La Haute Cour d'Australie a suspendu lundi le transfert controversé vers la Malaisie de demandeurs d'asile, le jour où le premier avion avec à son bord des réfugiés devait partir vers ce pays d'Asie.
Lors d'une audience à Canberra, la Cour a décidé de suspendre le départ de ces immigrés arrivés sur les côtes australiennes en bateau, jusqu'à la tenue d'une prochaine audience, probablement lors de la semaine démarrant le 22 août. Le ministre (de l'Immigration) ne peut pas faire partir d'Australie les plaignants (les demandeurs d'asile) avant que cette question soit tranchée par la Cour, a déclaré à l'AFP une porte-parole de la Haute Cour.
Dans cette affaire, nos clients estiment que leurs demandes pour être protégés en tant que réfugiés doivent être étudiées en Australie, au lieu de se voir expulsés vers la Malaisie, a déclaré à la presse l'avocat des demandeurs d'asile, David Manne.
De son côté, le ministre australien de l'Immigration Chris Bowen a déclaré que la détermination de son gouvernement à mettre en oeuvre ce programme restait solide comme le roc. Je suis certain que lorsque la Cour regardera cette affaire, l'injonction sera levée, le transfert se produira et l'accord sera mis en œuvre, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. Un premier avion avec à son bord 16 demandeurs d'asile originaires d'Afghanistan et du Sri Lanka devait quitter l'Australie lundi, pour la Malaisie. Selon un accord signé en juillet entre Canberra et Kuala Lumpur, la Malaisie va recevoir d'Australie 800 immigrants illégaux, de toutes origines, où leur demande d'asile sera soumise à l'ONU. En échange, l'Australie accueillera sur quatre ans 4.000 des 90.000 personnes actuellement enregistrées comme réfugiés en Malaisie, dont beaucoup sont originaires de Birmanie. Un premier groupe de ces réfugiés doit arriver en Australie cette semaine. L'accord vise à tarir les ressources des passeurs, selon le gouvernement australien. Il a d'ores et déjà suscité beaucoup de critiques notamment d'Amnesty International car la Malaisie n'est pas signataire de la convention sur les réfugiés sur l'ONU. Le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) n'a pas approuvé ce programme d'échanges de demandeurs d'asile.
En 2010, quelque 6.800 demandeurs d'asile sont arrivés en bateau sur les rivages de l'Australie. Les demandeurs d'asile ont été confinés au fil des ans dans des centres de rétention éloignés, dans l'arrière-pays en Australie, sur l'île australienne de Christmas dans l'océan Indien ou encore sur le micro-Etat de Nauru dans le Pacifique.
AFP
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