La grave sècheresse qui affecte de vastes zones du Kenya, la Somalie, l'Ethiopie et Djibouti a conduit à une augmentation considérable des flux migratoires multidirectionnelle, à la fois au sein et à travers les frontières internationales, ont indiqué mercredi à Nairobi des missions de l'Organisation internationale pour les migration (OIM) dans la région.
"Ces mouvements de la population impliquent non seulement les réfugiés et les demandeurs d'asile, mais un grand nombre de migrants et des éleveurs qui ont peu de choix de se déplacer le long de nombreuses routes migratoires complexes et périlleuses", ont souligné ces missions dans un communiqué parvenu à la MAP. La même source note que bien que l'information sur plusieurs de ces itinéraires soit parcellaire, les mouvements de population ont été observés dans les zones touchées par la sècheresse dans le sud et le centre de la Somalie vers la capitale Mogadiscio, où de fortes pluies ont fait ces derniers jours des ravages parmi les personnes vulnérables déplacées. "La situation dans les régions touchées par la sècheresse en Somalie a conduit à une augmentation importante de personnes cherchant une aide au Kenya et en Ethiopie, avec quelque 50.000 nouveaux arrivants rapportés en juin dernier", fait constater l'OIM qui précise qu'au cours des trois dernières semaines, quelque 8.600 personnes sont arrivées au Kenya et 11.000 en Ethiopie.
En Ethiopie, où la sècheresse affecte directement 4,5 millions de personnes, les communautés pastorales ont particulièrement besoin d'aide, en raison de l'affaiblissement ou la mort de leur bétail, souligne l'organisation onusienne. Et d'ajouter que leurs mouvements transfrontaliers en quête d'eau et de pâturages pour leurs bétails créent un risque élevé de conflit concernant les ressources naturelles, en particulier dans les districts kenyans de Turkana, Wajir et Mandera gravement touchés par la sècheresse..
L'OIM et ses partenaires de l'ONU ont travaillé avec les gouvernements de la Corne de l'Afrique pour faciliter le mouvement des pasteurs dans les régions frontalières, a déclaré le directeur des opérations de l'OIM, Mohammed Abdiker. L'Initiative Sécurité dans la Mobilité (SIM), ajoute-t-il, a appelé les gouvernements de la région à élaborer une politique pour faciliter le déplacement sécuritaire des pasteurs dans leur pays et à travers les frontières, en utilisant une approche de collaboration qui englobe la fourniture de l'assistance humanitaire, les services de base et la sécurité globale.
"De tous les mécanismes d'adaptation aux changements climatiques, la mobilité s'impose comme le plus essentiel pour les éleveurs", a indiqué Mohammed Abdiker, soulignant à ce propos l'urgence d'un effort concerté vu qu'"aucun pays dans la région ne peut seul relever les défis complexes du changement climatique et des migrations". L'OIM relève également que chaque année, des dizaines de milliers de migrants, essentiellement des Somaliens et des demandeurs d'asile, font le voyage dangereux à partir de leur lieu d'origine à travers la Corne de l'Afrique et le golfe d'Aden au Yémen et au-delà. "Ces individus, poussés par l'agitation politique et face à la pauvreté extrême, non seulement courent le danger de la mer, mais aussi des risques physiques de harcèlement et de discrimination durant leur voyage sur la terre", souligne-t-on.
Agence MAP et AuFait Maroc
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