A l’approche du Dimanche des réfugiés, un responsable de l’Eglise catholique dit son désarroi face au traitement de certaines catégories de migrants en situation précaire dans le canton.
Michel Racloz a une vocation: venir en aide aux exclus de la société. Il est responsable du département Solidarités de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud. De son père missionnaire et animateur en développement rural en Afrique, il a hérité d’une empathie particulière pour ceux qui viennent de loin. Or, le 19 juin, la Suisse célèbre le Dimanche des réfugiés. Michel Racloz désapprouve le traitement de certaines catégories de migrants en situation précaire.
Qu’est-ce que le Dimanche des réfugiés?
C’est une journée nationale qui a lieu le troisième dimanche de juin. Elle sert à exprimer notre solidarité à l’égard des réfugiés
Et faisons-nous preuve de solidarité avec eux?
L’Etat et la société civile favorisent l’intégration des migrants en général. Ceux-ci sont une richesse pour nous par leur apport économique, aux assurances sociales, au sport ou à la recherche. En revanche, l’Etat contribue à la désintégration sociale des requérants d’asile déboutés à l’aide d’urgence et des cas du système «Dublin».
En quoi l’Etat désintègre-t-il ces catégories de requérants?
Ceux qui relèvent de l’aide d’urgence ne reçoivent que des biens de première nécessité, ils n’ont pas d’intimité puisqu’ils passent leurs nuits dans des dortoirs, se trouvent exclus du fait qu’ils n’ont pas les moyens financiers de se déplacer. L’aide d’urgence in- troduite en 2004 pour les NEM (les non-entrées en matière), puis en 2008 pour les requérants déboutés devait durer quelques jours jusqu’à leur départ rapide. Pour beaucoup, cette situation précaire dure depuis des années. Ce système a complètement négligé la complexité humaine des cas particuliers. Ces personnes ne peuvent pas rentrer pour toutes sortes de raisons: la peur de représailles, l’honneur, le fait que leur village se soit cotisé pour payer le voyage… Et de plus en plus de personnes à l’aide d’urgence tombent malades psychiquement.
Et pourquoi dénoncez-vous aussi le système «Dublin»?
L’accord de Dublin permet depuis 2008 de renvoyer des requérants dans le pays d’Europe où ils ont été enregistrés comme requérants d’asile. Cela implique des cas humains très difficiles, comme ces femmes violées en Italie ou dans un pays de l’Est et que l’Etat renvoie, alors qu’il pourrait examiner ces situations tragiques.
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