Dans l'une de ses éditions, Radio France International rapporte des faits assez confus sur la situation des réfugiés ayant fui l'enfer de la guerre civile en Libye, qui se trouvent actuellement sur le sol algérien.
De différentes nationalités, des milliers de réfugiés dont des Touareg reçus par les autorités civiles et militaires et pris en charge par le Croissant-Rouge algérien, reprochent, selon cette radio, le manque d'eau au centre d'accueil de Djanet. C'est pourtant là que des tentes ont été dressées avec toutes les commodités nécessaires, mêmes des médecins se sont portés volontaires pour aller au secours de ces sinistrés. Mais niant cette vérité, RFI qualifie ces réfugiés de détenus. Elle ne s'arrête pas là et accuse qu'ils sont interdits de quitter le centre sauf pour accomplir des tâches au profit des Algériens sans avoir été payés en échange.
On accuse même les Algériens d'user de menace d'armes après que des organisations internationales eurent été alertées. Ces affirmations sont étonnantes si l'on tient compte du fait que beaucoup de ces réfugiés sont à Constantine, à Annaba, à Tébessa, pour ne citer que ces régions. Que cherche donc RFI par la diffusion de ce reportage douteux? Il coïncide étrangement avec les événements du 17 Octobre 1961. Une tache noire dans l'histoire de la République française, qui suscite actuellement de vives tensions et des exigences pour que la France reconnaisse les massacres commis en cette date. «C'est une diversion», selon des politologues et des historiens. «On peut vérifier sur le terrain le contraire des faits présumés par cette radio», affirme-t-on. Ce n'est pas la première fois que l'Algérie est ciblée à propos de la situation des droits de l'Homme. Le 8 avril dernier, le département d'Etat américain avait dressé un tableau très sombre sur les droits de l'Homme en Algérie. Réagissant à cedit rapport, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), Me Farouk Ksentini, n'avait pas manqué de qualifier le rapport du département d'Etat américain sur les droits de l'Homme en Algérie de «scandaleux» et «injurieux».
Une accusation infondée et gratuite qui n'a pour but que de ternir la réputation de l'Algérie, avait souligné Me Ksentini, qualifiant le contenu du rapport selon lequel la «traite des hommes» serait pratiquée en Algérie de «fiction et affabulation». cherche-t-on par là à fabriquer le mobile d'une ingérence? Ceci dit le nouvel ambassadeur des USA à Alger avait déclaré au mois d'août dernier à un organe de presse national, en réponse à cette même question: «Je préfère utiliser le mot coopération. La base pour garantir une sécurité effective commence par la préservation des droits des citoyens. De ce fait, nous nous devons d'être attentifs à la situation des droits de l'Homme tout en prenant en considération les paramètres sécuritaires. Il existe un lien étroit entre la question des droits de l'Homme et la sécurité. Le peuple algérien, tout comme le peuple américain, a le droit d'exprimer son avis sur la situation sécuritaire et le respect des droits de l'homme.»
La plus grande préoccupation des USA demeure la situation sécuritaire. Dans ce contexte précis, les USA sont de plus en plus inquiets par la circulation des armes lourdes en Libye et notamment au Sahel. Les Etats-Unis d'Amérique s'appliquent davantage pour leur opération lancée depuis peu, pour contrôler et récupérer ces armes. Pas moins de neuf équipes ont été chargées de cette mission et les USA envisagent d'envoyer des dizaines d'anciens GI's pour renforcer leur action en territoire libyen, actuellement secoué par de violents accrochages entre les frères ennemis.
C'est en pleine crise sociale sur son propre sol, qui connaît des manifestations populaires énormes relatives à la situation économique, que les Etats-Unis s'engagent à «traquer et sécuriser les armes conventionnelles disparues dans le cadre d'un programme de 30 millions de dollars», rapporte le Washington Post dans son édition de vendredi.
Le journal de la capitale fédéral souligne encore: «Cette opération pourrait se développer pour devenir l'une des trois plus grandes opérations de récupération d'armes jamais engagées par les Etats-Unis depuis celles d'Irak et d'Afghanistan.»
Ikram Ghioua dans l’Epression (Algérie)
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