J’ai honte. J’ai honte des propos tenus par des parlementaires suisses sur l’islam. Bien sûr, ils ont des objectifs politiques. Mais la fin ne justifie absolument pas les moyens. Surtout sur une question aussi émotionnelle que la religion. Un élu a une responsabilité éthique et morale. Il ne peut pas aller à la tribune pour dire n’importe quoi, comme déclarer qu’un jour, toutes nos églises seront remplacées par des mosquées. Que les Suissesses devront être voilées. Qu’on ne pourra plus manger de porc. Que la charia sera notre nouveau système juridique.
C’est archifaux et ceux qui véhiculent ces propos le savent parfaitement. Ils veulent juste profiter des peurs de la population pour gagner des voix. Totalement irresponsable. Et extrêmement dangereux. Tant sur le plan intérieur qu’extérieur. Un tel discours empli de haine crée des amalgames et peut pousser à la radicalisation de musulmans vivant ici.
Au niveau international, ce débat sur les minarets est catastrophique pour l’image de la Suisse. Que vont penser les télespectateurs d’Al-Jazeera qui ont entendu toutes ces inepties? Imaginons que dans un pays à majorité musulmane, on tienne les mêmes propos sur les chrétiens, vous vous sentiriez profondément blessés et fâchés.
Débattre de la politique d’intégration en Suisse. Tout à fait d’accord. Mais ce n’est pas du tout ce que veut l’UDC avec cette initiative. Elle surfe sur le soi-disant choc des civilisations, si cher à George Bush. Et le plus inquiétant, c’est que ces mensonges et cette haine vont durer des mois, jusqu’à la votation populaire. Dommage que le Conseil fédéral et le parlement n’aient pas eu le courage de déclarer cette initiative anticonstitutionnelle. Et éviter ainsi une campagne nauséabonde.
Vincent Bourquin
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