vendredi 8 mai 2009 dans Gauche hebdo
En décembre dernier, les Sorcières en colère, collectif féministe contre le racisme, ont lancé une pétition en faveur de Genet Douno. Suite à la séparation de son mari violent, les autorités ont refusé de renouveler l’autorisation de séjour de Madame Douno, d’origine éthiopienne et en Suisse depuis 2000. Pourtant, l’Article 50 de la Loi sur les étranger-ère-s (LEtr) prévoit une exception au non renouvellement du permis de séjour en cas de violences conjugales ou d’intégration réussie. Madame Douno remplit toutes les conditions posées dans cette loi. Ainsi, les Sorcières en colère demandent au Grand Conseil vaudois de soutenir le réexamen du dossier de Madame Douno auprès du Service de la population (SPOP) pour que ce dernier propose le renouvellement de son autorisation de séjour auprès des autorités fédérales compétentes (ODM).
Les Sorcières en colère signalent que si le cas de Madame Douno n’a pas été examiné de façon correcte, c’est essentiellement parce que l’Article 50 de la LEtr pose un certain nombre de problèmes. En effet, cet article conditionne le renouvellement de l’autorisation de séjour à l’intégration en Suisse et à la réintégration au pays d’origine, et dans la pratique est encore limité par l’exigence de preuves dans les cas de violences. Ces restrictions empêchent la protection des femmes migrantes victimes de violences conjugales. Nombreuses sont les associations à soulever ce problème, qui a également fait l’objet de débats parlementaires tant au niveau cantonal que fédéral. Ainsi, la députée Fabienne Freymond Cantone a déposé un postulat auprès du Grand Conseil en novembre 2007, demandant au parlement de revoir les mesures qui permettent la protection des femmes migrantes victimes de violences conjugales, notamment en introduisant une directive cantonale. Le travail parlementaire relatif à ce postulat est encore en cours, le Conseil d’Etat ayant déjà publié un premier rapport.
La situation de Madame Douno est un exemple patent de cette absence de protection. En déposant la pétition, les Sorcières en colère appuient le besoin de mesures en faveur des femmes migrantes.
Au-delà de l’Article 50 de la LEtr, c’est avant tout la dépendance juridique des femmes migrantes vis-à-vis de leurs maris qui est à la source du problème. Par conséquent, l’octroi d’un statut autonome aux personnes venues en Suisse pour regroupement familial représenterait une solution plus complète.
Le dépôt de la pétition aura lieu le mardi 12 mai à 13h sur les escaliers du Palais de Rumine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire