Alors que certains déplorent la violation de la loi fédérale et relèvent que les Suisses eux-mêmes peinent à trouver des places d’apprentissage, d’autres voient dans cette décision la fin de l’hypocrisie qui consiste à former ces jeunes dans les écoles, avant de les abandonner à l’oisiveté ou au travail au noir. Sondage de 24 Heures.
Les sans-papiers sont doublement victimes: en premier de leur pays d’origine, incapable de leur offrir un travail pour survivre, en second de l’hypocrisie de l’Etat et de la population suisses, qui leur refusent un travail légal, mais qui profitent largement de leur travail à bas salaire. A défaut de régler le problème des sans-papiers, évitons pour le moins de punir leurs enfants! ANDRÉ ROTH CARROUGE
Ces jeunes, qui sont arrivés en Suisse avec leurs parents, n’y peuvent pas grand-chose. Ils vont à l’école, à l’université, ils se sont intégrés, mais lorsqu’ils veulent entrer en apprentissage, on brandit la législation fédérale, qui ne leur permet pas de travailler ni de rester en Suisse, alors qu’ils y résident depuis des années. JEAN-JACQUES MONOD ÉCUBLENS
L’idée paraît généreuse au premier abord, mais quand on y réfléchit et que l’on sait que de nombreux jeunes Suisses et étrangers avec permis ne trouvent pas de places d’apprentissage, cela semble nettement moins séduisant. Si, comme il y a quelques années, il y avait assez de postes de travail, j’aurais adhéré à cette proposition, mais, à l’heure actuelle, je dis non, cela va créer des problèmes et des déceptions. NIKI BRÜLHART VUISTERNENS-EN-OGOZ (FR)
Il est important que ces jeunes gens soient éduqués et formés pour leur future intégration dans la société. Au cas où ils ne pourraient pas rester en Suisse, ce sont des personnes qui pourraient apporter leur savoir-faire dans leurs pays d’origine. Et des gens qui ont un travail et un but dans la vie ne sont plus des réfugiés en puissance! JEAN-LOUIS ÉCUYER CHERNEX
La Municipalité de Lausanne prépare le terrain de l’extrême droite en prenant le parti de ceux qui ne respectent pas la loi fédérale sur les étrangers. Comment voulez-vous respecter cette autorité politique si elle n’est pas crédible, car elle-même en infraction. Les clandestins doivent, et c’est la loi, être renvoyés dans leur pays d’origine. Si on ne fait plus la différence entre les immigrants légaux et ceux qui trichent et ne respectent pas la loi, quel message veut-on faire passer à la population? ANDRÉ-ÉRIC TENTHOREY PENEY-LE-JORAT
Se positionner hors la loi fédérale donne une mauvaise image de la coordination entre les différents échelons politiques. Cependant, une fois en Suisse nous ne pouvons tolérer le renvoi sans formation de ces jeunes. S’il y a un rôle social que nous pouvons jouer, c’est bien de leur donner une formation pour leur avenir. Mais cela doit être une volonté fédérale et non des actions isolées. PAUL-HENRI MARGUET LA CHAUX
Quand une loi est manifestement injuste, il est de notre devoir d’y résister… avant de tenter d’y apporter des corrections législatives. Ces jeunes ont 15-16 ans, ils ne sont ni autonomes ni responsables de la situation de séjour de leurs parents. S’ils ne peuvent pas faire un apprentissage, ils sont exclus de tout et ce qui leur reste est la rue. DORIS AGAZZI SAINT-CIERGES
C’est un scandale qu’une commune viole sciemment la législation. Il est déjà inadmissible de scolariser les enfants clandestins qui n’ont aucune existence légale en Suisse, alors le faire jusqu’à leur majorité! Que sera le pas d’après: leur offrir un travail au noir jusqu’à la retraite? ÉRIC BRON CUGY
Du point de vue du principe, le canton de Vaud n’a pas à se soumettre systématiquement à la volonté centralisatrice bernoise mais le municipal lausannois a-t-il bien vérifié la légalité de sa décision avant d’en parler et de provoquer des espoirs qui pourraient s’avérer vains ou n’est-ce qu’un «coup» en vue des futures élections, ce qui serait alors bien regrettable. BERTRAND PICARD LAUSANNE
Je félicite la Municipalité pour son courage et j’apprécie le message de soutien qu’elle envoie aux différentes motions parlementaires, ainsi qu’au Conseil d’Etat vaudois, qui a reçu le mandat par le Grand Conseil d’envoyer une initiative à l’Assemblée fédérale pour trouver une solution à ces situations d’inégalité de traitement. MYRIAM SCHWAB LAUSANNE
Il ne faut pas voir ce projet comme un défi, mais comme la reconnaissance d’une situation locale: les sans-papiers travaillent à Lausanne parce que les Lausannois ont besoin d’eux. Ils participent à l’éco-nomie locale, vivent, mangent et dorment avec la population lausannoise. Ils ont parfois des enfants et ces enfants doivent avoir le droit de se former. ALDO BRINA LAUSANNE
Il s’agit d’une excellente initiative, qui donnera des perspectives d’avenir à ces jeunes, alors qu’ils étaient réduits à une oisiveté forcée au sortir de l’école obligatoire. ROBERT JOOSTEN LAUSANNE
Au nom de l’égalité des chances, la Convention internationale sur les droits de l’enfant reconnaît un droit à l’éducation à tous les mineurs. M. Tosato ne fait que redire la réalité d’un texte, auquel la Suisse est partie. Si certains s’y opposent, qu’ils proposent au peuple de dénoncer la Convention sur les droits de l’enfant. JEAN TSCHOPP LAUSANNE
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