Envoi de SMS dès le mois prochain pour signifier l'expiration prochaine d'un visa, établissement d'un listing des clandestins afin d'alerter les agences de l'Etat auprès desquelles ils pourraient s'adresser, détection par les inspecteurs du travail des patrons qui emploient des sans-papiers... Le ministre de l'Intérieur britannique, John Reid, a présenté mercredi une série de mesures pour renforcer la lutte contre les immigrés illégaux.
L'idée est de bloquer progressivement leurs accès aux emplois, allocations ou services publics, c'est-à-dire "aux avantages de la Grande-Bretagne". "L'immigration illégale porte atteinte au salaire minimum, elle est injuste, elle sape les droits des travailleurs britanniques, vole l'argent du contribuable, en utilisant des allocations, des services publics (...) fournis par les contribuables britanniques pour les Britanniques", a justifié John Reid.
Collaboration de tous les services
Outre les SMS, le listing et l'inspection du travail en veille, le gouvernement britannique va instaurer une amende de 20.000 livres (29.400 euros) qui sera imputable aux "marchands de sommeils", ces propriétaires qui logent des immigrés sans papiers. Il va aussi permettre, lors d'une phase de test, aux services de santé d'utiliser les données du fichier national sur l'immigration et la nationalité pour voir si les malades ont cotisé pour les soins qu'ils demandent. Un nouveau système pourrait également mis en place pour détecter les sans-papiers qui veulent obtenir un permis de conduire. Au total, le gouvernement veut la collaboration de tous les services : police, fisc, autorités locales et agence chargée du fichier national sur l'immigration et la nationalité.
"Interdire à près d'un demi-million d'immigrés irréguliers de Grande-Bretagne d'avoir accès aux droits et services n'est pas une réponse réaliste ni humaine", a déclaré une association de défense de sans-papiers. La Grande-Bretagne, la destination la plus prisée des immigrés en Europe après l'Espagne, a déjà entrepris de renforcer ses frontières, et a imposé des restrictions aux citoyens des derniers pays entrés dans l'Union européenne. Le gouvernement avait décidé précédemment que, dès 2008, les étrangers arrivant en Grande-Bretagne se verraient attribuer un permis de résidence biométrique. Tous les Britanniques en 2009 devraient disposer d'une carte d'identité, une première en Grande-Bretagne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire