07-07-2009 03:28 - Auteur : Csp 75
Sans papiers expulsés de la Bourse du travail : nouveau communiqué de la
CSP 75
LA CGT EXPULSE VIOLEMMENT LES SANS-PAPIERS
Le 24 juin dernier un commando d'une cinquantaine de gros bras de la CGT
armés de matraques évacuait violemment les sans-papiers qui occupaient
depuis 14 mois la bourse du travail 85, rue Charlot pour obtenir leur
régularisation. La direction de la CGT, comme l'Etat à chaque fois qu'il
expulse, invoque son « humanisme » et l'intérêt des victimes de ses
exactions. La réalité des faits leur importe peu : 23 blessés, gazés,
matraqués, parmi lesquels 5 femmes et 1 enfant, et des centaines de
sans-papiers à la rue, condamnés à camper sur le trottoir pour continuer
à lutter.
Pourquoi un tel déchaînement de violence à l'encontre de ceux qui sont
les plus exploités, les plus précaires, les plus harcelés par la police,
qui risquent à tout moment de se faire rafler et expulser ? Les
directions syndicales qui ont toujours eu pour habitude de considérer
leurs affiliés comme des moutons devant suivre aveuglément les décisions
prises autoritairement en haut lieu ne pouvaient que voir d'un mauvais
oeil la présence au sein même de la bourse des centaines de travailleurs
essayant de développer un fonctionnement horizontal où la base a le
dernier mot.
Elles savent parfaitement combien ce « mauvais » exemple représente une
menace contre leur petit pouvoir de bureaucrates englués dans la
cogestion de l'exploitation avec le patronat et l'Etat.
Elles tentent encore de justifier leurs exactions par le fait qu'il
aurait fallu récupérer la bourse pour la rendre aux syndicats. Mais les
bourses du travail n'ont-elles pas dès leur origine été créées pour
accueillir tous les travailleurs sans distinction, et en premier lieu
les plus exploités ? Et ce n'est pas parce que les directions syndicales
promptes à institutionnaliser les luttes ont fini par s'accaparer ces
lieux, héritages des combats ouvriers, qu'elles doivent se considérer
comme en étant les propriétaires. A titre de rappel, la CSP 75 a occupé
la bourse pour s'y réfugier et demander l'aide de l'intersyndicale afin
d'appuyer auprès de la Préfecture les dossiers des travailleurs
sans-papiers isolés qui constituent cette coordination.
Cette expulsion musclée de sans-papiers fait suite à celles effectué par
la CGT en 2007 3, rue château d'eau. Par l'absence de condamnation
claire, nette et franche de la part des directions syndicales et des
politiques, elle a au moins le mérite de nous montrer que nous ne devons
compter que sur nous-mêmes, c'est-à-dire sur la solidarité entre tous
ceux qui ont à subir l'exploitation, qu'ils soient travailleurs ou
chômeurs, sans-papiers ou avec papiers, français ou immigrés, jeunes ou
moins jeunes, hommes ou femmes. Pour avancer dans la lutte, il nous
faudra en finir avec toute forme de division, de séparation qui nous
empêche de créer un rapport de force permettant d'inverser l'ordre des
choses.
Arrêt des rafles fermeture des centres de rétention, régularisation de
tous les expulsés de la bourse du travail et de tous les sans papiers
VENEZ NOUS SOUTENIR TOUT LES JOURS AU 33 BLD DU TEMPLE M° REPUBLIQUE LA
LUTTE CONTINUE
Paris le 6 juillet 2009 CSP75, comité de soutien de la bourse occupée.
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