Par Cyriel Martin dans Le Point
L'immigration clandestine provoque des remous entre l'Italie et la communauté internationale (photo : une embarcation de migrants approche l'île italienne de Lampedusa, en septembre 2008) © AFP PHOTO / MARINE NATIONALE
Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi a remporté, mercredi, un vote de confiance sur un projet de loi particulièrement controversé, instaurant un tour de vis dans la lutte contre l'immigration clandestine. Le texte prévoit que l'entrée et le séjour illégaux sur le territoire italien deviennent un délit et soient passibles d'une amende de 5.000 à 10.000 euros. Le séjour des immigrés clandestins dans les centres d'identification et d'expulsion passe de deux à six mois, tandis que les personnes louant un logement aux clandestins ou les hébergeant risquent jusqu'à trois ans de prison.
Le vote de cette loi - qui doit encore être approuvée au Sénat pour entrer en vigueur - intervient alors que l'Italie est critiquée en Europe pour avoir refoulé à deux reprises ces derniers jours des embarcations chargées d'un demi-millier de clandestins vers la Libye, sans même offrir la possibilité aux candidats à l'entrée sur son territoire de déposer une demande d'asile. Une politique que Rome justifie par une vague d'immigration sans précédent. Selon le ministère de l'Intérieur, l'Italie a vu arriver 36.900 migrants par la mer en 2008 - en quasi-totalité en provenance des côtes libyennes -, un chiffre présenté en hausse de 75 % par rapport à 2007.
Accord avec la Lybie
"C'est une violation de la loi européenne", a prévenu mardi le haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Ron Redmond a envoyé une lettre à Rome pour lui exprimer la "grave préoccupation" du HCR, et demander aux autorités italiennes d'accepter sur leur territoire les migrants se trouvant être des candidats à l'asile, une demande explicitement "appuyée" dans la soirée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. L'inquiétude des Nations unies est également alimentée par le fait que la Libye, n'ayant pas signé la Convention de 1951 stipulant les droits des réfugiés, "ne possède pas de loi sur l'asile ni de système de protection des réfugiés".
Lundi, c'est le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe - une organisation paneuropéenne non institutionnelle - Thomas Hammarberg, qui a dénoncé une "initiative unilatérale de l'Italie remettant en cause le droit de demander l'asile" et nie "la possibilité de fuir des situations de répression et de violences". Des déclarations "totalement infondées", lui a alors rétorqué le sous-secrétaire d'État italien aux affaires étrangères. "Le gouvernement italien respecte rigoureusement les normes internationales et européennes, renforcées par des accords internationaux avec des pays, qu'ils soient de transit ou d'origine des clandestins" a affirmé Alfredo Mantica, regrettant des déclarations "non vérifiées".
La lutte de l'Italie contre l'immigration clandestine vers l'Europe a enregistré un tournant le 7 mai dernier avec, pour la première fois, l'acceptation par Tripoli de reprendre des clandestins recueillis par la marine italienne. Des centaines de clandestins ont été secourus par des vedettes italiennes, mais ont été débarqués non à Lampedusa ou en Sicile, mais en Libye, d'où ils étaient partis pour gagner l'Europe. Jamais auparavant Tripoli n'avait accepté le retour de migrants partis de ses côtes. Cette politique est défendue par l'Italie comme une solution au conflit récurrent qui l'oppose à Malte sur la question des immigrés clandestins. Les deux pays se rejettent en effet régulièrement la responsabilité de secourir et d'accueillir les migrants. Des milliers d'entre eux périssent chaque année en tentant de quitter l'Afrique sur des embarcations de fortune.
Le vote de cette loi - qui doit encore être approuvée au Sénat pour entrer en vigueur - intervient alors que l'Italie est critiquée en Europe pour avoir refoulé à deux reprises ces derniers jours des embarcations chargées d'un demi-millier de clandestins vers la Libye, sans même offrir la possibilité aux candidats à l'entrée sur son territoire de déposer une demande d'asile. Une politique que Rome justifie par une vague d'immigration sans précédent. Selon le ministère de l'Intérieur, l'Italie a vu arriver 36.900 migrants par la mer en 2008 - en quasi-totalité en provenance des côtes libyennes -, un chiffre présenté en hausse de 75 % par rapport à 2007.
Accord avec la Lybie
"C'est une violation de la loi européenne", a prévenu mardi le haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Ron Redmond a envoyé une lettre à Rome pour lui exprimer la "grave préoccupation" du HCR, et demander aux autorités italiennes d'accepter sur leur territoire les migrants se trouvant être des candidats à l'asile, une demande explicitement "appuyée" dans la soirée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. L'inquiétude des Nations unies est également alimentée par le fait que la Libye, n'ayant pas signé la Convention de 1951 stipulant les droits des réfugiés, "ne possède pas de loi sur l'asile ni de système de protection des réfugiés".
Lundi, c'est le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe - une organisation paneuropéenne non institutionnelle - Thomas Hammarberg, qui a dénoncé une "initiative unilatérale de l'Italie remettant en cause le droit de demander l'asile" et nie "la possibilité de fuir des situations de répression et de violences". Des déclarations "totalement infondées", lui a alors rétorqué le sous-secrétaire d'État italien aux affaires étrangères. "Le gouvernement italien respecte rigoureusement les normes internationales et européennes, renforcées par des accords internationaux avec des pays, qu'ils soient de transit ou d'origine des clandestins" a affirmé Alfredo Mantica, regrettant des déclarations "non vérifiées".
La lutte de l'Italie contre l'immigration clandestine vers l'Europe a enregistré un tournant le 7 mai dernier avec, pour la première fois, l'acceptation par Tripoli de reprendre des clandestins recueillis par la marine italienne. Des centaines de clandestins ont été secourus par des vedettes italiennes, mais ont été débarqués non à Lampedusa ou en Sicile, mais en Libye, d'où ils étaient partis pour gagner l'Europe. Jamais auparavant Tripoli n'avait accepté le retour de migrants partis de ses côtes. Cette politique est défendue par l'Italie comme une solution au conflit récurrent qui l'oppose à Malte sur la question des immigrés clandestins. Les deux pays se rejettent en effet régulièrement la responsabilité de secourir et d'accueillir les migrants. Des milliers d'entre eux périssent chaque année en tentant de quitter l'Afrique sur des embarcations de fortune.
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