Onze mendiants accusés de camping illicite à Lausanne devront payer des contraventions allant jusqu’à 320 francs.
Les mendiants qui dorment la nuit dans des parkings proches des rives du Léman s’adonnent bien à du camping non autorisé, juge la Commission de police lausannoise. Le 13 septembre dernier, onze Roms sont venus contester les amendes qu’on leur avait infligées. Ils ont perdu et sont dès lors censés payer des sommes allant jusqu'à 320 fr., à quoi s’ajoutent 50 fr. de frais.
Leur avocat, Jean-Michel Dolivo, avait souligné que la ville de Lausanne autorise le sommeil à la belle étoile. L’argument a été balayé par la Commission de police. Selon elle, les rapports de police prouvent que les Roms incriminés campaient bel et bien. «Tout le matériel de camping nécessaire à leur confort était étalé à même le sol», affirme-t-elle, en évoquant des photos sur lesquelles «on peut voir des personnes allongées dans des sacs de couchage». Certains dormaient dans des voitures «préparées par ailleurs à les accueillir pour la nuit (couchette). Il ne s’agit clairement pas de conducteurs s’étant immobilisés le temps de bénéficier d’un bref sommeil réparateur comme cela a été autorisé par le législateur.»
Selon la Commission de police, l’accusation est renforcée par la présence des mendiants «pendant des semaines, arpentant les rues lausannoises, tendant la main afin de profiter de la générosité des quidams de notre cité».
L’avocat des Roms dénonce une décision «arbitraire»: «Elle met en évidence que cette population n’est pas considérée comme bienvenue à Lausanne et qu’elle est l’objet d’une forme de criminalisation. Cela fait écho aux persécutions subies par les Roms ces dernières décennies», souligne Me Dolivo.
L’homme de loi et l’association Opre Rom ont dix jours pour faire opposition. Si les sanctions sont maintenues par le ministère public, l’affaire serait alors jugée par un tribunal de police.
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