Suite à l’annonce de Lausanne d’engager des apprentis sans-papiers, un édito de 24 Heures signé Mehdi-Stéphane Prin.
En voulant faire un coup politique avec son annonce d’engager des apprentis sans papiers, la Municipalité de Lausanne vient surtout de céder à une nouvelle bouffée d’arrogance. Cette première suisse n’est que de l’amateurisme. L’amateurisme des autorités de la cinquième ville du pays qui n’ont même pas pris la peine de sonder le canton sur les conséquences de leur projet. L’amateurisme des socialistes lausannois qui ne prennent même plus la peine d’accorder leurs violons avec leur parti cantonal. L’amateurisme, enfin, d’Oscar Tosato qui se rêve syndic, mais qui vient surtout de faire un cadeau inespéré à l’UDC pour les prochaines élections communales.
Les adolescents sans papiers, un véritable drame, méritaient mieux que cette polémique. Dans un canton qui a toujours fait preuve d’humanité envers les clandestins, Lausanne avait toutes les cartes en main pour faire bouger ce dossier. Le Grand Conseil n’a pas adopté par hasard une initiative demandant une modification de la loi fédérale. En négociant des alliances, en discutant avec les partis cantonaux, Oscar Tosato aurait certainement réussi à faire avancer le dossier, tout en se mettant en avant.
Si la proposition lausannoise semble partir d’un bon sentiment, elle a, sans l’ombre d’un doute, pour origine l’envie de faire de la politique politicienne. En espérant piquer l’électorat de l’extrême gauche, et mettre en difficulté le municipal popiste Marc Vuilleumier, les roses viennent de marquer un bel autogoal. L’UDC se frotte les mains, et le reste de la droite va désormais hésiter longuement avant de soutenir des propositions pour améliorer la situation des sans-papiers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire