La Chine a protesté jeudi contre l'asile accordé par la Suisse à deux anciens détenus ouïghours de la prison américaine de Guantanamo, originaires de la région chinoise du Xinjiang (nord-ouest). "Nous nous opposons résolument à ce que les États-Unis envoient vers un pays tiers ces suspects", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Qin Gang. "Nous nous opposons résolument à ce que des pays acceptent ces suspects sous quelque prétexte que ce soit. Nous avons déjà émis une protestation formelle" auprès de la Suisse, a-t-il ajouté.
Les deux Ouïghours, des frères âgés de 34 et 45 ans, sont arrivés mardi en Suisse, transférés de Guantanamo. Ils vivront dans le canton du Jura, dans le nord-ouest de la Suisse. La Chine les accuse d'appartenir à une organisation qu'elle qualifie de "terroriste", le "Mouvement islamique du Turkestan oriental".
Discrimination religieuse et culturelle
Au total, 22 Chinois de l'ethnie ouïghoure ont été détenus à Guantanamo, la prison la plus critiquée au monde, ouverte pour les personnes soupçonnées de terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001. Ils ont tous été innocentés et Washington a refusé de les renvoyer en Chine de crainte qu'ils y soient persécutés.
Au Xinjiang, région majoritairement peuplée de musulmans, une partie des Ouïghours - huit millions de personnes - dénonce la discrimination religieuse et culturelle dont elle fait l'objet sous couvert de lutte antiterroriste, et la présence accrue de Hans venus du reste de la Chine dans le cadre de la politique de développement économique. Un premier ex-détenu de Guantanamo, un Ouzbek, avait été accueilli par la Suisse début 2010. Il est installé dans le canton de Genève.
AFP
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