Les écoles primaires et la commission Suisses-Etrangers de la ville étrennent un programme unique en Suisse: sensibiliser les enfants allophones au français avant leur arrivée au cycle initial. Un article de Céline Fontannaz dans 24 Heures.
Les enfants suivent depuis le mois dernier un cours hebdomadaire d’initiation au français au collège du Pontet.
Ils s’appellent Allan, Anna-Maria, David ou encore Stefan. Ils ont entre 3 et 5 ans, viennent du Chili, du Portugal ou de Serbie et ne parlent (presque) pas le français.
Les écoles primaires et la ville d’Ecublens ont pensé à eux. Depuis le mois d’avril et jusqu’en juin prochain, ces enfants suivent un cours gratuit d’initiation au français, une fois par semaine. Objectif: les sensibiliser à l’utilisation de la langue orale, avant le mois d’août, date de leur entrée à l’école enfantine Unique en Suisse, le projet, baptisé Piccolo Voice, vient de recevoir l’appui financier de l’Office fédéral des migrations (ODM), lequel a fait de la langue et de la formation son cheval de bataille numéro un en matière d’intégration.
En décalage
«Piccolo Voice a démarré suite au constat que de nombreux enfants de nationalité étrangère ne parlant pas français à la maison peinaient à comprendre ce que leur disait la maîtresse. Ils étaient en décalage avec leurs camarades, explique Eric Levrat, président de la commission d’intégration et d’échanges SuissesEtrangers d’Ecublens, partenaire du projet. Dans l’esprit de certains parents, l’école va apporter toutes les connaissances nécessaires à leur enfant dans les faits, ce n’est pas si évident.» Sur la centaine de têtes blondes qui feront leur première rentrée cet automne à Ecublens – ville composée de 40% d’étrangers –, un quart ne parlent vraisemblablement pas le français. Quinze d’entre eux fréquentent aujourd’hui volontairement Piccolo Voice, cofinancé par l’ODM (4000 francs) et Ecublens (6000 francs). Il est prévu que la démarche se poursuive ces prochaines années.
Mission intégrative
«Nous ne prétendons pas faire de miracles, nuance Madeleine Roulet, enseignante. L’idée est que les enfants se fassent l’oreille, apprennent du vocabulaire de base et acquièrent de l’assurance.» Un gain pour les débuts de leur scolarité enfantine. Le projet, qui se veut un premier barrage à l’échec scolaire, a par ailleurs une mission intégrative: il vise notamment à permettre aux enfants et à leurs parents de faire mieux connaissance avec le milieu scolaire suisse.
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