vendredi 14 octobre 2011

Dijon : situation tendue pour les demandeurs d’asile

La situation des demandeurs d’asile devient de plus en plus insoutenable. Procédures administratives très lourdes, centres d’hébergement inadaptés. Les demandeurs sont aussi des humains.

La loi Besson sur les demandeurs d’asile est claire. Toute demande de droit d’asile doit être effectuée en préfecture de région, et seulement dans cette administration. La Ligue des droits de l’homme du département s’inquiète de la situation et dénonce : « Tout est organisé pour éviter le poids de ceux qui tentent de se réfugier en France ». En ligne de mire, selon la Ligue : les migrants venant de Tunisie, Lybie, Egypte…L’an passé, 650 personnes avaient déposé un dossier. Pour 2011, du 1er janvier au 1er octobre, le nombre de demandeurs a doublé pour passer à 1 200. La préfecture est débordée, les centres d’accueils des demandeurs d’asile sont saturés. Bref, les conditions deviennent invivables.

Si le demandeur vient de la Nièvre, Saône-et-Loire, ou de l’Yonne, il doit le faire par ses propres moyens. Mais avant de demander un dossier, les autorités doivent s’assurer qu’il n’a pas fait de demande dans d’autres pays, sinon, il est renvoyé directement dans ce dernier. La préfecture vérifie cette condition en s’appuyant sur les empruntes digitales. Si l’empreinte est illisible, la préfecture renverra également le demandeur. Le droit de demande d’asile est bien encadré. Ainsi, il doit prouver qu’il est réellement en danger. « Habiter dans un pays ravagé par un conflit armée n’est plus une raison suffisante » déplore Dominique Clémang, avocate dijonnaise spécialiste, entre autre, du droit des étrangers. « L’état du pays n’est absolument pas étudié ».

Ce que reprochent les associations humanistes à la situation actuelle est de ne pas se poser les bonnes questions. « On ne choisi jamais l’exile » remarque l’avocate, avant de poursuivre : « Ils perdent tout pour venir survivre en France. S’ils quittent leur régions c’est parce qu’ils n’ont plus d’espoirs ». Avec la crise économique mondiale, les famines, le réchauffement climatique, et les guerres, l’afflux de demandeurs d’asile augmentera. « La France ne peut accueillir toute la misère du monde » disait Michel Rocard dans le Monde du 24 août 1996. Mais souvent est oubliée le reste de sa déclaration « mais elle doit savoir en prendre sa part ». Omission symptomatique d’une situation que l’on préfère cacher plutôt que de l’affronter.

Trouvé sur gazetteinfo.fr

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