Trois embarcations transportant à leur bord quelque 227 passagers ont envoyé un signal de détresse jeudi 7 mai alors qu’elles se trouvaient à environ 50 milles au sud des côtes de l’île italienne de Lampedusa. Un désaccord entre les gouvernements italien et maltais portant sur des questions de responsabilité a sans doute retardé les opérations de secours finalement entreprises par deux vedettes de garde-côtes italiens, qui ont conduit les migrants à Tripoli sans faire escale dans un port italien.
Le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni aurait salué ce « tournant historique après un an de négociations bilatérales avec la Libye ». La Libye et l’Italie ont signé un pacte d’amitié et des accords connexes qui encadrent la lutte contre l’immigration clandestine, notamment au moyen de patrouilles maritimes conjointes.
D’après Amnesty International, en s’abstenant de protéger les droits des migrants et des demandeurs d’asile secourus en mer, les gouvernements italien et maltais manquent à leurs obligations internationales.
« La vie et la sécurité des migrants et des demandeurs d’asile ont été mises en péril, tout d’abord en raison de désaccords entre les autorités italienne et maltaise quant à leur obligation de répondre à des appels de détresse en mer, puis de la décision sans précédent du gouvernement italien de les reconduire vers la capitale libyenne Tripoli, avant même d’avoir évalué leurs besoins en termes de protection, a indiqué Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
« Les litiges concernant la juridiction ou la responsabilité ne doivent pas empêcher ni retarder les secours apportés aux personnes qui courent le risque de se noyer. Les États doivent veiller à ce que la coopération et les initiatives internationales en matière de secours, y compris lorsqu’il s’agit des politiques de contrôle des frontières et d’immigration, ne se traduisent pas par des atteintes aux droits humains. »
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