Les partis bourgeois font face à des divisions internes.
Pratiquement pas un jour ne passe sans que la gauche, les Eglises ou quelque ONG ne publient une nouvelle prise de position contre le durcissement des lois sur l’asile et sur les étrangers. La manifestation nationale de samedi dernier à Berne a montré un camp référendaire en front uni dans la campagne pour les votations du 24 septembre. En revanche, le camp adverse ne s’est toujours pas jeté dans la bataille.
Depuis le dépôt des référendums, début avril, on a peu entendu les ténors des partis bourgeois, qui ont fait passer les lois au Parlement. Christoph Blocher lui-même se fait assez discret. Le conseiller fédéral a annulé un débat prévu avec l’évêque de Coire Amédée Grab, et a finalement refusé – après avoir dans un premier temps accepté – des face-à-face dans les médias avec l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, présidente du double comité référendaire. Officiellement, le tribun zurichois affirme qu’un conseiller fédéral n’a pas à s’immiscer dans une campagne de votations. Peutêtre pressent-il aussi qu’être trop clairement marquées du label blochérien pourrait desservir ces deux lois?
Pas de comité interpartis
D’autre part, alors que certaines voix illustres, ainsi que certaines sections cantonales, font sécession au sein des partis radical, libéral et démocrate-chrétien, les membres de ces formations refusent les débats «fratricides » dans les médias. «Nous allons surtout faire campagne à l’interne», admet Reto Nause, secrétaire général du PDC. «Beaucoup de sections cantonales n’ont pas encore pris position. Pour l’instant, seules les sections genevoises et vaudoises sont opposées aux lois.» Pour Léonard Bender, viceprésident du Parti radical suisse, les rares avis divergents n’y changent rien: «Une campagne n’est pas une course où tout le monde doit partir au même moment», note-t-il. Les radicaux démarreront donc la leur début juillet, seuls. En effet, il n’y aura pas de comité interpartis à droite. Pas question pour les radicaux de faire campagne commune avec l’UDC. Les deux partis soutiennent les révisions, mais pas pour les mêmes raisons.
De son côté, l’UDC attend seulement pour se lancer que son matériel de campagne soit prêt. Notamment la «traduction» de son argumentaire pour les «welsches». «Nous n’avons pas le même discours qu’en Suisse alémanique», explique le viceprésident Yvan Perrin. De toute façon, le parti agrarien n’a pas trop de soucis à se faire: aucun référendum sur l’asile n’est jamais sorti vainqueur des urnes.
Enfin, tant les démocrateschrétiens que les radicaux avouent avoir peu d’argent à disposition pour cette campagne. Ils réservent leurs moyens pour l’initiative COSA (Bénéfices de la Banque nationale pour l’AVS), un sujet apparemment plus important à leurs yeux.
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