Elles sont près de 40 000. Sans statut légal, elles s’occupent pourtant 24 h sur 24 des personnes âgées dépendantes. Et leur nombre ne cesse de croître. Un article de Gustavo Kuhn avec l'AFP dans 24 Heures.
Les retraités dépendants autrichiens font très souvent appel à des Européennes de l’Est (Keystone)
Main-d’oeuvre bon marché, disponibles à toute heure du jour et de la nuit, réputées compétents et fiables, celles qui sont surnommées les «anges de l’Est» ont jusqu’à la fin du mois de juin pour se déclarer aux autorités afin de bénéficier d’un permis de séjour en règle et de protections sociales, couvertes par des subventions et un abattement fiscal. Elles pourront ainsi légalement continuer de s’occuper des 400 000 personnes âgées autrichiennes nécessitant une assistance – sur une population totale de 8,3 millions d’habitants. Un chiffre qui devrait encore être multiplié par deux au cours des vingt prochaines années.
Soutien populaire
Du coup, la population soutient à 70% les régularisations. «Il n’y avait quasi aucune autre possibilité de disposer légalement d’une assistance à domicile 24 h sur 24. Le marché avait résolu le problème dans l’illégalité, et c’est une bonne chose que cette situation soit régularisée», a déclaré Werner Kerschbaum, secrétaire général adjoint de la Croix-Rouge autrichienne, qui aide les personnes concernées à accomplir les démarches.
Dumping salarial
Les syndicats, par contre, ont protesté: la nouvelle législation abaisse de facto le revenu horaire à 2 euros. «Ce système a le mérite d’offrir un début de solution à un vrai besoin. Mais il est clair qu’il ne fonctionne que grâce à l’importante différence de revenus entre l’Autriche et ses voisins de l’Est», analyse Walter Marschitz, de l’association d’aide sociale Hilfswerk.
Reste que, pour l’heure, seules 4300 aides à domicile, se sont déclarées. «La procédure reste relativement compliquée, surtout pour des gens qui sortent d’une situation d’illégalité et qui ne maîtrisent pas parfaitement la langue. Mais les demandes de régularisation vont sans aucun doute se multiplier ces prochaines semaines», estime Walter Marschitz.
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