Pour la troisième fois, la ville et diverses associations proposent une semaine contre le racisme, du 18 au 21 mars. Car, si les incidents racistes ont diminué, les discriminations sont en augmentation. Un article de Caroline Rieder dans 24 Heures.
Avec 38% d’étrangers et 158 nationalités, Lausanne est une vraie cité multiculturelle. Et la cohabitation se passe plutôt bien. «La situation est meilleure qu’ailleurs, mais ça ne signifie pas que les problèmes n’existent pas», note Jean-Christophe Bourquin, municipal des Affaires sociales. Depuis trois ans, la ville organise ainsi, avec de nombreuses associations, une semaine contre le racisme. L’édition de cette année, du 18 au 21 mars, prend une ampleur inégalée, avec vingt actions (lire ci-contre), et une participation record de la société civile.
Le rendez-vous cible cette fois les jeunes. «Un tiers de ceux qui vivent à Lausanne ont fait l’expérience de l’immigration, un quart des moins de 25 ans n’ont pas encore de passeport suisse, et dans près d’un couple sur deux, l’un des partenaires est étranger», détaille Gabriela Amarelle, déléguée lausannoise à l’intégration. Christophe Blanchet, responsable des classes d’accueil des étrangers, confirme que «le racisme est présent à l’école. Il est donc important de travailler sur ces attitudes.»
Les jeunes sont par ailleurs confrontés à des comportements discriminatoires lorsqu’ils arrivent sur le marché du travail. «Le nombre de bagarres racistes a baissé. Par contre, on constate une recrudescence de la discrimination dans des situations d’embauche ou de recherche de logement», note Tidiane Diouwara, président du Forum des étrangers (FEEL). Selon Douglas Gonzalez, secrétaire général du FEEL, il y a aussi beaucoup de racisme entre les diverses communautés: «Travailler auprès des enfants permet de toucher aussi les parents.»
Plan d’action en vue
La mise sur pied d’un tel événement a permis de fédérer les partenaires. «Cette édition est l’aboutissement d’un an de travail des participants», note Gabriela Amarelle. Jean-Christophe Bourquin relève, au fil des ans, une plus grande proximité entre autorités et associations: «En cas d’incident raciste, nous sommes mieux assurés que l’information nous parvienne.»
Autre avancée, une subvention commune a été demandée cette année à la Confédération au nom de toutes les structures. A ces 30 000 francs s’ajoutent 30 000 autres de la ville. Les autorités sont par ailleurs en train de mettre au point un programme d’actions contre le racisme. Cela permettra à Lausanne de finaliser son adhésion à la Coalition européenne des villes contre le racisme. Elle a signé, en 2005, une déclaration d’intention pour rejoindre cet organe, qui compte aujourd’hui 185 villes.
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