma de bonne venue.
Même si les Etats-Unis, à la différence de la Suisse, se disent officiellement «pays d’immigration », en pratique, dans la vie quotidienne, une bonne partie des populations nationales des deux pays manifeste aujourd’hui le même genre de réactions, je caricature à peine: «Ouais, ces étrangers il y en a trop, ils nous envahissent, ils sont incapables de s’assimiler vraiment, ils essaient de nous convertir à leurs religions et à leurs moeurs, ils mettent en péril notre identité et notre culture, ils nous tondent pas mal d’emplois sur le dos, ils abusent de nos systèmes sociaux, médicaux et éducatifs, ils nous coûtent un saladier; bref, on ferait oeuvre de salubrité publique en en renvoyant une bonne partie chez eux.» C’est à ce point du discours que «The Economist» commence son enquête, pour vérifier, à la fois sur le terrain avec des exemples vécus, et au travers d’études chiffrées, le bienfondé ou le mal-fondé de trois accusations types.
La première accusation a deux faces: les immigrés latinos, disent volontiers les gens outre-Atlantique, sont trop mal éduqués pour pouvoir s’intégrer efficacement dans la société américaine, et sont donc condamnés éternellement (petite larme versée!) à survivre de jobs médiocres payés en dessous de tous les SMIC du coin. Or l’enquête de terrain de «The Economist» prouve le contraire. Elle évoque par exemple le cas de tel immigrant mexicain entré illégalement aux Etats-Unis il y a douze ans, qui a commencé par travailler dans une teinturerie chinoise de Los Angeles pour 2.50 $ de l’heure, puis est allé ramasser des myrtilles en Caroline du Nord pour 5 $ de l’heure, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il puisse s’acheter une maison au Mexique et un restaurant aux Etats-Unis mêmes.
La seconde accusation est qu’«ils nous coûtent cher». La revue britannique cite à ce propos une étude de l’Université de Caroline du Nord portant sur cet Etat particulier: les immigrés latinos y paient 756 millions de dollars d’impôts, alors qu’ils coûtent à la collectivité 817 millions de dollars – soit, pour l’Etat, un coût net de 102 dollars par Latino. Oui, mais en 2004, les mêmes Latinos ont dépensé dans cette même Caroline du Nord 9.19 milliards de dollars, qui ont permis de créer quelque 90 000 emplois nouveaux… La troisième accusation est que les immigrés latinos tendent à niveler par le bas le niveau culturel des Etats-Unis. Or, lorsque l’on considère la succession des générations, on voit au contraire que chaque génération immigrée nouvelle se fait littéralement un point d’honneur de gravir un ou plusieurs échelons de l’échelle de la formation, si possible jusqu’à ce que le petit-fils obtienne un MBA de Stanford, pas moins!
Les immigrés et les enfants d’immigrés doivent se battre dix fois plus que les nationaux, déployer dix fois plus d’énergie, d’imagination et d’ingéniosité… Et nous serions assez fous pour leur mettre les bâtons dans les roues et nous priver de leur force inouïe? A ce train, nous finirons un jour par payer des étrangers pour qu’ils viennent en Suisse rajeunir notre démographie!
Ruey affronte Blocher
Lire l'article de Anne Dousse dans le Matin
Christoph Blocher croisera le fer avec Claude Ruey. Un duel fratricide entre bourgeois. Dès les prochaines semaines, l'UDC et le libéral s'affronteront sur le terrain de l'asile et des étrangers dans la perspective des votations du 24 septembre. Ces échanges s'annoncent virulents, tant l'émotion est grande. «Nous devrons lutter contre l'endoctrinement mené par l'UDC depuis des années», commente le Vaudois...
Christoph Blocher croisera le fer avec Claude Ruey. Un duel fratricide entre bourgeois. Dès les prochaines semaines, l'UDC et le libéral s'affronteront sur le terrain de l'asile et des étrangers dans la perspective des votations du 24 septembre. Ces échanges s'annoncent virulents, tant l'émotion est grande. «Nous devrons lutter contre l'endoctrinement mené par l'UDC depuis des années», commente le Vaudois...
Le dilemne de Christoph Blocher
Lire l'article de Valérie de Graffenried dans le Temps
Le ministre UDC participera à plusieurs podiums de discussion jusqu'au 24 septembre. Mais il ne «commentera» pas les résultats.
Lire aussi l'article de Denis Masmejan consacré aux réticences de deux départements du conseil fédéral à l'égard des lois Blocher (le DFI et le DFAE s'étaient opposés à plusieurs aspects du projet) !
Lire aussi l'édito de Denis Masmejan
Le ministre UDC participera à plusieurs podiums de discussion jusqu'au 24 septembre. Mais il ne «commentera» pas les résultats.
Lire aussi l'article de Denis Masmejan consacré aux réticences de deux départements du conseil fédéral à l'égard des lois Blocher (le DFI et le DFAE s'étaient opposés à plusieurs aspects du projet) !
Lire aussi l'édito de Denis Masmejan
Le tribun à l'épreuve
Lire l'édito de Denis Masmejan dans le Temps
Le journaliste se demande si Blocher saura éviter de tomber dans son penchant naturel au populisme pour défendre le durcissement des lois sur l'asile et les étrangers.
Le journaliste se demande si Blocher saura éviter de tomber dans son penchant naturel au populisme pour défendre le durcissement des lois sur l'asile et les étrangers.
Blocher donne le coup d’envoi de «sa» campagne sur l’asile et les étrangers
Voir la séquence du 19:30
Ecoutez l'interview de Christoph Blocher dans Forum
Lire l'article de Vincent Bourquin dans 24heures.
Christoph Blocher est un stratège politique comme il en existe peu. Il l'a une nouvelle fois prouvé hier à l'occasion du lancement de la campagne du Conseil fédéral à propos des lois sur l'asile et sur les étrangers. Le chef du Département de justice et police sait pertinemment que si ces textes sont considérés comme des lex Blocher, ils risquent d'être refusés par le peuple. Pour prouver qu'un large front soutient ces lois, il avait réuni autour de lui deux conseillers d'Etat. Pas choisis au hasard: une radicale alémanique, la Saint-Galloise Karin Keller-Sutter, et un PDC romand, le Valaisan Jean-René Fournier.
Suisse moins attractive
Le discours se voulait aussi très modéré. Christoph Blocher a ainsi insisté sur la volonté de préserver la tradition humanitaire de la Suisse, et même de la renforcer. Jean-René Fournier a lui évoqué l'accent mis sur l'intégration.
Mais en fait, les autorités valaisannes ne seront-elles pas les seules en Suisse romande à soutenir clairement ces deux lois? «Non, mis à part Genève, tous ceux qui sont directement concernés par ces questions soutiennent ces deux textes», affirme-t-il. Vraiment? Pas sûr que du côté de Neuchâtel ou du Jura, on partage cette opinion. Quant au Conseil d'Etat vaudois, divisé sur le sujet, il ne devrait prendre aucune position officielle.
La question des abus a tout de même été abordée. Christoph Blocher a ainsi affirmé que si ces lois étaient acceptées, la Suisse serait moins attractive pour les travailleurs clandestins et les criminels. Autre catégorie particulièrement visée par cette révision: les requérants d'asile qui refusent de donner leur identité. Et la conseillère d'Etat saint-galloise Karin Keller-Sutter de citer un exemple: «On constate que des personnes ayant toujours nié être en possession de documents de voyage parviennent à en produire dans des délais très brefs, lorsque par exemple, après un mariage, elles demandent à bénéficier d'un droit de séjour.»
Papiers d'identité au cœur du débat
Cette question des papiers d'identité sera d'ailleurs au cœur de la campagne. Les adversaires de la loi sur l'asile ne cessent de rappeler que dans certains pays, il est impossible d'obtenir une pièce d'identité, notamment pour un opposant politique. Conscient de l'importance déterminante de cette question, Eduard Gnesa, directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM), a déclaré qu'une entrée en matière était tout de même possible si le requérant pouvait rendre «vraisemblable» l'absence de tels documents. Répondant encore à une autre critique insistante, Eduard Gnesa a assuré que les modifications proposées étaient conformes au droit international et à la Constitution suisse.
lundi 26 juin 2006
Hébergement de requérants d'asile, un prêtre bâlois acquitté
Un prêtre catholique bâlois, qui a hébergé des requérants d'asile
frappés d'une décision de non-entrée en matière, a été acquitté par la
justice bâloise vendredi. Dans la même affaire, une assistante sociale a
aussi été déclarée non coupable. Tous deux avaient reçu des amendes.
Principal motif de l'acquittement : le prêtre et l'assistante sociale
n'ont pas cherché à cacher les requérants déboutés. Ils ont plutôt voulu
leur éviter de passer la nuit dehors par des températures glaciales. Ils
les ont ensuite aidés à obtenir l'aide d'urgence et les ont adressés aux
autorités.
frappés d'une décision de non-entrée en matière, a été acquitté par la
justice bâloise vendredi. Dans la même affaire, une assistante sociale a
aussi été déclarée non coupable. Tous deux avaient reçu des amendes.
Principal motif de l'acquittement : le prêtre et l'assistante sociale
n'ont pas cherché à cacher les requérants déboutés. Ils ont plutôt voulu
leur éviter de passer la nuit dehors par des températures glaciales. Ils
les ont ensuite aidés à obtenir l'aide d'urgence et les ont adressés aux
autorités.
Terre des hommes déclare que la loi viole la convention des droits de l'enfant
Lire la dépêche de l'ATS sur Bluewin
Plusieurs dispositions de la loi révisée sur l'asile et de la nouvelle loi sur les étrangers ne sont pas conformes à la convention des droits de l'enfant. Ceci ressort d'une analyse juridique présentée à Berne par Terre des hommes.
Ecoutez l'interview de Sophie Marguerat, juriste à Terre des Hommes
Plusieurs dispositions de la loi révisée sur l'asile et de la nouvelle loi sur les étrangers ne sont pas conformes à la convention des droits de l'enfant. Ceci ressort d'une analyse juridique présentée à Berne par Terre des hommes.
Ecoutez l'interview de Sophie Marguerat, juriste à Terre des Hommes
La radio se penche sur l'étude genevoise sur l'antisémitisme
Près d'un Suisse sur quatre serait antisémite. Ce sont les conclusions de l'enquête sociologique de l'université de Genève publiée ce week-end.
Ecoutez Juste Ciel
Faut-il s'inquiéter de l'antisémitisme en Suisse?
Ecoutez Forum dans lequel Jean Martin, président de la LICRA Vaud et député radical au Grand Conseil vaudois incrimine les campagnes xénophobes menées par l'UDC.
Ecoutez Juste Ciel
Faut-il s'inquiéter de l'antisémitisme en Suisse?
Ecoutez Forum dans lequel Jean Martin, président de la LICRA Vaud et député radical au Grand Conseil vaudois incrimine les campagnes xénophobes menées par l'UDC.
Christoph Blocher lance la campagne pour le oui
Lire le dossier de Swissinfo
Christoph Blocher lance la campagne en faveur des nouvelles lois sur l'asile et les étrangers. Pour le conseiller fédéral, ces textes permettront de préserver la tradition humanitaire suisse tout en empêchant les abus.
Voir la séquence du journal de 12:45 sur La Première avec l'interview de Jean-René Fournier qui justifie ces lois.
Christoph Blocher lance la campagne en faveur des nouvelles lois sur l'asile et les étrangers. Pour le conseiller fédéral, ces textes permettront de préserver la tradition humanitaire suisse tout en empêchant les abus.
Voir la séquence du journal de 12:45 sur La Première avec l'interview de Jean-René Fournier qui justifie ces lois.
Droits humain, le temps de la cohérence
«Alors que la politique étrangère en matière de droits humains conduite par Mme Calmy-Rey s’avère courageuse et dynamique, la dimension interne de celle-ci frôle l’indigence»
Lire l'opinion de Daniel Bolomey d'Amnesty
Lundi dernier s’est ouverte à Genève la première session du Conseil des droits de l’homme, une étape importante, voire historique pour la défense des droits fondamentaux. Nous nous en réjouissons, car c’est un pas dans la bonne direction, même si presque tout reste à faire pour que cette nouvelle institution garantisse mieux que la défunte Commission des droits de l’homme la protection des victimes du monde entier. A cette occasion, il est intéressant de se pencher sur le rôle de la Suisse, rôle qui donne lieu à des interprétations diverses, où la louange se mêle à la critique ironique.
Premier objet de discussion qui relève en principe de la sémantique.
Droits de l’homme ou droits humains? Nous nous sommes réjouis de voir Mme Calmy-Rey, notre Ministre des Affaires étrangères et Mme Louise Arbour, Haut Commissaire aux droits de l’homme, reprendre à leur compte une revendication d’Amnesty International qui demande depuis des années que le vocabulaire des Nations unies évolue et que l’on parle désormais de droits humains, afin que le concept englobe les droits des femmes comme des hommes. On a assisté à une montée au créneau de la diplomatie française et des défenseurs de la langue française, avec l’argument fallacieux selon lequel le vocable homme englobe tout le genre humain. On se souvient pourtant que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
de 1789 excluait justement les femmes de la citoyenneté. Le reproche de l’anglicisme n’est pas plus fondé, car dans d’autres langues, on affuble également les droits de l’adjectif humain ( derechos humanos – diritti umani).
Mais enfin, nous nous en tenons aux décisions et le nouveau Conseil sera celui des droits de l’homme pour nous aussi, puisque c’est son appellation officielle, même si on peut le regretter. Mais il faut par contre fermement déplorer que le Conseil fédéral prétende interdire à Mme Calmy-Rey et au Département des Affaires étrangères de parler de droits humains comme terme générique. La seule femme francophone du Conseil fédéral devrait- elle se ranger aux arguments d’une majorité d’hommes plus ou moins francophones d’ailleurs? Ce serait affligeant.
Deuxième question qui agite les esprits: La Suisse n’en fait-elle pas trop? Notre réponse est clairement non. Nous sommes fiers de voir la Suisse en pointe en matière de droits humains et jouer pleinement son rôle d’Etat hôte des principales institutions des droits humains et du droit humanitaire. Le problème est plutôt celui de la cohérence. Alors que la politique étrangère en matière de droits humains conduite par Mme Calmy-Rey s’avère courageuse et dynamique, la dimension interne de celle-ci frôle l’indigence. Deux exemples. Le premier concerne la politique d’asile et des migrations. Les lois sur l’asile et sur les étrangers qui seront soumises au peuple le 24 septembre prochain sont contraires aux principes même du droit d’asile et des droits humains, elles sont injustes et discriminatoires, comme l’attestent les experts nationaux et internationaux. Deuxième exemple moins connu: la Suisse devrait se doter, selon les recommandations des Nations Unies, d’une institution nationale des droits humains chargée de vérifier précisément la conformité du respect des droits humains dans notre pays avec les engagements pris au plan international et d’aider les collectivités publiques, en particulier les Cantons, à remplir leur rôle à cet égard. Il y a des mois que nous attendons des signes positifs dans cette direction sans rien voir venir. Espérons que le Conseil fédéral comprendra vite que la politique des droits humains n’est pas qu’un produit d’exportation, mais devrait être une réalité quotidienne dans notre pays aussi.
Lire l'opinion de Daniel Bolomey d'Amnesty
Lundi dernier s’est ouverte à Genève la première session du Conseil des droits de l’homme, une étape importante, voire historique pour la défense des droits fondamentaux. Nous nous en réjouissons, car c’est un pas dans la bonne direction, même si presque tout reste à faire pour que cette nouvelle institution garantisse mieux que la défunte Commission des droits de l’homme la protection des victimes du monde entier. A cette occasion, il est intéressant de se pencher sur le rôle de la Suisse, rôle qui donne lieu à des interprétations diverses, où la louange se mêle à la critique ironique.
Premier objet de discussion qui relève en principe de la sémantique.
Droits de l’homme ou droits humains? Nous nous sommes réjouis de voir Mme Calmy-Rey, notre Ministre des Affaires étrangères et Mme Louise Arbour, Haut Commissaire aux droits de l’homme, reprendre à leur compte une revendication d’Amnesty International qui demande depuis des années que le vocabulaire des Nations unies évolue et que l’on parle désormais de droits humains, afin que le concept englobe les droits des femmes comme des hommes. On a assisté à une montée au créneau de la diplomatie française et des défenseurs de la langue française, avec l’argument fallacieux selon lequel le vocable homme englobe tout le genre humain. On se souvient pourtant que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
de 1789 excluait justement les femmes de la citoyenneté. Le reproche de l’anglicisme n’est pas plus fondé, car dans d’autres langues, on affuble également les droits de l’adjectif humain ( derechos humanos – diritti umani).
Mais enfin, nous nous en tenons aux décisions et le nouveau Conseil sera celui des droits de l’homme pour nous aussi, puisque c’est son appellation officielle, même si on peut le regretter. Mais il faut par contre fermement déplorer que le Conseil fédéral prétende interdire à Mme Calmy-Rey et au Département des Affaires étrangères de parler de droits humains comme terme générique. La seule femme francophone du Conseil fédéral devrait- elle se ranger aux arguments d’une majorité d’hommes plus ou moins francophones d’ailleurs? Ce serait affligeant.
Deuxième question qui agite les esprits: La Suisse n’en fait-elle pas trop? Notre réponse est clairement non. Nous sommes fiers de voir la Suisse en pointe en matière de droits humains et jouer pleinement son rôle d’Etat hôte des principales institutions des droits humains et du droit humanitaire. Le problème est plutôt celui de la cohérence. Alors que la politique étrangère en matière de droits humains conduite par Mme Calmy-Rey s’avère courageuse et dynamique, la dimension interne de celle-ci frôle l’indigence. Deux exemples. Le premier concerne la politique d’asile et des migrations. Les lois sur l’asile et sur les étrangers qui seront soumises au peuple le 24 septembre prochain sont contraires aux principes même du droit d’asile et des droits humains, elles sont injustes et discriminatoires, comme l’attestent les experts nationaux et internationaux. Deuxième exemple moins connu: la Suisse devrait se doter, selon les recommandations des Nations Unies, d’une institution nationale des droits humains chargée de vérifier précisément la conformité du respect des droits humains dans notre pays avec les engagements pris au plan international et d’aider les collectivités publiques, en particulier les Cantons, à remplir leur rôle à cet égard. Il y a des mois que nous attendons des signes positifs dans cette direction sans rien voir venir. Espérons que le Conseil fédéral comprendra vite que la politique des droits humains n’est pas qu’un produit d’exportation, mais devrait être une réalité quotidienne dans notre pays aussi.
A la radio et sur la télé
Christoph Blocher lancera demain la campagne en faveur du durcissement des lois sur l'asile et les étrangers. La gauche s'y oppose unanimement, tandis que certaines sections cantonales des partis de droite, telles que celles du PDC, peinent à soutenir l'initiative.
Voir la séquence du TJ Soir, avec une intervention particulièrement filandreuse et hors sujet de Yves Christen
La conseillère fédérale a affirmé, samedi, que la rigueur de la nouvelle loi sur l'asile, en votation en septembre, lui fait mal. Cette déclaration relance le débat sur la transparence des votes du Conseil fédéral, sur la communication de leur opinion. Invités: Yvan Perrin, conseiller national et vice-président de l'UDC suisse et Carlo Sommaruga, conseiller national socialiste.
Ecoutez la discussion entre Yvan Perrin et Carlo Sommaruga sur l'attitude Micheline Calmy-Rey
Voir la séquence du TJ Soir, avec une intervention particulièrement filandreuse et hors sujet de Yves Christen
La conseillère fédérale a affirmé, samedi, que la rigueur de la nouvelle loi sur l'asile, en votation en septembre, lui fait mal. Cette déclaration relance le débat sur la transparence des votes du Conseil fédéral, sur la communication de leur opinion. Invités: Yvan Perrin, conseiller national et vice-président de l'UDC suisse et Carlo Sommaruga, conseiller national socialiste.
Ecoutez la discussion entre Yvan Perrin et Carlo Sommaruga sur l'attitude Micheline Calmy-Rey
Face aux étrangers, les Suisses se répartissent en quatre grandes tribus
Lire l'article de Xavier Pellegrini dans le Temps
Le département de sociologie de l'Université de Genève a effectué une plongée dans les attitudes de rejet de l'étranger des Suisses. Les résultats montrent quatre degrés différents de réflexes xénophobes.
L'article présente de manière très claire les principales conclusions de cette étude qui distingue quatre groupes sociaux en Suisse dont l'un qui constitue la clientèle de l'UDC:
Les conservateurs nationalistes (22%). Ils sont sexistes, antisémites, homophobes et xénophobes, mais ils ne s'en prennent pas à des catégories comme les sans-abri. Les personnes affichant des croyances religieuses sont surreprésentées. Pour elles, le leadership et l'autorité sont des notions positives. Ils sont clairement nationalistes, conservateurs et craintifs face au futur. Beaucoup de personnes âgées, de gens peu éduqués et devant se contenter de bas salaires. Surprise: ce profil, qui correspond grosso modo à la clientèle de l'UDC, est plus fréquent en Suisse romande qu'en Suisse alémanique.
Le département de sociologie de l'Université de Genève a effectué une plongée dans les attitudes de rejet de l'étranger des Suisses. Les résultats montrent quatre degrés différents de réflexes xénophobes.
L'article présente de manière très claire les principales conclusions de cette étude qui distingue quatre groupes sociaux en Suisse dont l'un qui constitue la clientèle de l'UDC:
Les conservateurs nationalistes (22%). Ils sont sexistes, antisémites, homophobes et xénophobes, mais ils ne s'en prennent pas à des catégories comme les sans-abri. Les personnes affichant des croyances religieuses sont surreprésentées. Pour elles, le leadership et l'autorité sont des notions positives. Ils sont clairement nationalistes, conservateurs et craintifs face au futur. Beaucoup de personnes âgées, de gens peu éduqués et devant se contenter de bas salaires. Surprise: ce profil, qui correspond grosso modo à la clientèle de l'UDC, est plus fréquent en Suisse romande qu'en Suisse alémanique.
Et en plus ils se parlent !
Le Temps - Editorial de Jean-Jacques Roth
L'édito du Temps revient sur le phénomène de soutien à la nouvelle équipe de Suisse de foot.
...Le plus frappant dans l'affaire, c'est que la Nati galvanise le pays en étant plus métissée que jamais. A côté des Degen, Frei, Magnin ont en effet pris place des Suisses issus non seulement de la génération des secundos d'ascendance italienne ou espagnole, désormais largement intégrés, mais aussi des jeunes gens d'immigration plus récente, les Yakin, Djourou, Behrami...
L'édito du Temps revient sur le phénomène de soutien à la nouvelle équipe de Suisse de foot.
...Le plus frappant dans l'affaire, c'est que la Nati galvanise le pays en étant plus métissée que jamais. A côté des Degen, Frei, Magnin ont en effet pris place des Suisses issus non seulement de la génération des secundos d'ascendance italienne ou espagnole, désormais largement intégrés, mais aussi des jeunes gens d'immigration plus récente, les Yakin, Djourou, Behrami...
Il y aura toujours un bouc émissaire
Lire l'édito de Steve Gaspoz dans le Journal du Jura en ligne
En même temps que les Verts et les Socialistes dénonçaient «des lois iniques» en parlant de la révision des lois sur l'asile et les étrangers, la publication d'une étude genevoise nous apprend que plus de la moitié des Suisses a des préjugés contre les étrangers. Selon la même étude, près d'un Helvète sur quatre peut être considéré comme antisémite. Nul besoin de réfléchir longtemps pour se rendre compte du décalage entre le discours politique et les pensées ou croyances de madame et monsieur tout-le-monde. Que les nouvelles lois soient iniques ou non, c'est une question d'appréciation. Mais que le malaise de la population face aux étrangers aille grandissant, c'est une certitude. Selon l'étude sur «les attitudes à l'égard de la différence en Suisse», le pays ne se trouve pas encore comme certains de ses voisins face à une «crise aiguë de ses valeurs». Les auteurs de l'enquête ne cachent toutefois pas que si la situation économique se péjorait, l'attitude face aux étrangers pourrait se détériorer rapidement. Alors que les nouvelles lois soient inhumaines, politiquement incorrectes ou contreviennent au droit international, tout cela n'apporte rien de bien concret. Par contre que le ressentiment face aux étrangers puisse encore croître en cas de difficultés économiques est autrement plus inquiétant. Nombreux sont aujourd'hui les travailleurs qui peinent à nouer les deux bouts ou qui se sentent persécutés par un système devenu injuste à trop miser sur une prétendue égalité. Ne manquerait plus que ces personnes se sentent les grandes oubliées de la croissance économique pour que le terrain se fasse glissant. Le hic, c'est que nous y sommes. Tous les éléments sont réunis pour que la grande glissade se produise. Alors plutôt que de se déchirer autour de lois que ne comprennent que les juristes, ne serait-il pas temps de s'activer pour éviter qu'une partie de la population ne s'enlise? La Suisse a beaucoup à apporter aux étrangers qui y vivent, c'est sûr. Mais l'inverse est tout aussi certain. Alors sachant que l'étranger est le bouc-émissaire idéal, ne faudrait-il pas demander à nos politiciens d'agir urgemment pour rétablir l'équilibre social? Evidemment, c'est moins facile que de laisser faire...
En même temps que les Verts et les Socialistes dénonçaient «des lois iniques» en parlant de la révision des lois sur l'asile et les étrangers, la publication d'une étude genevoise nous apprend que plus de la moitié des Suisses a des préjugés contre les étrangers. Selon la même étude, près d'un Helvète sur quatre peut être considéré comme antisémite. Nul besoin de réfléchir longtemps pour se rendre compte du décalage entre le discours politique et les pensées ou croyances de madame et monsieur tout-le-monde. Que les nouvelles lois soient iniques ou non, c'est une question d'appréciation. Mais que le malaise de la population face aux étrangers aille grandissant, c'est une certitude. Selon l'étude sur «les attitudes à l'égard de la différence en Suisse», le pays ne se trouve pas encore comme certains de ses voisins face à une «crise aiguë de ses valeurs». Les auteurs de l'enquête ne cachent toutefois pas que si la situation économique se péjorait, l'attitude face aux étrangers pourrait se détériorer rapidement. Alors que les nouvelles lois soient inhumaines, politiquement incorrectes ou contreviennent au droit international, tout cela n'apporte rien de bien concret. Par contre que le ressentiment face aux étrangers puisse encore croître en cas de difficultés économiques est autrement plus inquiétant. Nombreux sont aujourd'hui les travailleurs qui peinent à nouer les deux bouts ou qui se sentent persécutés par un système devenu injuste à trop miser sur une prétendue égalité. Ne manquerait plus que ces personnes se sentent les grandes oubliées de la croissance économique pour que le terrain se fasse glissant. Le hic, c'est que nous y sommes. Tous les éléments sont réunis pour que la grande glissade se produise. Alors plutôt que de se déchirer autour de lois que ne comprennent que les juristes, ne serait-il pas temps de s'activer pour éviter qu'une partie de la population ne s'enlise? La Suisse a beaucoup à apporter aux étrangers qui y vivent, c'est sûr. Mais l'inverse est tout aussi certain. Alors sachant que l'étranger est le bouc-émissaire idéal, ne faudrait-il pas demander à nos politiciens d'agir urgemment pour rétablir l'équilibre social? Evidemment, c'est moins facile que de laisser faire...
Votations: les mots d'ordre des partis gouvernementaux sont connus
Lire la dépêche de l'ATS sur Bluewin Infos
Les mots d'ordre des quatre partis gouvernementaux pour les votations du 24 septembre sont désormais connus. Le PS est le seul à refuser la révision de la loi sur l'asile et celle des étrangers, et le seul à dire oui à l'initiative COSA.
Les mots d'ordre des quatre partis gouvernementaux pour les votations du 24 septembre sont désormais connus. Le PS est le seul à refuser la révision de la loi sur l'asile et celle des étrangers, et le seul à dire oui à l'initiative COSA.
dimanche 25 juin 2006
Etrangers: il y a un malaise
Le Matin - Etrangers: il y a un malaise
Voici l'édito de Michel Dante
C'est au beau milieu du Mondial et de ses multiples enthousiasmes patriotiques, qu'un programme du Fonds national suisse de la recherche scientifique a choisi de lancer une sacrée bombe. Sur le thème: les Suisses sont-ils xénophobes? Les Suisses ont-ils une propension élevée ou non à rejeter les multiples minorités qui traversent le corps social, les handicapés, les juifs, les homosexuels, les musulmans? Quels sont enfin les préjugés qu'ils nourrissent face aux femmes et au rôle qu'elles devraient jouer dans la société?
Inutile de vous dire que les réponses qui émanent de cette remarquable enquête ne raviront pas tout le monde. Et révéleront une image de la Suisse, de son ouverture et de sa tolérance, tout en demi-teintes.
Prenons un exemple: les étrangers. Les Suisses sont-ils xénophobes? Au fond, et s'il faut en croire l'étude, pas vraiment. Ils ne seraient que 9% à répondre à ce critère. C'est la bonne nouvelle.
La moins bonne: 59% de la population estiment cependant que la proportion d'étrangers ne peut plus augmenter sans créer de problèmes pour la société.
Pour creuser le sillon: 54% des Suisses estiment que les étrangers abusent des bénéfices de l'aide sociale.
43% pensent que la forte proportion d'étrangers dans les écoles est un obstacle à l'éducation performante des jeunes Suisses.
41% enfin attribuent, aux étrangers toujours, une responsabilité dans l'augmentation du chômage.
Il y a là, incontestablement, un malaise qui émerge de plus en plus fortement, et que cette étude photographie avec une très intéressante précision.
La tâche de nous tous, simples citoyens de ce pays, hommes et femmes politiques, autorités, administrations, associations, corps constitués et médias, est de cesser aujourd'hui de nier ce malaise. Cesser aussi de diaboliser ceux qui l'expriment.
Il s'agit ensuite de l'analyser froidement et de voir, dans toutes les directions et sans restriction mentale, où il y a réellement problème. Soulignons une fois encore: dans toutes les directions et sans restriction mentale.
Il s'agit enfin de retrousser ses manches afin de tordre le cou aux préjugés, là où il y a préjugés. De résoudre les problèmes, là où il y a problème. Et de corriger enfin les abus, là où il y a abus.
A cet égard, l'étude nous offre des raisons d'espérer: 77% des personnes sondées plaideraient pour une meilleure intégration des étrangers. Saisissons cette occasion. Afin que la présence, indispensable, d'une population étrangère en Suisse soit une richesse. Et non un malaise. Pire: un fardeau.
Voici l'édito de Michel Dante
C'est au beau milieu du Mondial et de ses multiples enthousiasmes patriotiques, qu'un programme du Fonds national suisse de la recherche scientifique a choisi de lancer une sacrée bombe. Sur le thème: les Suisses sont-ils xénophobes? Les Suisses ont-ils une propension élevée ou non à rejeter les multiples minorités qui traversent le corps social, les handicapés, les juifs, les homosexuels, les musulmans? Quels sont enfin les préjugés qu'ils nourrissent face aux femmes et au rôle qu'elles devraient jouer dans la société?
Inutile de vous dire que les réponses qui émanent de cette remarquable enquête ne raviront pas tout le monde. Et révéleront une image de la Suisse, de son ouverture et de sa tolérance, tout en demi-teintes.
Prenons un exemple: les étrangers. Les Suisses sont-ils xénophobes? Au fond, et s'il faut en croire l'étude, pas vraiment. Ils ne seraient que 9% à répondre à ce critère. C'est la bonne nouvelle.
La moins bonne: 59% de la population estiment cependant que la proportion d'étrangers ne peut plus augmenter sans créer de problèmes pour la société.
Pour creuser le sillon: 54% des Suisses estiment que les étrangers abusent des bénéfices de l'aide sociale.
43% pensent que la forte proportion d'étrangers dans les écoles est un obstacle à l'éducation performante des jeunes Suisses.
41% enfin attribuent, aux étrangers toujours, une responsabilité dans l'augmentation du chômage.
Il y a là, incontestablement, un malaise qui émerge de plus en plus fortement, et que cette étude photographie avec une très intéressante précision.
La tâche de nous tous, simples citoyens de ce pays, hommes et femmes politiques, autorités, administrations, associations, corps constitués et médias, est de cesser aujourd'hui de nier ce malaise. Cesser aussi de diaboliser ceux qui l'expriment.
Il s'agit ensuite de l'analyser froidement et de voir, dans toutes les directions et sans restriction mentale, où il y a réellement problème. Soulignons une fois encore: dans toutes les directions et sans restriction mentale.
Il s'agit enfin de retrousser ses manches afin de tordre le cou aux préjugés, là où il y a préjugés. De résoudre les problèmes, là où il y a problème. Et de corriger enfin les abus, là où il y a abus.
A cet égard, l'étude nous offre des raisons d'espérer: 77% des personnes sondées plaideraient pour une meilleure intégration des étrangers. Saisissons cette occasion. Afin que la présence, indispensable, d'une population étrangère en Suisse soit une richesse. Et non un malaise. Pire: un fardeau.
Suisses, entre haine et tolérance
Lire dans le matin Matin, l'article de Michel Jeanneret et Semaja Fulpius consacré à l'étude qui affirme qu'un Suisse sur dix est xénophobe
Etrangers, handicapés, homosexuels ou mendiants: le Suisse a peur de tout ce qu'il ne connaît pas. Un Helvète sur dix serait d'ailleurs xénophobe
...Le volumineux document résume la situation en une formule: «L'idée qui s'exprime c'est: «Nous n'aimons pas les étrangers (ou nous avons peur d'eux), mais nous en avons besoin.» Bref, les Suisses se révèlent totalement désorientés face à ce qu'ils ne connaissent pas...
Etrangers, handicapés, homosexuels ou mendiants: le Suisse a peur de tout ce qu'il ne connaît pas. Un Helvète sur dix serait d'ailleurs xénophobe
...Le volumineux document résume la situation en une formule: «L'idée qui s'exprime c'est: «Nous n'aimons pas les étrangers (ou nous avons peur d'eux), mais nous en avons besoin.» Bref, les Suisses se révèlent totalement désorientés face à ce qu'ils ne connaissent pas...
Pourquoi le nouveau droit d'asile fait mal à Micheline Calmy-Rey
Lire l'interview dans le Matin Dimanche
À propos des étrangers, vos camarades ont réaffirmé hier, en assemblée des délégués, leur refus de la nouvelle loi sur l'asile. Vous y êtes vous-même opposée, non?
C'est un problème de conscience, cela me fait mal, c'est vrai. Mais je n'estime pas briser la collégialité en exprimant mes préoccupations sur le fait que cette nouvelle loi sur l'asile pourrait contrevenir au droit international.
À propos des étrangers, vos camarades ont réaffirmé hier, en assemblée des délégués, leur refus de la nouvelle loi sur l'asile. Vous y êtes vous-même opposée, non?
C'est un problème de conscience, cela me fait mal, c'est vrai. Mais je n'estime pas briser la collégialité en exprimant mes préoccupations sur le fait que cette nouvelle loi sur l'asile pourrait contrevenir au droit international.
samedi 24 juin 2006
La gauche suisse donne ses mots d'ordre pour la votation du 24 septembre
LIre le dossier de swissinfo
Les délégués du Parti socialiste les Verts et le syndicat UNIArejettent la révision des lois sur l'asile et les étrangers
Les délégués du Parti socialiste les Verts et le syndicat UNIArejettent la révision des lois sur l'asile et les étrangers
20% des Suisses seraient antisémites
Lire la dépêche de l'ATS Bluewin Infos
Plus de la moitié des Suisses a des préjugés contre les étrangers et un sur 5 est antisémite. Pratiquement un Helvète sur dix est un traditionaliste xénophobe, alors même que la société suisse est empreinte de tolérance et de volonté d'intégration.
Voir la séquence du 19:30 sur la TSR
Ecoutez la séquence sur Forum à la radio
Plus de la moitié des Suisses a des préjugés contre les étrangers et un sur 5 est antisémite. Pratiquement un Helvète sur dix est un traditionaliste xénophobe, alors même que la société suisse est empreinte de tolérance et de volonté d'intégration.
Voir la séquence du 19:30 sur la TSR
Ecoutez la séquence sur Forum à la radio
La droite romande se déchire autour du référendum contre la loi sur l'asile
Lire l'article de Denis Masmejan dans le Temps - Suisse (payant)
Un comité emmené par le libéral Claude Ruey combattra les deux lois, sur l'asile et sur les étrangers, soumises au vote populaire en septembre. Le radical Yves Christen continue, lui, à défendre les révisions contestées.
Un comité emmené par le libéral Claude Ruey combattra les deux lois, sur l'asile et sur les étrangers, soumises au vote populaire en septembre. Le radical Yves Christen continue, lui, à défendre les révisions contestées.
Une étude mesure le progrès de l'intégration des musulmans d'Europe
Le Temps - international
Lire l'article d'Alain Campiotti à New-York (Payant)
Extrait:
Les relations entre l'Occident et le monde musulman sont mauvaises. Il n'était pas forcément nécessaire de mener une étude globale dans treize pays pour aboutir à cette conclusion. Le Pew Research Center de Washington, qui a réalisé ce travail au printemps, révèle pourtant - à côté d'un gros sacs de stéréotypes et de désinformations - des complexités et des vérités inattendues. Pour la première fois, les chercheurs américains ont interrogé un échantillon spécifique de musulmans vivant dans quatre pays d'Europe
Lire l'article d'Alain Campiotti à New-York (Payant)
Extrait:
Les relations entre l'Occident et le monde musulman sont mauvaises. Il n'était pas forcément nécessaire de mener une étude globale dans treize pays pour aboutir à cette conclusion. Le Pew Research Center de Washington, qui a réalisé ce travail au printemps, révèle pourtant - à côté d'un gros sacs de stéréotypes et de désinformations - des complexités et des vérités inattendues. Pour la première fois, les chercheurs américains ont interrogé un échantillon spécifique de musulmans vivant dans quatre pays d'Europe
vendredi 23 juin 2006
Le Matin - Ils se paient sa fiole!
Le Matin - Ils se paient sa fiole!
Le concours d'étiquettes de vin lancé par un habitant du village qui accueillera Christoph Blocher le 1er août bat son plein. Mais pousse le bouchon un peu loin...
Voir toutes les étiquettes
Le concours d'étiquettes de vin lancé par un habitant du village qui accueillera Christoph Blocher le 1er août bat son plein. Mais pousse le bouchon un peu loin...
Voir toutes les étiquettes
Intégration et désintégration
Lire l'opinion de Marie-Hélène Miauton dans le Temps - Eclairages (article payant)
Extrait:
...A partir de cela, deux courants s'affrontent. L'un souhaite un métissage social porteur, à terme, d'une nouvelle civilisation, ce qui implique une grande tolérance vis-à-vis de l'expression de la différence dans la vie en commun. L'autre penche plutôt vers une assimilation du nouvel arrivant, dès lors contraint de faire siennes les normes du pays qui l'accueille...
ndépendamment du Mondial de football, le grand retour en affection de la croix suisse sur les tee-shirts et autres accessoires n'est pas innocent: il dit le refus de la désintégration!
Extrait:
...A partir de cela, deux courants s'affrontent. L'un souhaite un métissage social porteur, à terme, d'une nouvelle civilisation, ce qui implique une grande tolérance vis-à-vis de l'expression de la différence dans la vie en commun. L'autre penche plutôt vers une assimilation du nouvel arrivant, dès lors contraint de faire siennes les normes du pays qui l'accueille...
ndépendamment du Mondial de football, le grand retour en affection de la croix suisse sur les tee-shirts et autres accessoires n'est pas innocent: il dit le refus de la désintégration!
La politique au ras du gazon
Lire l'édito de Nicolas Martin dans Largeur.com
Nicolas Martin revient sur les interventions de Suzanne Sandoz "cette ancienne parlementaire libérale très collet monté et d'un conservatisme outrageusement vieille France" dans le débat sur la loi sur les étrangers.
Nicolas Martin revient sur les interventions de Suzanne Sandoz "cette ancienne parlementaire libérale très collet monté et d'un conservatisme outrageusement vieille France" dans le débat sur la loi sur les étrangers.
jeudi 22 juin 2006
L’asile, les abus des uns et les abus des autres
Lu dans la TDG, ces deux articles d'ADRIEN BRON, responsable de la rubrique suisse
Dans les cinq premiers mois de l'année, près des trois quarts des requérants d'asile ont obtenu protection en Suisse. Que ce soit par le biais de l'asile ou par celui de l'admission provisoire. C'est ce qui ressort des statistiques de l'Office fédéral des migrations (ODM).
Voir ces statistiques
Sur les 4419 demandes traitées entre janvier et mai 2006, 14,4% des requérants se sont vu accorder le statut de réfugié. Et sur les 2791 personnes ayant reçu une décision négative, 2575 – c'est-à-dire 58,3% du total des cas traités – ont été mises au bénéfice d'une admission provisoire. Pour rappel, celle-ci est accordée quand le renvoi n'est soit pas possible techniquement, soit pas exigible à cause d'un danger
concret ou parce qu'il aboutirait à une «situation de détresse personnelle grave» (par exemple en cas de guerre civile, ou de maladie grave). Au total, l'ODM a donc reconnu que 72,7% des requérants d'asile étaient dignes de protection. Sur toute l'année 2005, c'était le cas de 50% des requérants.
Pour l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR), cela montre que les abus sont rares et que les requérants qui viennent frapper à nos frontières le font avant tout pour sauver leur vie. Les réfugiés dits «économiques» – ou «faux réfugiés» – ne seraient donc qu'une minorité, utilisée comme épouvantail par les partisans du durcissement de la politique d'immigration. «L'admission provisoire, qui est une protection subsidiaire à l'asile, est généralement accordée quand il y a mise en
danger concrète», explique Yann Golay, porte-parole de l'OSAR. «Les cas liés à une impossibilité technique d'exécuter le renvoi sont minoritaires.»
Pour Dominique Boillat, porte-parole de l'ODM, il faut prendre ces chiffres avec des pincettes. «Dans l'absolu, ils ne signifient pas grand-chose. Certes, le nombre d'admissions provisoires a augmenté. Mais c'est conjoncturel. Ce taux élevé est dû au fait que beaucoup d'admissions provisoires ont été accordées rétrospectivement à des
personnes dont le dossier avait déjà été traité.» C'est notamment le cas des Irakiens et des Tibétains, qui ne sont au bénéfice d'une admission provisoire collective que depuis le début de l'année.
Edito: L’asile, les abus des uns et les abus des autres
Les Suisses votent en septembre sur des nouvelles lois sur les étrangers et sur l'asile. Dans ce dernier domaine, la raison d'être des nouvelles règles est la lutte contre les abus. Rien de plus légitime que de lutter contre les tricheurs.
Les travaux législatifs ont été guidés par un syllogisme: tous ceux qui arrivent sans papiers ont quelque chose à se reprocher et cherchent à entraver leur expulsion. Or, la quasi-totalité des requérants se présentent en Suisse sans document. En conséquence, cette écrasante majorité ne vient chez nous que pour des raisons circonstancielles et accessoires.
Les chiffres publiés pour les cinq premiers mois de l'année contredisent cette manière de voir. Le nombre de personnes auxquelles la Suisse reconnaît un besoin de protection représente près des trois-quarts des cas. Soit ils ont obtenu l'asile, soit ils se sont vu octroyer une admission provisoire, Berne admettant que leur renvoi n'était pas exigible. Ces chiffres sont en partie conjoncturels (les Irakiens ont reçu collectivement une admission provisoire).
En outre, ces taux sont aussi une conséquence du recul des demandes, qui pour être un phénomène européen n'en puise pas moins également son origine dans les mesures déjà prises par Christoph Blocher. (Le tribun UDC a bel et bien dissuadé certains tricheurs). Il n'empêche, une réalité s'en dégage. L'écrasante majorité de ceux qui viennent en Suisse ne sont pas des réfugiés «économiques», comme le perçoit encore
l'imaginaire collectif suisse. Ils sont là pour sauver leur peau.
Parmi ceux que la Suisse refuse, certains se plient sans autre aux décisions qu'on leur impose. L'un dans l'autre, les cas d'abus manifestes se situent sans doute, au maximum, autour de 15% des demandes, évaluation de fonctionnaire fédéral.
Il y a une année, l'Office fédéral de l'agriculture se félicitait, étude à l'appui, que les cas de fraudes dans les paiements directs agricoles ne concernent que «moins de 10%» des subventionnés. Bigre! Les requérants ne seraient donc pas les seuls à «abuser».
On ne sait pas s'il existe des études similaires pour -au hasard- les autorisations de construire ou les déclarations fiscales. Gageons que là aussi se cachent des abuseurs qui coûtent cher à la société. Si ça se trouve, ils ne sont pas loin de 10%. Voire pire: entre 10 et 15%.
Reste donc une question à résoudre pour ceux qui sont séduits par les durcissements dans l'asile: pourquoi les abus des requérants sont ils à ce point plus intolérables que ceux dans l'agriculture?
Dans les cinq premiers mois de l'année, près des trois quarts des requérants d'asile ont obtenu protection en Suisse. Que ce soit par le biais de l'asile ou par celui de l'admission provisoire. C'est ce qui ressort des statistiques de l'Office fédéral des migrations (ODM).
Voir ces statistiques
Sur les 4419 demandes traitées entre janvier et mai 2006, 14,4% des requérants se sont vu accorder le statut de réfugié. Et sur les 2791 personnes ayant reçu une décision négative, 2575 – c'est-à-dire 58,3% du total des cas traités – ont été mises au bénéfice d'une admission provisoire. Pour rappel, celle-ci est accordée quand le renvoi n'est soit pas possible techniquement, soit pas exigible à cause d'un danger
concret ou parce qu'il aboutirait à une «situation de détresse personnelle grave» (par exemple en cas de guerre civile, ou de maladie grave). Au total, l'ODM a donc reconnu que 72,7% des requérants d'asile étaient dignes de protection. Sur toute l'année 2005, c'était le cas de 50% des requérants.
Pour l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR), cela montre que les abus sont rares et que les requérants qui viennent frapper à nos frontières le font avant tout pour sauver leur vie. Les réfugiés dits «économiques» – ou «faux réfugiés» – ne seraient donc qu'une minorité, utilisée comme épouvantail par les partisans du durcissement de la politique d'immigration. «L'admission provisoire, qui est une protection subsidiaire à l'asile, est généralement accordée quand il y a mise en
danger concrète», explique Yann Golay, porte-parole de l'OSAR. «Les cas liés à une impossibilité technique d'exécuter le renvoi sont minoritaires.»
Pour Dominique Boillat, porte-parole de l'ODM, il faut prendre ces chiffres avec des pincettes. «Dans l'absolu, ils ne signifient pas grand-chose. Certes, le nombre d'admissions provisoires a augmenté. Mais c'est conjoncturel. Ce taux élevé est dû au fait que beaucoup d'admissions provisoires ont été accordées rétrospectivement à des
personnes dont le dossier avait déjà été traité.» C'est notamment le cas des Irakiens et des Tibétains, qui ne sont au bénéfice d'une admission provisoire collective que depuis le début de l'année.
Edito: L’asile, les abus des uns et les abus des autres
Les Suisses votent en septembre sur des nouvelles lois sur les étrangers et sur l'asile. Dans ce dernier domaine, la raison d'être des nouvelles règles est la lutte contre les abus. Rien de plus légitime que de lutter contre les tricheurs.
Les travaux législatifs ont été guidés par un syllogisme: tous ceux qui arrivent sans papiers ont quelque chose à se reprocher et cherchent à entraver leur expulsion. Or, la quasi-totalité des requérants se présentent en Suisse sans document. En conséquence, cette écrasante majorité ne vient chez nous que pour des raisons circonstancielles et accessoires.
Les chiffres publiés pour les cinq premiers mois de l'année contredisent cette manière de voir. Le nombre de personnes auxquelles la Suisse reconnaît un besoin de protection représente près des trois-quarts des cas. Soit ils ont obtenu l'asile, soit ils se sont vu octroyer une admission provisoire, Berne admettant que leur renvoi n'était pas exigible. Ces chiffres sont en partie conjoncturels (les Irakiens ont reçu collectivement une admission provisoire).
En outre, ces taux sont aussi une conséquence du recul des demandes, qui pour être un phénomène européen n'en puise pas moins également son origine dans les mesures déjà prises par Christoph Blocher. (Le tribun UDC a bel et bien dissuadé certains tricheurs). Il n'empêche, une réalité s'en dégage. L'écrasante majorité de ceux qui viennent en Suisse ne sont pas des réfugiés «économiques», comme le perçoit encore
l'imaginaire collectif suisse. Ils sont là pour sauver leur peau.
Parmi ceux que la Suisse refuse, certains se plient sans autre aux décisions qu'on leur impose. L'un dans l'autre, les cas d'abus manifestes se situent sans doute, au maximum, autour de 15% des demandes, évaluation de fonctionnaire fédéral.
Il y a une année, l'Office fédéral de l'agriculture se félicitait, étude à l'appui, que les cas de fraudes dans les paiements directs agricoles ne concernent que «moins de 10%» des subventionnés. Bigre! Les requérants ne seraient donc pas les seuls à «abuser».
On ne sait pas s'il existe des études similaires pour -au hasard- les autorisations de construire ou les déclarations fiscales. Gageons que là aussi se cachent des abuseurs qui coûtent cher à la société. Si ça se trouve, ils ne sont pas loin de 10%. Voire pire: entre 10 et 15%.
Reste donc une question à résoudre pour ceux qui sont séduits par les durcissements dans l'asile: pourquoi les abus des requérants sont ils à ce point plus intolérables que ceux dans l'agriculture?
Culte du dimanche des réfugiés sur la RSR, le 18 juin 2006
Culte de Christine Alexander et sermon d'Anne-Lise Maire dans la paroisse de La Sallaz (Lausanne), avec la participation du choeur Vocaphone et Mina Balissat à l'orgue.
Prenez le temps d'écouter ce culte, le communiqué commun des Eglises contre les lois sur l'asile y est lu, comme d'autres témoignages très forts.
Ecoutez le culte.
Lisez le sermon de Evelyne Roland à Palézieux
Prenez le temps d'écouter ce culte, le communiqué commun des Eglises contre les lois sur l'asile y est lu, comme d'autres témoignages très forts.
Ecoutez le culte.
Lisez le sermon de Evelyne Roland à Palézieux
Du théâtre militant pour rendre le «spect-acteur»
Lire l'article dans 24heures
Autour du thème de l’asile et de l’intégration, des migrants ont créé une pièce sur la base de leur vécu.
Miray, Haci, Emine, Xiao, Mehmeti. Demandeurs d’asile, réfugiés ou migrants, les voilà racontant leur vécu le temps d’une expérience théâtrale. Leurs difficultés quotidiennes à trouver un emploi ou un logement, le racisme en toile de fond, se sont muées en improvisations avant de devenir scénario. Son aboutissement: une représentation publique demain sur la scène du Cazard à Lausanne. Le processus de ce projet théâtral de sensibilisation, initié par Lara Braida dans le cadre du centre socioculturel Pôle Sud, se base sur le vécu des acteurs autour du thème «Requérants d’asile Intégration, quelles réalités?». Il est inspiré des techniques du «théâtre de l’opprimé» et de l’idée du «spect-acteur» du metteur en scène et écrivain militant Augusto Boal. Car si la représentation de la petite troupe lausannoise ne dure qu’une quinzaine de minutes, elle est rejouée une seconde fois. Grâce à la médiation d’un «meneur de jeu», le «spect-acteur » est alors invité à intervenir en prenant le rôle de l’opprimé et en proposant une autre solution à l’expérience d’humiliation ou d’agression mise en scène. Un acte de transformation et de dénonciation qui peut s’avérer libérateur.
A. AY
Théâtre Forum «Requérants d’asile Intégration, quelles réalités?», Le Cazard (rue Pré-du-Marché 15, Lausanne), vendredi 23 juin, 20 h, entrée libre.
Autour du thème de l’asile et de l’intégration, des migrants ont créé une pièce sur la base de leur vécu.
Miray, Haci, Emine, Xiao, Mehmeti. Demandeurs d’asile, réfugiés ou migrants, les voilà racontant leur vécu le temps d’une expérience théâtrale. Leurs difficultés quotidiennes à trouver un emploi ou un logement, le racisme en toile de fond, se sont muées en improvisations avant de devenir scénario. Son aboutissement: une représentation publique demain sur la scène du Cazard à Lausanne. Le processus de ce projet théâtral de sensibilisation, initié par Lara Braida dans le cadre du centre socioculturel Pôle Sud, se base sur le vécu des acteurs autour du thème «Requérants d’asile Intégration, quelles réalités?». Il est inspiré des techniques du «théâtre de l’opprimé» et de l’idée du «spect-acteur» du metteur en scène et écrivain militant Augusto Boal. Car si la représentation de la petite troupe lausannoise ne dure qu’une quinzaine de minutes, elle est rejouée une seconde fois. Grâce à la médiation d’un «meneur de jeu», le «spect-acteur » est alors invité à intervenir en prenant le rôle de l’opprimé et en proposant une autre solution à l’expérience d’humiliation ou d’agression mise en scène. Un acte de transformation et de dénonciation qui peut s’avérer libérateur.
A. AY
Théâtre Forum «Requérants d’asile Intégration, quelles réalités?», Le Cazard (rue Pré-du-Marché 15, Lausanne), vendredi 23 juin, 20 h, entrée libre.
Un NEM soleurois se jette par la fenêtre
Cliquer sur l'article pour le lire en plein écran
Voici ci-dessous le communiqué de SOS-racisme de Soleure qui dénonce depuis des mois le "terrorisme d'état" que les autorités soleuroises exercent contre les NEM (voir le film NEM-NEE)
YACOUBA DIALLO, REQUERANT FRAPPE D'UNE NEM, SE JETTE PAR LA FENETRE DE SA CHAMBRE.
Hier matin, vers 8 heures trente, au cours d'une descente de police au centre d'hébergement du Balmberg, Yacouba Diallo. pris de panique par l'arrivée de policiers dans sa chambre alors qu'il venait de se lever, a sauté, nu, de sa fenêtre d'une hauteur de trois mètres environ. Voyant que l'un des policiers avait également enjambé la fenêtre, Yacouba, bien que blessé à la cheville, s'est relevé, a couru droit devant lui et s'est assommé contre un arbre. Très choqué, se plaignant de douleurs violentes au pied gauche, les membres éraflés, le visage tuméfié et la cheville gauche enflée, il a été hospitalisé en urgence par nos soins.
Les examens médicaux ont révélé qu'il souffrait d'une sérieuse entorse, d'une légère commotion et de contusions diverses.
Cette réaction de panique irraisonnée s'explique par l'arrestation traumatisante dont il venait d'être l'objet le mercredi 14 juin, alors qu'il était descendu en ville avec ses collègues, NEM et Noirs comme lui, pour faire ses courses. L'arrestation a eu lieu dans un café soleurois, alors que tout le groupe suivait le match de football Ukraine/ Espagne en attendant le bus de Caritas qui devait les ramener au centre du Balmberg. Menottés en public par les policiers en civil, attachés par deux sous les yeux des clients, le groupe de six personnes a été emmené en prison . Yacouba et ses collègues se sont vu refuser toute nourriture pendant 22 heures. Si trois personnes ont été relâchées 24 heures plus tard, les trois autres, dont Yacouba, n'ont été libérées que vendredi, en dépit de notre intervention immédiate auprès de la
police cantonale (nous avions été contactés par un témoin de la scène) pour faire libérer Yacouba. Aucune de ces six personnes n'a été présentée à une délégation.
L'arrestation de Yacouba Diallo est incompréhensible et frappe un innocent:
Mis à la rue, puis privé (jusqu'aux mesures provisionnelles urgentes du TF) d'aide d'urgence , condamné à deux reprises pour "séjour illégal", Yacouba a été acquitté par le tribunal soleurois le 22 mars. Son séjour en Suisse malgré la décision de non-entrée en matière est imputable aux difficultés manifestes des autorités responsables de l'exécution du renvoi et non pas à la mauvaise volonté de Yacouba Diallo , qui a toujours collaboré, selon le juge, de façon exemplaire à son renvoi. Le jugement du 22 mars, qui vient d'entrer en force, a eu un écho médiatique important. Hormis le fait d'avoir déposé une demande d'asile, ce jeune Guinéen de 21 ans, en Suisse depuis quatre ans n'a rien à se reprocher, et espérait depuis son acquittement pouvoir attendre sereinement son renvoi, qui dépend de l'établissement d'un laissez-passer.
Coïncidence? L' intervention policière de hier fait suite à une visite aux NEM du Balmberg , que nous avions effectuée la veille en compagnie de M. Markus Rauh, qui désirait s'informer lui-même des conditions de vie faites aux NEM soleurois..
Habituellement les descentes de police au centre ont lieu plutôt le jeudi, jour de l'attribution de l'aide d'urgence (8 fr. par jour de présence, retirés en cas d'absence) et de la réunion hebdomadaire obligatoire à laquelle tous les NEM doivent participer.
Les actions policières de ce genre, effectuées dans le centre, mais aussi dans les rues, les restaurants, la gare, sur les bords de l'Aar etc.. sont d'ailleurs fréquentes et terrorisent les NEM soleurois. Certains ont fui le centre; d'autres, qui ont refusé de se plier aux conditions semi-carcérales"(voir attaché; documents en notre possession) de ce logement isolé situé sur la montagne du Balmberg , ont été mis en demeure de signer une "confirmation de renoncement à l'aide d'urgence"
et se retrouvent donc actuellement depuis plus d'un mois à la rue, sans
aide .
La traque policière étendue aux lieux où les personnes frappées de NEM sont logées par l'administration est à nos yeux inadmissible et scandaleuse. Il existe d'autres méthodes plus civilisées pour amener les personnes que l'on désire présenter à des délégations ad hoc.
.
Pour tous renseignements complémentaires, je me tiens à disposition (079 670 83 22). Il est également possible de contacter M. Markus Rauh (071 222 11 78) en ce qui concerne ses impressions sur le système d'aide d'urgence mis en place au Balmberg.
Françoise Kopf,
L'Europe se ligue contre les clandestins
Le Temps - international
Compte rendu de la mobilisation européenne contre les immigrants illégaux dans les Canaries, prétexte à un déploiement sécuritaire ahurissant.
Compte rendu de la mobilisation européenne contre les immigrants illégaux dans les Canaries, prétexte à un déploiement sécuritaire ahurissant.
Migrations, droits fondamentaux et liberté de circulation
Lire cette procalamation qui annonce la Conférence non gouvernementale euro-africaine sur le thème des Migrations
Nous, acteurs des sociétés civiles d'Afrique subsaharienne, Afrique du Nord et Europe, militants engagés dans la lutte pour les droits des migrants et dans la solidarité avec les exilés, spectateurs indignés de l'hécatombe en vies humaines qui s'amplifie d'année en année au large des côtes méditerranéennes et atlantiques, refusons la division de l'humanité entre ceux qui peuvent circuler librement sur la planète et ceux à qui cela est interdit, refusons également de vivre dans un monde aux frontières de plus en plus militarisées qui segmentent nos continents et transforment chaque groupe de pays en forteresse assiégée...
Nous, acteurs des sociétés civiles d'Afrique subsaharienne, Afrique du Nord et Europe, militants engagés dans la lutte pour les droits des migrants et dans la solidarité avec les exilés, spectateurs indignés de l'hécatombe en vies humaines qui s'amplifie d'année en année au large des côtes méditerranéennes et atlantiques, refusons la division de l'humanité entre ceux qui peuvent circuler librement sur la planète et ceux à qui cela est interdit, refusons également de vivre dans un monde aux frontières de plus en plus militarisées qui segmentent nos continents et transforment chaque groupe de pays en forteresse assiégée...
Injonction irrecevable
Le Temps - Eclairages
François Gross, l'ancien rédacteur en chef de la Liberté revient sur les tentatives de Christoph BLocher de museler les Eglises dans le domaine de l'asile et les étrangers.
Extrait:
Un pays dont la Constitution commence par «Au nom du Dieu Tout-Puissant» et qui n'a cessé d'invoquer la protection divine pendant les sombres années de la Deuxième Guerre mondiale peut-il, quand cela lui convient, inviter pasteurs et prêtres à se coller un sparadrap sur la bouche? Ce serait admettre que l'Etat se réserve le droit de convoquer le témoignage des Eglises par temps d'orage et de le révoquer quand il ne coïncide pas avec ses desseins politiques. Irrecevable, absolument.
François Gross, l'ancien rédacteur en chef de la Liberté revient sur les tentatives de Christoph BLocher de museler les Eglises dans le domaine de l'asile et les étrangers.
Extrait:
Un pays dont la Constitution commence par «Au nom du Dieu Tout-Puissant» et qui n'a cessé d'invoquer la protection divine pendant les sombres années de la Deuxième Guerre mondiale peut-il, quand cela lui convient, inviter pasteurs et prêtres à se coller un sparadrap sur la bouche? Ce serait admettre que l'Etat se réserve le droit de convoquer le témoignage des Eglises par temps d'orage et de le révoquer quand il ne coïncide pas avec ses desseins politiques. Irrecevable, absolument.
Deux lois hypocrites
Lire dans le courrier des lecteurs du Nouvelliste
Le printemps s’illustre en général par des temps ensoleillés synonymes de renouveau. Avec les nouvelles perspectives de la loi sur l’asile et sur les étrangers, l’espérance est bien souvent brisée ! Qu’elle n’a pas été ma stupeur en relisant un article sur le racisme des jeunesses UDC et des émissions Infrarouge du 11.04 et Mise au point du 23.04.
Dans cette dernière j’ai été interpellée par la rapidité de conclusion de M. Fattebert. Dans la rue, ce dernier interroge une pers. noire pour lui demander si elle peut rester en Suisse. Celle-ci approuve en précisant qu’il travaille. De tels faits montrent la suspicion témoignée par l’UDC. Sartre ne disait-il pas « chacun est l’étranger de chacun ». La froideur de certains politiciens entre autres m’irrite. Insoutenable, les propos de M. Yvan Perrin : « leur seule présence NEM sur les sol suisse est une infraction ». Ce politicien veut selon ses propos une différenciation entre les gens vivant normalement et ceux en infraction, selon sa perception et ne pas donner des standards aux personnes ayant une NEM. A ce sujet, Amnesty suisse signale des prestations inférieurs de 50% aux Suisses en faveurs des personnes requérantes. Est-il normal de les traiter comme des criminels. De tels propos, c’est occulter leur bagage de misère et traumatisme vécus dans leur pays d’origine. La procédure d’asile peut soumettre à des pressions et à de nouvelles persécutions. Où est la bribe d’humanité de ces politiciens zélés et de ceux adhérant dans cette voie ? M. François Couchepin pense qu’ «on tente de nous vacciner contre les réflexes humains ».
« Ne venez pas en Suisse, c’est un pays en guerre contre l’asile », selon Mix et Remix.
La suppression de l’aide sociale s’est concrétisée par cinq fois plus de coûts d’aide d’urgence. Parfois, le renvoi est impossible: refus du pays d’origine par exemple. La Suisse peut aussi se tromper sur le pays d’origine des NEM. Même si une personne accepte de rentrer, les obstacles administratifs existent. La loi sur les étranges est scandaleuse par la prolongation des mesures de contrainte. D’autant plus que dès 15 ans un mineur peut être emprisonné, ce qui est contraire aux droits de l’enfant. Est-il normal de pouvoir emprisonner jusqu’à deux ans des non criminels venus chercher l’asile. Mme Ruth Dreyfuss précise: « des gens dont le seul crime est d’avoir rêvé d’un avenir meilleur et de mal accepter une décision de renvoi ». De plus la loi sur les étrangers privilégie l’accès pour les non européens qualifiés. Cela ne respecte pas le besoin en Suisse de travailleurs de base. M. Claude Ruey défend des valeurs supérieures à la guerre des partis émanant de cette problématique. On ne choisit pas son pays de naissance En contact avec une famille kosovare dont les enfants sont nés en Suisse, je trouve dramatique que ce soit grâce aux problèmes des enfants qu’elle puisse rester! Merci à M. François Couchepin et Mme Ruth Dreifuss. Cette dernière vit cette campagne comme le fil rouge de sa vie. Ne donnons pas du crédit aux jeunesses UDC. Par leur soutien à un ancien élu de Bex, ils se permettent d’amalgamer les requérants à des dealers. Certes, il y en a, toutefois c’est une minorité. Les dealers et délinquants sont aussi suisses. Que les citoyens prêts à s’écarter d’un certain conformisme facile et réducteur, s’engagent. Vérifions ces clichés en rencontrant les principaux concernés. Luttons contre ces deux lois hypocrites! Donnons de l’espérance aux personnes ayant subis des souffrances dans leur pays d’origine. Réveillons notre humanité pour leur profit. Bienvenue le 17 juin à Berne.
Laeticia Bruchez, Sion
Le printemps s’illustre en général par des temps ensoleillés synonymes de renouveau. Avec les nouvelles perspectives de la loi sur l’asile et sur les étrangers, l’espérance est bien souvent brisée ! Qu’elle n’a pas été ma stupeur en relisant un article sur le racisme des jeunesses UDC et des émissions Infrarouge du 11.04 et Mise au point du 23.04.
Dans cette dernière j’ai été interpellée par la rapidité de conclusion de M. Fattebert. Dans la rue, ce dernier interroge une pers. noire pour lui demander si elle peut rester en Suisse. Celle-ci approuve en précisant qu’il travaille. De tels faits montrent la suspicion témoignée par l’UDC. Sartre ne disait-il pas « chacun est l’étranger de chacun ». La froideur de certains politiciens entre autres m’irrite. Insoutenable, les propos de M. Yvan Perrin : « leur seule présence NEM sur les sol suisse est une infraction ». Ce politicien veut selon ses propos une différenciation entre les gens vivant normalement et ceux en infraction, selon sa perception et ne pas donner des standards aux personnes ayant une NEM. A ce sujet, Amnesty suisse signale des prestations inférieurs de 50% aux Suisses en faveurs des personnes requérantes. Est-il normal de les traiter comme des criminels. De tels propos, c’est occulter leur bagage de misère et traumatisme vécus dans leur pays d’origine. La procédure d’asile peut soumettre à des pressions et à de nouvelles persécutions. Où est la bribe d’humanité de ces politiciens zélés et de ceux adhérant dans cette voie ? M. François Couchepin pense qu’ «on tente de nous vacciner contre les réflexes humains ».
« Ne venez pas en Suisse, c’est un pays en guerre contre l’asile », selon Mix et Remix.
La suppression de l’aide sociale s’est concrétisée par cinq fois plus de coûts d’aide d’urgence. Parfois, le renvoi est impossible: refus du pays d’origine par exemple. La Suisse peut aussi se tromper sur le pays d’origine des NEM. Même si une personne accepte de rentrer, les obstacles administratifs existent. La loi sur les étranges est scandaleuse par la prolongation des mesures de contrainte. D’autant plus que dès 15 ans un mineur peut être emprisonné, ce qui est contraire aux droits de l’enfant. Est-il normal de pouvoir emprisonner jusqu’à deux ans des non criminels venus chercher l’asile. Mme Ruth Dreyfuss précise: « des gens dont le seul crime est d’avoir rêvé d’un avenir meilleur et de mal accepter une décision de renvoi ». De plus la loi sur les étrangers privilégie l’accès pour les non européens qualifiés. Cela ne respecte pas le besoin en Suisse de travailleurs de base. M. Claude Ruey défend des valeurs supérieures à la guerre des partis émanant de cette problématique. On ne choisit pas son pays de naissance En contact avec une famille kosovare dont les enfants sont nés en Suisse, je trouve dramatique que ce soit grâce aux problèmes des enfants qu’elle puisse rester! Merci à M. François Couchepin et Mme Ruth Dreifuss. Cette dernière vit cette campagne comme le fil rouge de sa vie. Ne donnons pas du crédit aux jeunesses UDC. Par leur soutien à un ancien élu de Bex, ils se permettent d’amalgamer les requérants à des dealers. Certes, il y en a, toutefois c’est une minorité. Les dealers et délinquants sont aussi suisses. Que les citoyens prêts à s’écarter d’un certain conformisme facile et réducteur, s’engagent. Vérifions ces clichés en rencontrant les principaux concernés. Luttons contre ces deux lois hypocrites! Donnons de l’espérance aux personnes ayant subis des souffrances dans leur pays d’origine. Réveillons notre humanité pour leur profit. Bienvenue le 17 juin à Berne.
Laeticia Bruchez, Sion
mercredi 21 juin 2006
Bex. Tension entre la FAREAS et les autorités
Lire l'article d'Estelle Bressoud dans 24heures.
Les autorités viennent de geler le programme d’occupation prévu à la mi-juin suite à ce qu’elles estiment être «de la provocation».
«C’
est une mesure de rétorsion envers la Fareas. Si elle ne joue pas le jeu, pourquoi devrions-nous le faire?», considère un Michel Flückiger courroucé.
La mesure en question: suspendre la mise sur pied du programme de travaux d’utilité publique pour requérants d’asile prévu à la mi-juin, le deuxième du genre à Bex – qui a fait des émules aux Diablerets, à Moudon et à Lausanne. Un tour de vis décidé par le syndic et ses collègues municipaux suite à ce qu’ils estiment être «de la provocation».
L’incident remonte au 20 mai, jour de la parution dans 24heures d’un article révélant la disparition d’un «dangereux psychopathe » au moment de son transfert de la prison préventive au centre bellerin. L’individu, un demandeur d’asile africain de 32 ans, devait y subir un traitement psychiatrique ambulatoire, après avoir agressé un veilleur, à Sainte Croix. «Personne ne nous dit quoi que ce soit. D’ailleurs on ignore où il se trouve aujourd’hui», s’irrite Michel Flückiger, froissé d’avoir appris la nouvelle dans la presse. Et surtout, fâché avec la politique d’hébergement de la fondation. «Nous avons demandé à ce qu’elle évite de placer des délinquants à Bex. Il semble qu’elle ne respecte pas trop ses engagements.» Par cette rupture de collaboration, les autorités entendent aussi exprimer leur mécontentement face à un lieu de résidence «troué comme un fromage». «On a senti une amélioration l’année dernière. Mais avec la nouvelle forme d’exploitation du centre, il n’y a presque plus de surveillance. Tout le monde peut entrer et sortir», déplore le syndic, qui observe une nouvelle poussée des tensions avec les habitants.
Et d’ajouter, quelque peu désemparé: «Nous sommes situés à l’extrémité du canton. Peu de gens nous prennent au sérieux.»
Fareas ouverte au dialogue
Contactée, la Fareas fait savoir que le dialogue n’est pas rompu. «Ces programmes sont faits pour rapprocher les requérants et la population. Nous espérons que celui- ci soit simplement différé», indique Emmanuelle Marendaz Colle, attachée de presse de la fondation. D’autant, enchaîne-telle, que cette action est sans lien avec le cas du pensionnaire évoqué. Et que de toute manière, il n’est pas possible de s’opposer à une décision de justice ni de divulguer des informations sur le passé judiciaire des requérants.
A noter que le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud a pris position dans le dossier, notifiant à la commune de Bex sa volonté de la voir se raviser
Les autorités viennent de geler le programme d’occupation prévu à la mi-juin suite à ce qu’elles estiment être «de la provocation».
«C’
est une mesure de rétorsion envers la Fareas. Si elle ne joue pas le jeu, pourquoi devrions-nous le faire?», considère un Michel Flückiger courroucé.
La mesure en question: suspendre la mise sur pied du programme de travaux d’utilité publique pour requérants d’asile prévu à la mi-juin, le deuxième du genre à Bex – qui a fait des émules aux Diablerets, à Moudon et à Lausanne. Un tour de vis décidé par le syndic et ses collègues municipaux suite à ce qu’ils estiment être «de la provocation».
L’incident remonte au 20 mai, jour de la parution dans 24heures d’un article révélant la disparition d’un «dangereux psychopathe » au moment de son transfert de la prison préventive au centre bellerin. L’individu, un demandeur d’asile africain de 32 ans, devait y subir un traitement psychiatrique ambulatoire, après avoir agressé un veilleur, à Sainte Croix. «Personne ne nous dit quoi que ce soit. D’ailleurs on ignore où il se trouve aujourd’hui», s’irrite Michel Flückiger, froissé d’avoir appris la nouvelle dans la presse. Et surtout, fâché avec la politique d’hébergement de la fondation. «Nous avons demandé à ce qu’elle évite de placer des délinquants à Bex. Il semble qu’elle ne respecte pas trop ses engagements.» Par cette rupture de collaboration, les autorités entendent aussi exprimer leur mécontentement face à un lieu de résidence «troué comme un fromage». «On a senti une amélioration l’année dernière. Mais avec la nouvelle forme d’exploitation du centre, il n’y a presque plus de surveillance. Tout le monde peut entrer et sortir», déplore le syndic, qui observe une nouvelle poussée des tensions avec les habitants.
Et d’ajouter, quelque peu désemparé: «Nous sommes situés à l’extrémité du canton. Peu de gens nous prennent au sérieux.»
Fareas ouverte au dialogue
Contactée, la Fareas fait savoir que le dialogue n’est pas rompu. «Ces programmes sont faits pour rapprocher les requérants et la population. Nous espérons que celui- ci soit simplement différé», indique Emmanuelle Marendaz Colle, attachée de presse de la fondation. D’autant, enchaîne-telle, que cette action est sans lien avec le cas du pensionnaire évoqué. Et que de toute manière, il n’est pas possible de s’opposer à une décision de justice ni de divulguer des informations sur le passé judiciaire des requérants.
A noter que le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud a pris position dans le dossier, notifiant à la commune de Bex sa volonté de la voir se raviser
La loi sur l'asile soutenue à reculons
Les partis bourgeois font face à des divisions internes.
Pratiquement pas un jour ne passe sans que la gauche, les Eglises ou quelque ONG ne publient une nouvelle prise de position contre le durcissement des lois sur l’asile et sur les étrangers. La manifestation nationale de samedi dernier à Berne a montré un camp référendaire en front uni dans la campagne pour les votations du 24 septembre. En revanche, le camp adverse ne s’est toujours pas jeté dans la bataille.
Depuis le dépôt des référendums, début avril, on a peu entendu les ténors des partis bourgeois, qui ont fait passer les lois au Parlement. Christoph Blocher lui-même se fait assez discret. Le conseiller fédéral a annulé un débat prévu avec l’évêque de Coire Amédée Grab, et a finalement refusé – après avoir dans un premier temps accepté – des face-à-face dans les médias avec l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, présidente du double comité référendaire. Officiellement, le tribun zurichois affirme qu’un conseiller fédéral n’a pas à s’immiscer dans une campagne de votations. Peutêtre pressent-il aussi qu’être trop clairement marquées du label blochérien pourrait desservir ces deux lois?
Pas de comité interpartis
D’autre part, alors que certaines voix illustres, ainsi que certaines sections cantonales, font sécession au sein des partis radical, libéral et démocrate-chrétien, les membres de ces formations refusent les débats «fratricides » dans les médias. «Nous allons surtout faire campagne à l’interne», admet Reto Nause, secrétaire général du PDC. «Beaucoup de sections cantonales n’ont pas encore pris position. Pour l’instant, seules les sections genevoises et vaudoises sont opposées aux lois.» Pour Léonard Bender, viceprésident du Parti radical suisse, les rares avis divergents n’y changent rien: «Une campagne n’est pas une course où tout le monde doit partir au même moment», note-t-il. Les radicaux démarreront donc la leur début juillet, seuls. En effet, il n’y aura pas de comité interpartis à droite. Pas question pour les radicaux de faire campagne commune avec l’UDC. Les deux partis soutiennent les révisions, mais pas pour les mêmes raisons.
De son côté, l’UDC attend seulement pour se lancer que son matériel de campagne soit prêt. Notamment la «traduction» de son argumentaire pour les «welsches». «Nous n’avons pas le même discours qu’en Suisse alémanique», explique le viceprésident Yvan Perrin. De toute façon, le parti agrarien n’a pas trop de soucis à se faire: aucun référendum sur l’asile n’est jamais sorti vainqueur des urnes.
Enfin, tant les démocrateschrétiens que les radicaux avouent avoir peu d’argent à disposition pour cette campagne. Ils réservent leurs moyens pour l’initiative COSA (Bénéfices de la Banque nationale pour l’AVS), un sujet apparemment plus important à leurs yeux.
Pratiquement pas un jour ne passe sans que la gauche, les Eglises ou quelque ONG ne publient une nouvelle prise de position contre le durcissement des lois sur l’asile et sur les étrangers. La manifestation nationale de samedi dernier à Berne a montré un camp référendaire en front uni dans la campagne pour les votations du 24 septembre. En revanche, le camp adverse ne s’est toujours pas jeté dans la bataille.
Depuis le dépôt des référendums, début avril, on a peu entendu les ténors des partis bourgeois, qui ont fait passer les lois au Parlement. Christoph Blocher lui-même se fait assez discret. Le conseiller fédéral a annulé un débat prévu avec l’évêque de Coire Amédée Grab, et a finalement refusé – après avoir dans un premier temps accepté – des face-à-face dans les médias avec l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, présidente du double comité référendaire. Officiellement, le tribun zurichois affirme qu’un conseiller fédéral n’a pas à s’immiscer dans une campagne de votations. Peutêtre pressent-il aussi qu’être trop clairement marquées du label blochérien pourrait desservir ces deux lois?
Pas de comité interpartis
D’autre part, alors que certaines voix illustres, ainsi que certaines sections cantonales, font sécession au sein des partis radical, libéral et démocrate-chrétien, les membres de ces formations refusent les débats «fratricides » dans les médias. «Nous allons surtout faire campagne à l’interne», admet Reto Nause, secrétaire général du PDC. «Beaucoup de sections cantonales n’ont pas encore pris position. Pour l’instant, seules les sections genevoises et vaudoises sont opposées aux lois.» Pour Léonard Bender, viceprésident du Parti radical suisse, les rares avis divergents n’y changent rien: «Une campagne n’est pas une course où tout le monde doit partir au même moment», note-t-il. Les radicaux démarreront donc la leur début juillet, seuls. En effet, il n’y aura pas de comité interpartis à droite. Pas question pour les radicaux de faire campagne commune avec l’UDC. Les deux partis soutiennent les révisions, mais pas pour les mêmes raisons.
De son côté, l’UDC attend seulement pour se lancer que son matériel de campagne soit prêt. Notamment la «traduction» de son argumentaire pour les «welsches». «Nous n’avons pas le même discours qu’en Suisse alémanique», explique le viceprésident Yvan Perrin. De toute façon, le parti agrarien n’a pas trop de soucis à se faire: aucun référendum sur l’asile n’est jamais sorti vainqueur des urnes.
Enfin, tant les démocrateschrétiens que les radicaux avouent avoir peu d’argent à disposition pour cette campagne. Ils réservent leurs moyens pour l’initiative COSA (Bénéfices de la Banque nationale pour l’AVS), un sujet apparemment plus important à leurs yeux.
L'UDC ne veut pas que l'AJADA ne fasse de propagande en vue des votations sur l'asile
Lire la brève de Radio Fréquence Jura (Suisse)
L'AJADA est l'association qui s'occupe de l'accueil des reuérants d'asile dans le Jura.
L'AJADA est l'association qui s'occupe de l'accueil des reuérants d'asile dans le Jura.
mardi 20 juin 2006
Villes alémaniques et révision de la loi sur l'asile
En Suisse alémanique, les villes vont jouer un rôle central dans la campagne sur la révision de la loi sur l'asile et les étrangers, soumise au peuple en septembre. Après Zurich et Bâle, Berne pourrait en effet s'opposer à son tour à cette loi. Les explications de Thierry Délèze, à Zurich.
Ecoutez le journal de 12h30 sur la première
Ecoutez le journal de 12h30 sur la première
Loi sur l'asile: réveil du röstigraben ?
Le débat sur la révision de la loi sur l'asile transcende les clivages politiques traditionnels et réveille le fossé entre Suisse romande et Suisse alémanique, notamment au sein des partis bourgeois. Pour en débattre, Forums reçoit le président du Parti libéral suisse Claude Ruey et la conseillère d'Etat radicale saint-galloise Karin Keller-Sutter.
Ecoutez l'émission forum
Ecoutez l'émission forum
Allemagne: expulsions en augmentation et nombre de demandes d’asile en baisse
Allemagne: expulsions en augmentation et nombre de demandes d’asile en baisse
La politique de l’ancien gouvernement social-démocrate et Verts ainsi que celle de l’actuelle grande coalition ont conduit à une diminution sans précédent des demandeurs d’asile en Allemagne. En 1998, quelques 98.644 réfugiés avaient fait une demande d’asile. En 2005, ils étaient tout juste 28.914...
La politique de l’ancien gouvernement social-démocrate et Verts ainsi que celle de l’actuelle grande coalition ont conduit à une diminution sans précédent des demandeurs d’asile en Allemagne. En 1998, quelques 98.644 réfugiés avaient fait une demande d’asile. En 2005, ils étaient tout juste 28.914...
Différences de sensibilités au sein du PDC
Le Temps - Courrier des lecteurs
J'aimerais réagir à la lettre intitulée «Asile: le cynisme du PDC», (Le Temps du 14 juin), de Mme Babette Hünenberger. Dans le cadre des lois sur les étrangers et sur l'asile, les sensibilités représentées au sein du Parti démocrate-chrétien ne se réduisent pas aux déclarations de Doris Leuthard, aussi brillante, compétente et respectée soit-elle...
J'aimerais réagir à la lettre intitulée «Asile: le cynisme du PDC», (Le Temps du 14 juin), de Mme Babette Hünenberger. Dans le cadre des lois sur les étrangers et sur l'asile, les sensibilités représentées au sein du Parti démocrate-chrétien ne se réduisent pas aux déclarations de Doris Leuthard, aussi brillante, compétente et respectée soit-elle...
lundi 19 juin 2006
Asile et étrangers, la campagne a démarré
Voici l'article d'Antoine Grosjean dans 24heures:
11 000 personnes ont manifesté samedi dans la capitale contre le durcissement des deux textes. Les partisans des lois, eux, ne se sont toujours pas lancés dans la bataille.
La campagne sur la révision des lois sur l’asile et sur les étrangers a bel et bien démarré. Du moins dans le camp référendaire. Répondant à l’appel de l’Organisation d’aide aux réfugiés (OSAR), des syndicats, de la gauche, des Verts et des Eglises, plus de 11 000 personnes ont manifesté samedi à Berne — à l’occasion de la journée nationale des réfugiés — contre le durcissement de ces textes.
Migrants, sans-papiers, réfugiés et Suisses de tous âges ont défilé aux côtés de parlementaires qui avaient voté non à la mouture du Conseil fédéral. L’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, qui préside le double comité référendaire, est également montée aux barricades: «Le coeur comme la raison nous appellent à voter deux fois non», a lancé la militante socialiste. Les requérants d’asile sont poussés de plus en plus nombreux dans la clandestinité, a dénoncé pour sa part l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), qui fête ses 70 ans.
Le camp des opposants à la révision des lois sur l’asile et sur les étrangers s’est encore étoffé ce week-end. Les délégués du Parti évangélique (PEV), réunis samedi en assemblée extraordinaire à Aarau, se sont prononcés contre les deux textes, qui passeront en votation le 24 septembre. D’autre part, la section suisse de la Commission Internationale des Juristes (CIJ), réunie en assemblée générale samedi à Bâle, dénonce une loi sur l’asile qui viole le droit international public et est incompatible avec la tradition humanitaire de la Suisse.
Blocher refuse de participer
L’Exécutif de la ville de Zurich a quant à lui rejoint le camp des villes opposées à la révision des deux lois. Berne devrait en faire de même dans le courant de la semaine. Enfin, le canton de Bâle-Ville s’est rallié aux nombreux cantons favorables au référendum contre la loi sur l’asile. Aussi bien les villes que les cantons craignent un report de charges à leur détriment.
En revanche, le camp des partisans aux «Lex Blocher» ne s’est toujours pas lancé dans la bataille. Craignant sans doute de focaliser l’opposition aux deux textes sur sa personne — ce qui n’est pas pour séduire le plus large électorat possible, même à droite — Christoph Blocher lui-même a refusé de participer à plusieurs débats. Il a notamment rejeté des propositions de face-à-face avec Ruth Dreifuss, que ce soit dans le cadre de l’émission de la télévision alémanique Arena, ou dans les colonnes de la Tribune de Genève.
Racisme de bas-étage au Grand-Saconnex
Lire dans le Matin
Prise pour cible par une lettre anonyme affichée dans l'allée de son immeuble, une Ivoirienne dénonce...
Lire aussi l'édito de Xavier Lafargue
Prise pour cible par une lettre anonyme affichée dans l'allée de son immeuble, une Ivoirienne dénonce...
Lire aussi l'édito de Xavier Lafargue
Loi sur l'asile, opposants et étrangers mobilisés
Les opposants aux lois sur l'asile et les étrangers se sont mobilisés ce week-end. Ils étaient plus de 10'000 samedi à Berne, principalement des milieux associés à la gauche comme les organisations d'aide aux réfugiés. Les explications de Pierre-Han Choffat.
Opposition de Bâle-Ville à la révision de la loi sur l'asile
LIre la dépêche de swissinfo -
Lire l'article de Ron Hochuli dans le Temps
Extrait:
...
Le Conseil d'Etat de Bâle-Ville a communiqué la même position ce week-end. Son président Ralph Lewin l'a confirmé à l'ATS: à ses yeux, la révision de la législation menace la tradition humanitaire de la Suisse. Son collègue Guy Morin et lui sont d'ailleurs membres du comité référendaire contre la révision de la loi.
Le mouvement d'opposition pourrait s'étendre, dans les prochaines semaines, à d'autres cantons, a expliqué au Temps Canisius Braun, secrétaire de la Conférence des gouvernements cantonaux (CdC). Quand bien même la Conférence des directeurs de Justice et Police avait approuvé les modifications. «Sur des sujets à forte connotation émotionnelle comme celui-ci, il n'est pas rare que les gouvernements déjugent les directeurs des départements concernés, qui ont une vision parcellaire», précise-t-il.
Lire l'article de Ron Hochuli dans le Temps
Extrait:
...
Le Conseil d'Etat de Bâle-Ville a communiqué la même position ce week-end. Son président Ralph Lewin l'a confirmé à l'ATS: à ses yeux, la révision de la législation menace la tradition humanitaire de la Suisse. Son collègue Guy Morin et lui sont d'ailleurs membres du comité référendaire contre la révision de la loi.
Le mouvement d'opposition pourrait s'étendre, dans les prochaines semaines, à d'autres cantons, a expliqué au Temps Canisius Braun, secrétaire de la Conférence des gouvernements cantonaux (CdC). Quand bien même la Conférence des directeurs de Justice et Police avait approuvé les modifications. «Sur des sujets à forte connotation émotionnelle comme celui-ci, il n'est pas rare que les gouvernements déjugent les directeurs des départements concernés, qui ont une vision parcellaire», précise-t-il.
dimanche 18 juin 2006
Dimanche du réfugié - Evelyne Roland
Avant la lecture biblique:
Mesdames, je vous demande de rester debout pour la lecture de l'évangile. Vous les messieurs, faites comme vous voulez.
Lecture: Marc 7, 24-30
MESSAGE
Comment vous êtes-vous senties, Mesdames, debout pendant la lecture?
Il y a 15 ans, un demi-million de femmes s'étaient mobilisées en Suisse pour revendiquer une véritable égalité. On peut se réjouir des progrès réalisés depuis et en espérer encore quelques uns. Mais égalité ne veut pas dire uniformité. Que fait-on des différences entre les hommes et les femmes? Ce serait dommage de les nier.
Faut-il un même régime pour tout le monde ou adapter selon les personnes? En éducation c'est une grande question: comment faire avec des enfants différents, en famille ou dans une classe d'école? Est-ce mieux d'avoir un système unique ou de chercher ce qui correspond à chacun? Quelle égalité mettre en place et comment? Faut-il parfois favoriser qqn pour tenter de reconstruire une égalité aux vues d'inégalités précédentes?
Ce qui paraît de toute façon injuste, c'est de brimer les uns simplement selon des critères de race, d'origine ou de sexe. Vous avez certainement ressenti l'arbitraire de ma recommandation tout à l'heure. Pourquoi les dames devaient-elles rester debout? ?a n'avait aucun sens. Pas plus que la différence de salaire pour des tâches et des compétences égales. Paul déjà invitait à se considérer tous d'égale valeur en Jésus-Christ, hommes et femmes, hommes libres et esclaves, juifs et grecs. Ce qui ne l'empêchait pas d'accepter les règles de son temps.
Dans le récit biblique, la femme qui s'adresse à Jésus est étrangère. Elle est rejetée par les disciples et par Jésus lui-même, seulement à cause de son origine. J'admire son courage, son audace, sa persévérance. Il paraît que souvent une mère ose faire des choses pour son enfant qu'elle n'oserait pas faire pour elle-même. J'admire aussi sa stratégie: elle ne contredit pas Jésus, elle entre dans son image (alors qu'elle pourrait se vexer d' être ainsi comparée à un chien). Quel doigté!
Son attitude est à l'opposé de celle de la victime qui s'enferme dans son malheur.
C'est le 1er élément que je souhaite garder: se déclarer victime d'injustice, la dénoncer, oui, dans un premier temps. Chercher à comprendre le raisonnement de celui qui est considéré comme l'oppresseur et si c'est possible arriver à lui faire faire un pas, n'est-ce pas ensuite plus dynamique et porteur d'espoir?
2ème point: Même Jésus ne met pas tout le monde sur pied d'égalité. Il y a des limites, dit-il. Je l'approuve: pour une qualité de ministère, il ne peut pas se mettre au service de tous. Il a une mission précise. Cela ressemble à certains arguments qui à mon avis se tiennent face à la politique d'asile: on ne peut pas accueillir sans limites. Les différences culturelles, ça compte. Qui trop embrasse mal étreint dit le proverbe. Voilà une certaine sagesse qui s'exprime, un certain bon sens.
Et c'est le 3ème et dernier point que j'aimerais mettre en évidence: Jésus va se laisser convaincre. J'aime son ouverture d'esprit, sa capacité à tenir compte de l'effort de l'autre, et de ses arguments. Tout n'est pas joué d'avance, bien que Jésus ait une opinion bien tranchée. Il peut écouter, et même changer de point de vue, en admirant celle qui a su faire passer son message.
Puisque c'est le dimanche du réfugié, j'aimerais être encouragée avec ce texte biblique à me mettre à la place de celui qui fuit son pays et qui espère quelque chose du nôtre. Combien d'obstacles a-t-il déjà franchi pour arriver ici? A-t-il été traité de petit chien? Ou pire? Quel est son parcours? Quels sont ses peurs? Ses espérances?
J'aimerais aussi être encouragée à mesurer les difficultés de l'accueil, à exprimer nos limites, mais aussi nos possibilités, nos valeurs, nos priorités.
A partir de là, quelles miettes seront à disposition sous la table? Dans notre pays riche je suis convaincue que nous pouvons partager un peu de nos ressources sans risquer de manquer.
Comme Jésus qui reçoit de cette femme un élargissement de sa mission, une nouvelle compréhension de celle-ci, nous avons nous aussi qqch à apprendre et à recevoir en rencontrant ceux qu'on écarte. A partir de cette rencontre, Jésus déplace sa limite.
Souvent nous avons des principes qui s'assouplissent avec la pratique. Beaucoup de parents le constatent en matière d'éducation. Faire avec n'est pas la même chose que le beau discours hors situation. Et c'est comme ça dans tous les domaines. Quand nous sommes face à la réalité, on adapte les principes. Chaque rencontre permet d'enrichir le point de vue et ouvre le chemin.
Quand Jésus dit je suis le chemin, il ne dit pas: je connais le chemin, je le maîtrise, mais: ce chemin est vivant, en devenir, en mouvement.
Avec la femme étrangère, Jésus est poussé dans un territoire au-delà de la frontière qu'il croyait juste et correcte. Jésus, toujours en chemin l'est aussi dans la compréhension de son ministère, de sa vérité et de sa vie. Cette rencontre qui aurait pu laisser chacun mécontent (mécontent d'être dérangé – mécontente et même fâchée de n'avoir rien obtenu) deviendra source de reconnaissance pour les 2 interlocuteurs, et source de vie pour l'enfant malade.
Que nous puissions, nous aussi, ne pas rester figés sur nos positions mais vivre des rencontres qui nous ouvrent de nouveaux horizons.
Mesdames, je vous demande de rester debout pour la lecture de l'évangile. Vous les messieurs, faites comme vous voulez.
Lecture: Marc 7, 24-30
MESSAGE
Comment vous êtes-vous senties, Mesdames, debout pendant la lecture?
Il y a 15 ans, un demi-million de femmes s'étaient mobilisées en Suisse pour revendiquer une véritable égalité. On peut se réjouir des progrès réalisés depuis et en espérer encore quelques uns. Mais égalité ne veut pas dire uniformité. Que fait-on des différences entre les hommes et les femmes? Ce serait dommage de les nier.
Faut-il un même régime pour tout le monde ou adapter selon les personnes? En éducation c'est une grande question: comment faire avec des enfants différents, en famille ou dans une classe d'école? Est-ce mieux d'avoir un système unique ou de chercher ce qui correspond à chacun? Quelle égalité mettre en place et comment? Faut-il parfois favoriser qqn pour tenter de reconstruire une égalité aux vues d'inégalités précédentes?
Ce qui paraît de toute façon injuste, c'est de brimer les uns simplement selon des critères de race, d'origine ou de sexe. Vous avez certainement ressenti l'arbitraire de ma recommandation tout à l'heure. Pourquoi les dames devaient-elles rester debout? ?a n'avait aucun sens. Pas plus que la différence de salaire pour des tâches et des compétences égales. Paul déjà invitait à se considérer tous d'égale valeur en Jésus-Christ, hommes et femmes, hommes libres et esclaves, juifs et grecs. Ce qui ne l'empêchait pas d'accepter les règles de son temps.
Dans le récit biblique, la femme qui s'adresse à Jésus est étrangère. Elle est rejetée par les disciples et par Jésus lui-même, seulement à cause de son origine. J'admire son courage, son audace, sa persévérance. Il paraît que souvent une mère ose faire des choses pour son enfant qu'elle n'oserait pas faire pour elle-même. J'admire aussi sa stratégie: elle ne contredit pas Jésus, elle entre dans son image (alors qu'elle pourrait se vexer d' être ainsi comparée à un chien). Quel doigté!
Son attitude est à l'opposé de celle de la victime qui s'enferme dans son malheur.
C'est le 1er élément que je souhaite garder: se déclarer victime d'injustice, la dénoncer, oui, dans un premier temps. Chercher à comprendre le raisonnement de celui qui est considéré comme l'oppresseur et si c'est possible arriver à lui faire faire un pas, n'est-ce pas ensuite plus dynamique et porteur d'espoir?
2ème point: Même Jésus ne met pas tout le monde sur pied d'égalité. Il y a des limites, dit-il. Je l'approuve: pour une qualité de ministère, il ne peut pas se mettre au service de tous. Il a une mission précise. Cela ressemble à certains arguments qui à mon avis se tiennent face à la politique d'asile: on ne peut pas accueillir sans limites. Les différences culturelles, ça compte. Qui trop embrasse mal étreint dit le proverbe. Voilà une certaine sagesse qui s'exprime, un certain bon sens.
Et c'est le 3ème et dernier point que j'aimerais mettre en évidence: Jésus va se laisser convaincre. J'aime son ouverture d'esprit, sa capacité à tenir compte de l'effort de l'autre, et de ses arguments. Tout n'est pas joué d'avance, bien que Jésus ait une opinion bien tranchée. Il peut écouter, et même changer de point de vue, en admirant celle qui a su faire passer son message.
Puisque c'est le dimanche du réfugié, j'aimerais être encouragée avec ce texte biblique à me mettre à la place de celui qui fuit son pays et qui espère quelque chose du nôtre. Combien d'obstacles a-t-il déjà franchi pour arriver ici? A-t-il été traité de petit chien? Ou pire? Quel est son parcours? Quels sont ses peurs? Ses espérances?
J'aimerais aussi être encouragée à mesurer les difficultés de l'accueil, à exprimer nos limites, mais aussi nos possibilités, nos valeurs, nos priorités.
A partir de là, quelles miettes seront à disposition sous la table? Dans notre pays riche je suis convaincue que nous pouvons partager un peu de nos ressources sans risquer de manquer.
Comme Jésus qui reçoit de cette femme un élargissement de sa mission, une nouvelle compréhension de celle-ci, nous avons nous aussi qqch à apprendre et à recevoir en rencontrant ceux qu'on écarte. A partir de cette rencontre, Jésus déplace sa limite.
Souvent nous avons des principes qui s'assouplissent avec la pratique. Beaucoup de parents le constatent en matière d'éducation. Faire avec n'est pas la même chose que le beau discours hors situation. Et c'est comme ça dans tous les domaines. Quand nous sommes face à la réalité, on adapte les principes. Chaque rencontre permet d'enrichir le point de vue et ouvre le chemin.
Quand Jésus dit je suis le chemin, il ne dit pas: je connais le chemin, je le maîtrise, mais: ce chemin est vivant, en devenir, en mouvement.
Avec la femme étrangère, Jésus est poussé dans un territoire au-delà de la frontière qu'il croyait juste et correcte. Jésus, toujours en chemin l'est aussi dans la compréhension de son ministère, de sa vérité et de sa vie. Cette rencontre qui aurait pu laisser chacun mécontent (mécontent d'être dérangé – mécontente et même fâchée de n'avoir rien obtenu) deviendra source de reconnaissance pour les 2 interlocuteurs, et source de vie pour l'enfant malade.
Que nous puissions, nous aussi, ne pas rester figés sur nos positions mais vivre des rencontres qui nous ouvrent de nouveaux horizons.
Inscription à :
Articles (Atom)