vendredi 24 juin 2011

Asile: les cantons mécontents du travail du Conseil fédéral

La situation se durcit sur la question de l'asile entre la Confédération et les cantons. Alors que le printemps arabe n'a pas donné lieu à la hausse redoutée des réfugiés, les cantons reprochent à Berne de ne pas remplir son rôle et de se décharger sur eux.

Les représentants de la Conférence ont rencontré en début d'après-midi la conseillère fédérale en charge de l'asile, Simonetta Sommaruga. Les deux parties se sont montrées satisfaites du dialogue et se sont mises d'accord sur le fait que le problème devait être empoigné conjointement.

Les critiques des cantons visent d'abord les centres d'enregistrement et de procédures, dépendant de l'Etat. Ceux-ci devraient traiter en priorité les cas Dublin, représentant 55% des demandes d'asile, afin de les renvoyer dans le pays où ils ont effectué leur première demande.

Procédures trop lentes

Au lieu de cela, les demandeurs d'asile sont envoyés aux cantons en moyenne 18 jours après leur arrivée en Suisse. Les demandes ne sont transmises aux Etats concernés que deux mois plus tard, et la personne n'est expulsée que plusieurs mois après, entraînant une charge supplémentaire pour les cantons.

Les taux d'occupation des structures d'accueil dépassent les 100% dans plusieurs cantons. Le problème ne vient pas du manque de lits, "mais du fait que les procédures durent beaucoup trop longtemps", a souligné la présidente de la Conférence Karin Keller-Sutter. Pourtant, avec 38'000 demandes, le nombre de requérants en 2011 reste très inférieur à celui de 1999, qui en comptait plus de 104'000.

Renvois impossibles

Une deuxième critique va à l'Office fédéral des migrations, qui ne joue pas son rôle dans l'organisation des vols spéciaux dans les cas de renvois forcés. Actuellement, plus de 5500 personnes doivent être expulsées, mais 68% d'entre elles proviennent de pays avec qui la Suisse ne dispose pas d'accord de réadmission.

Selon le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba (PLR), de tels accords relèvent aussi de la responsabilité du Département fédéral des affaires étrangères et de celui de l'économie.

ATS

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