mercredi 20 octobre 2010

Une paroisse lausannoise s’érige en refuge

La paroisse lausannoise de La Sallaz constitue depuis ce matin le refuge de trois requérants d’asile menacés d’expulsion et pris sous sa protection par l’Eglise réformée vaudoise. Le canton n’avait plus connu ce genre de situation depuis 2004 et c’est la première fois que le conseiller d’Etat Philippe Leuba y est confronté.

Le canton de Vaud compte une fois de plus sur son territoire un «refuge» pour requérants d’asile menacés d’expulsion. La paroisse réformée de La Sallaz, à Lausanne, ouvre depuis ce matin ses portes à trois candidats déboutés dont elle demande la réouverture du dossier. Il s’agit d’une femme d’origine kosovare, d’un Macédonien et d’un Congolais.

La semaine dernière, l’Eglise réformée vaudoise avait été victime d’une occupation sauvage d’une autre paroisse lausannoise par le Collectif Droit de rester, au bénéfice de ces mêmes personnes. Elle a depuis lors négocié et conclu avec ce mouvement une convention sur l’utilisation des locaux de la Sallaz. Deux membres du collectif de soutien aux requérants accompagneront les requérants dans le refuge.

«Nous avons toujours une attitude d’ouverture par rapport à des requérants risquant le renvoi», explique Paolo Mariani, le porte-parole de l’Eglise réformée vaudoise. Selon lui, le ressortissant congolais vit en Suisse depuis huit ans et affirme avoir des craintes pour sa vie en cas de retour. Le porte-parole ne disposait pas mercredi matin d’informations sur le parcours de deux autres ou la date prévue pour leur renvoi.

C’est la première fois que le conseiller d’Etat Philippe Leuba, chef du Département vaudois de l’Intérieur, se trouve confronté à ce type de situation, bien connue de ses prédécesseurs. L’église lausannoise de Malley avait été occupée en 2004 dans le contexte de l’affaire «des 523», tandis que neuf Kosovars avaient vécu pendant quatre mois dans celle de Bellevaux en 2001. Le politicien vaudois se targue depuis son arrivée à la tête du département de mener une politique ferme de renvois tout en sollicitant de nombreux permis humanitaires auprès de la Confédération.

Yelmarc Roulet dans le Temps

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