mardi 1 novembre 2011

Après une manif des radicaux, samedi, la Coordination des organisations islamiques prépare «sa» journée contre l’islamophobie.

Ne plus laisser les musulmans radicaux monopoliser le débat sur l’islam en Suisse: telle est la volonté affichée par la Coordination des organisations islamiques (COIS), en réaction à la très controversée «journée contre l’islamophobie», organisée samedi à Berne.

Contacté hier, Farhad Af­shar, président du COIS, a fait part de son projet d’organiser à son tour un événement sur le thème de l’islamophobie, sans étoiles jaunes ni slogans provocateurs: «Si on veut lutter contre l’islamophobie, il faut le faire en coopérant avec les forces libérales de ce pays, pas par la provocation. C’est pour cela que nous organiserons début 2012 un colloque sur le thème, à Berne ou à Zurich. Il réunira des scientifiques, des représentants des partis, ainsi que des personnalités chrétiennes et juives.»

Une conférence entre gens de bonne compagnie, quand Nicolas Blancho et les siens n’hésitent pas à descendre dans la rue pour défiler? Pour Lucia Dahlab, vice-présidente de l’Union des organisations musulmanes de Genève, la réponse est un peu légère. «Un énième colloque aura une portée limitée. C’est sur le terrain qu’il faut être actif. On pourrait par exemple imaginer une sorte de mosquée itinérante, une caravane qui sillonnerait la Suisse en allant à la rencontre des gens.» Une telle initiative, ajoute-t-elle, a été envisagée récemment par l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM). Ce que confirme le vice-président de l’UVAM, Pascal Gemperli, qui précise que le projet n’est plus d’actualité. «Il y a d’autres choses à faire que cela, note-t-il. Le meilleur moyen de lutter contre l’islamophobie, c’est d’œuvrer sur le long terme pour la reconnaissance légale de la communauté musulmane.»
Sur ce point, le président de la Coordination des organisations islamiques suisses est d’accord: il est plus que jamais nécessaire de faire en sorte que les musulmans modérés puissent parler d’une seule voix: «Nous travaillons très dur, ces temps-ci, avec la Fédération des associations faîtières islamiques, pour mettre en place un consistoire qui représentera tous les musulmans de Suisse, précise Fahrad Afshar. Les statuts devraient être achevés début 2012. Grâce à lui, l’islam pourra enfin accéder à la normalité. Dès lors, une organisation comme celle de Nicolas Blancho perdra de son utilité.»

Le Matin

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