«Nous sommes avec elle»
«En général, nous restons très tranquilles et discrets», explique un ami équatorien, membre du Collectif vaudois de sans-papiers. «Mais, là, nous allons nous battre pour que Mirta puisse rester en Suisse. Nous sommes tous avec elle. » Une communauté effectivement discrète. Ils seraient plus de 6000 sans-papiers équatoriens dans le canton. Et solidaires. «On se connaît tous, on s’aide en cas de coup dur», ajoute-t-il. Alors de savoir que Mirta Palma – la blessée de Bel-Air (VD) – qui s’est toujours énormément engagée dans l’association des Equatoriens de Lausanne, est sommée de quitter le pays d’ici au 15 septembre, cela suscite un grand mouvement de sympathie.
Son avocat, Jean-Michel Dolivo, explique qu’une plaine pénale vient d’être déposée, afin que sa cliente puisse prétendre à des dédommagements pour les torts qu’elle a subis dans l’accident de Bel-Air, où elle a eu la jambe broyée sous une voiture. Des torts tant physiques que psychiques. Sans parler du manque à gagner. «Car, évidemment, elle n’a pas d’assurance perte de gain!» ironise son avocat, qui rappelle que cela fait sept ans que cette femme de 53 ans fait des ménages chez des particuliers. Des dédommagements qui devraient être pris en compte soit par la RC de la conductrice de la voiture remorquée, soit par celle du dépanneur, selon l’issue de l’enquête.
«Nous allons aussi déposer une demande de permis humanitaire courant août», précise Jean-Michel Dolivo. D’ici là, il s’agit de réunir les documents nécessaires. Un dossier d’autant plus difficile à préparer au vu de la situation illégale de Mirta. «On va essayer de prouver ses revenus. Mais, vous imaginez bien, c’est délicat de demander cela à ses employeurs!» Son avocat compte aussi sur les attestations médicales qui décriraient les séquelles physiques potentielles, rendant un retour au pays d’autant plus compromis.
Jean-Michel Dolivo ne le cache pas, le fait que les filles de Mirta Palma sont restées au pays constitue un point négatif pour le dossier. Une crainte confirmée par le chef du Service de la population du canton de Vaud, Henri Rothen. Or, si retourner en Equateur permettrait à cette mère de retrouver ses filles après sept ans de séparation, cela signifierait surtout une situation économique très précaire pour la famille. Depuis ici, Mirta Palma peut envoyer 500 francs par mois pour soutenir ses filles.
L’avocat, célèbre défenseur des sans-papiers, semble déterminé à tout entreprendre pour sauver sa cliente. «Je pense qu’on va lancer une pétition. Et on envisage une manifestation de soutien», précise-t-il.
Reste qu’il est conscient du parcours difficile qui les attend, lui et sa cliente: tout d’abord parce que les conditions de l’administration vaudoise sont très sévères, ensuite parce que Berne applique désormais une politique très restrictive.
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