Au sujet de l’engagement d’apprentis sans-papiers par la ville de Lausanne, interview express par 24 Heures d’Oscar Tosato, municipal de l’enfance.
– A Lausanne, fin janvier, le chômage atteignait 7,8%. Avec votre proposition d’ouvrir les postes d’apprentissage au sein de l’administration communale à des sans-papiers, n’allez-vous pas vous attirer les foudres des partis de droite?
– La ville de Lausanne ne va pas privilégier l’engagement de sans-papiers, mais simplement leur donner le droit de postuler et de se former si leur candidature est bonne. C’est de ma responsabilité politique de protéger les mineurs et d’éviter les discriminations. Aujourd’hui, la volonté de trouver une solution à la formation des jeunes clandestins est d’ailleurs transversale: de gauche à droite, jusque dans les milieux patronaux, le sort de cette population inquiète.
– Mais que répondez-vous aux parents qui s'inquiètent de l’avenir professionnel de leurs enfants?
– Que l’action de la ville ne s’arrête pas à cette nouvelle proposition. Elle est déjà très active pour encourager la formation des jeunes: entre autres nombreuses actions, nous allons créer une cinquantaine de nouvelles places d’apprentissage d’ici à 2015. Les quelques enfants sans-papiers qui pourront profiter d’un apprentissage ne mangeront donc le pain de personne.
– Ce n’est pas l’avis de l’UDC, qui menace déjà de lancer un référendum pour contrer votre proposition…
– Je sais qu’à la veille d’élections, ma proposition sera du pain bénit pour certains partis. Mais ces mêmes partis nous demandent sans cesse de résoudre des questions de sécurité en ville. Il faut arrêter de se voiler la face: ce sont, entre autres, ces jeunes sans formation qui finissent par alimenter les réseaux de la précarité et de la clandestinité.
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