Le 10 décembre 2010, sept militants du droit d’asile menaient une action symbolique à l’entrée du Service cantonal de la population (SPOP) à Lausanne. Allongés sur le sol, ils entendaient protester contre la politique actuelle en matière de renvois (notre édition du 11 décembre 2010). Suite à ce rassemblement, qui s’était déroulé sans incident, les participants s’étaient vu infliger une amende pour manifestation non autorisée.
Saisi du recours de deux des manifestants, le Tribunal de police lausannois vient de confirmer cette sanction, en se basant sur le règlement municipal de police. Ce dernier oblige les organisateurs d’une manifestation à solliciter un accord préalable des autorités. Les sept militants devront s’acquitter d’une amende d’environ 150 francs. Quant aux recourants, ils écopent en sus des frais de justice (400 francs chacun).
Jeudi dernier, face au juge Alexandre Feser, ils ont tous deux invoqué la liberté d’expression et «le droit inaliénable de manifester». «J’estime aussi que, s’il y a urgence, on peut faire des actions spontanées», a déclaré Florence*. Le fait que cette action est restée «très circonscrite» a par ailleurs été souligné. Un témoin a confirmé à ce propos que les participants n’avaient pas empêché l’accès au bâtiment du SPOP.
Deux policiers étaient arrivés sur place après une demi-heure, sans pour autant intervenir. «Ils ne nous ont pas demandé de quitter les lieux», a précisé Florence. Ce n’est qu’après avoir quitté les abords du SPOP que les participants avaient été rattrapés par trois voitures de police et une dizaine d’agents. Les photos de cette interpellation ont pourtant été versées à leur dossier, ont raconté les recourants, dénonçant «une stratégie de dissuasion» de la part de la police.
A l’annonce du verdict, les militants ont, dans un communiqué, exprimé leur inquiétude face à «un durcissement général contre les mouvements de protestation».
Arnaud Crevoisier dans le Courrier
* prénom d’emprunt
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