La crise syrienne, qui jusqu'à présent n'avait de répercussions que sur le plan intérieur, tend ainsi à s'internationaliser, d'autant plus que des réfugiés syriens affluent dans le sud-est de la Turquie. Un groupe de cent soixante ressortissants syriens, dont des femmes et des enfants, a trouvé refuge en Turquie dans la nuit de mardi à mercredi, fuyant les violences qui se déroulent dans le nord-ouest de la Syrie, rapporte l'agence de presse Anatolie.
Les réfugiés ont été installés dans des tentes du Croissant-Rouge, dans la province frontalière d'Hatay, en Turquie. Selon Ankara, cinq cent cinquante personnes ont franchi la frontière depuis le début des troubles, il y a près de trois mois. Dans le nord du Liban, 5 000 réfugiés syriens au moins ont été dénombrés depuis avril.
"Énorme inquiétude" pour l'ONU
Le Haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, évoque "une énorme inquiétude". "Il est important de noter que les Syriens ont été très généreux en accueillant des réfugiés d'Irak, des Palestiniens et que nous avons aussi de très importantes opérations d'aide aux réfugiés en Syrie", a noté M. Guterres.
Depuis le début de la semaine, les autorités syriennes ont décidé d'envoyer l'armée à Jisr Al-Choughour, une ville du Nord-Ouest où, selon la télévision d'Etat, cent vingt membres des forces de sécurité ont été tués. C'est la première fois que les autorités font état d'une confrontation d'une telle ampleur en onze semaines de contestation. Mais la version des autorités est contestée par des organisations de défense des droits de l'homme.
Le premier ministre turc a demandé au pouvoir syrien de ne pas recourir à la manière forte face aux manifestants. "La Syrie doit changer d'attitude à l'égard des civils et doit faire preuve d'un plus grand degré de tolérance, le plus vite possible", a dit Recep Tayyip Erdogan, qui, malgré les très bonnes relations qu'il entretient avec le président Bachar Al-Assad, a pris ses distances d'avec le régime de Damas. Les pays de la région, dont Israël et la Turquie, craignent que l'instauration du chaos en Syrie ne déclenche des affrontements intercommunautaires. Le gouvernement turc a promis qu'il ne "fermera pas ses portes" aux réfugiés fuyant les violences.
Un article du Monde
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