Lu dans France Soir
Après trois années de baisse, la demande d’asile connaît en France une hausse de 20 %. Les ressortissants russes, des Balkans et de Turquie sont les plus nombreux
L’année dernière, 42.600 demandes d’asile ont été déposées en France. Ressortissants de pays en guerre ou persécutés par les autorités locales, ils sont un peu plus de 11.000, soit 36 %, à avoir bénéficié du statut de réfugié. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), établissement public autonome chargé d’examiner et d’octroyer les demandes d’asile, note depuis une hausse de 20 % des demandes. Une forte sollicitation qui pousse le ministre de l’Immigration à améliorer les conditions d’accueil des réfugiés sur notre territoire.
(*) Le prénom a été modifié.
82 % des réfugiés sont irakiens
A l’occasion de la 9e Journée mondiale des réfugiés, Eric Besson a reçu hier en début d’après-midi, au ministère de l’Immigration, une trentaine de demandeurs d’asile irakiens arrivés en France avec l’aide de l’Association d’entraide aux minorités d’Orient (AEMO). Ahmed (*) a fui l’Irak en guerre pour venir se réfugier sur notre territoire. Gérant de plusieurs hôtels à Bagdad, il a dû démissionner car il ne touchait plus son salaire. « J’ai été sans activité pendant quelque temps mais j’ai tout de même réussi à ouvrir un magasin de produits cosmétiques », raconte-il, en arabe. Une période de stabilité qui fut pourtant de courte durée, l’homme de 51 ans étant contraint de fuir l’Irak avec toute sa famille. Il est en France depuis décembre 2008. Et quand on lui demande pourquoi il a décidé de partir, il se tourne vers son fils et sort de la chemise de ce dernier un crucifix en bois. « Voilà pourquoi je suis parti. Parce que nous sommes chrétiens. » Ahmed se sent aujourd’hui en sécurité en France et il « ne remerciera jamais assez le gouvernement français et l’Aemo » pour toute l’aide dont il a profité ». Timidement, le père de famille esquisse quelques mots en français qu’il parle pourtant bien. Ahmed a appris la langue de Molière lors de ses études en Belgique et il sent que cela va lui servir. Car, dit-il, aujourd’hui son pays « c’est la France » et il « n’espère plus » retourner un jour en Irak.(*) Le prénom a été modifié.
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