lundi 19 juin 2006

Asile et étrangers, la campagne a démarré


Voici l'article d'Antoine Grosjean dans 24heures:
11 000 personnes ont manifesté samedi dans la capitale contre le durcissement des deux textes. Les partisans des lois, eux, ne se sont toujours pas lancés dans la bataille.
La campagne sur la révision des lois sur l’asile et sur les étran­gers a bel et bien démarré. Du moins dans le camp référen­daire. Répondant à l’appel de l’Organisation d’aide aux réfu­giés (OSAR), des syndicats, de la gauche, des Verts et des Eglises, plus de 11 000 personnes ont manifesté samedi à Berne — à l’occasion de la journée natio­nale des réfugiés — contre le durcissement de ces textes.
Migrants, sans-papiers, réfu­giés et Suisses de tous âges ont défilé aux côtés de parlementai­res qui avaient voté non à la mouture du Conseil fédéral. L’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, qui préside le double comité référendaire, est également montée aux barrica­des: «Le coeur comme la raison nous appellent à voter deux fois non», a lancé la militante socia­liste. Les requérants d’asile sont poussés de plus en plus nom­breux dans la clandestinité, a dénoncé pour sa part l’Organi­sation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), qui fête ses 70 ans.
Le camp des opposants à la révision des lois sur l’asile et sur les étrangers s’est encore étoffé ce week-end. Les délégués du Parti évangélique (PEV), réunis samedi en assemblée extraordi­naire à Aarau, se sont pronon­cés contre les deux textes, qui passeront en votation le 24 sep­tembre. D’autre part, la section suisse de la Commission Inter­nationale des Juristes (CIJ), réunie en assemblée générale samedi à Bâle, dénonce une loi sur l’asile qui viole le droit inter­national public et est incompa­tible avec la tradition humani­taire de la Suisse.
Blocher refuse de participer
L’Exécutif de la ville de Zurich a quant à lui rejoint le camp des villes opposées à la révision des deux lois. Berne devrait en faire de même dans le courant de la semaine. Enfin, le canton de Bâle-Ville s’est rallié aux nom­breux cantons favorables au ré­férendum contre la loi sur l’asile. Aussi bien les villes que les cantons craignent un report de charges à leur détriment.
En revanche, le camp des par­tisans aux «Lex Blocher» ne s’est toujours pas lancé dans la bataille. Craignant sans doute de focaliser l’opposition aux deux textes sur sa personne — ce qui n’est pas pour séduire le plus large électorat possible, même à droite — Christoph Blo­cher lui-même a refusé de parti­ciper à plusieurs débats. Il a notamment rejeté des proposi­tions de face-à-face avec Ruth Dreifuss, que ce soit dans le cadre de l’émission de la télévi­sion alémanique Arena, ou dans les colonnes de la Tribune de Genève.

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