Le rapport d'Amnesty égratigne la Suisse
La politique d'asile de la Suisse est une nouvelle fois pointée du doigt par Amnesty International. Selon l'ONG, qui a publié mercredi son rapport annuel, la situation y a empiré l'année dernière en raison de l'application trop restrictive de la nouvelle loi.
Denise Graf, coordinatrice asile de la section suisse d'Amnesty, a estimé devant la presse que la nouvelle loi sur l'asile «va jusqu'à remettre en cause la définition de réfugié». Les déserteurs en provenance de pays en conflit ne pourront ainsi plus être reconnus comme réfugiés sur la base de leur refus de service. Denise Graf a également évoqué le cas du droit au mariage, qui n'est plus accordé aux clandestins et aux requérants d'asile déboutés.
Amnesty déplore l'absence d'une institution fédérale des droits humains, qui en garantirait le respect sur le territoire suisse et souligne la misère que subissent les requérants d'asile ou les migrants en situation irrégulière. Le rapport de l'organisation fustige également «certaines déclarations politiques qui favorisent la discrimination raciale». L'ONG évoque par ces mots la campagne contre les minarets, qu'elle juge «anticonstitutionnelle et discriminatoire».
Plus globalement, le rapport annuel d'Amnesty International insiste sur la nécessité de ne pas oublier les droits humains dans le contexte de morosité économique. La récession économique a entraîné une «crise des droits de l'homme» qui a placé le monde «sur une poudrière d'inégalités, d'injustice et d'insécurité sur le point d'exploser», s'inquiète Amnesty.
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