Le centre EVAM (ex-Fareas) s’est vidé depuis le 1er janvier, avec l’introduction des nouvelles directives de prise en charge des demandeurs d’asile déboutés. Depuis, seuls les familles et autres cas «vulnérables» y sont acceptés, selon les voeux des habitants de la cité du sel. Un article de Karim di Matteo dans 24 Heures.
Pour une partie des Bellerins, «requérants d’asile» rimait, ces dernières années, avec trafic de drogue. D’autant plus après les descentes de police de novembre 2006 au centre du chemin de l’Ecluse et dans deux bars de Bex, avec interpellation de trafiquants à la clé.
Le changement de population opéré au centre de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) – ex-Fareas – a apaisé certaines de ces craintes. Seuls des familles et cas dits «vulnérables» y sont acceptés, comme le veulent les nouvelles dispositions de la loi sur l’asile en vigueur depuis le 1er janvier, et conformément aux attentes de la commune de Bex pour «sécuriser» les rues de la cité du sel.
Le syndic Michel Flückiger veut pour preuve de ce retour à la sérénité les «sept ou huit courriers de citoyens parvenus à la Municipalité pour se réjouir d’avoir retrouvé un peu de sérénité.» La population du centre a par ailleurs diminué drastiquement: 36 résidents y séjournent contre 130 au minimum encore l’an dernier. Une trentaine d’autres personnes sont attendues durant les relâches de Pâques.
Budget de 900 francs
Bien des couloirs et des marches d’escaliers sont à franchir dans le labyrinthe de l’EVAM avant d’y rencontrer quelqu’un! Jusqu’au sourire de Kobachidze Rusudani, occupée à nettoyer quelques chambres. Cette implication dans la vie du centre vaut à la Géorgienne de 46 ans de tuer le temps, mais surtout d’arrondir ses fins de mois, si l’on ose dire. Trois cents francs mensuels, qui s’ajoutent au budget familial et aux 9 fr. 50 par personne et par jour versés par l’Etat, selon les nouvelles dispositions de la loi sur l’asile en vigueur depuis le 1er janvier pour les personnes s’étant vues refuser le droit deséjourner en Suisse (14 francs auparavant). Au total, moins de 900 francs par mois. Juste de quoi se nourrir (seul le gîte est offert) et permettre à son fils Edouard, 19 ans, de suivre une formation quotidienne à l’Office de perfectionnement scolaire, de transition et d’insertion de Lausanne. Les deux pensionnaires du site, frappés d’une nonentrée en matière (NEM) lors de leur demande d’asile, sont arrivés il y a trois mois, après une année passée au centre de Crissier.
Malgré un refus déjà signifié par le canton
de Vaud et la perspective d’un retour forcé
en Géorgie, Rusudani Kobachidze et son fils
Edouard espèrent encore que l’Etat régularisera
leur situation en Suisse.
BEX, LE 21 FÉVRIER 2008
PHILIPPE MAEDER
de Vaud et la perspective d’un retour forcé
en Géorgie, Rusudani Kobachidze et son fils
Edouard espèrent encore que l’Etat régularisera
leur situation en Suisse.
BEX, LE 21 FÉVRIER 2008
PHILIPPE MAEDER
Pour une partie des Bellerins, «requérants d’asile» rimait, ces dernières années, avec trafic de drogue. D’autant plus après les descentes de police de novembre 2006 au centre du chemin de l’Ecluse et dans deux bars de Bex, avec interpellation de trafiquants à la clé.
Le changement de population opéré au centre de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) – ex-Fareas – a apaisé certaines de ces craintes. Seuls des familles et cas dits «vulnérables» y sont acceptés, comme le veulent les nouvelles dispositions de la loi sur l’asile en vigueur depuis le 1er janvier, et conformément aux attentes de la commune de Bex pour «sécuriser» les rues de la cité du sel.
Le syndic Michel Flückiger veut pour preuve de ce retour à la sérénité les «sept ou huit courriers de citoyens parvenus à la Municipalité pour se réjouir d’avoir retrouvé un peu de sérénité.» La population du centre a par ailleurs diminué drastiquement: 36 résidents y séjournent contre 130 au minimum encore l’an dernier. Une trentaine d’autres personnes sont attendues durant les relâches de Pâques.
Budget de 900 francs
Bien des couloirs et des marches d’escaliers sont à franchir dans le labyrinthe de l’EVAM avant d’y rencontrer quelqu’un! Jusqu’au sourire de Kobachidze Rusudani, occupée à nettoyer quelques chambres. Cette implication dans la vie du centre vaut à la Géorgienne de 46 ans de tuer le temps, mais surtout d’arrondir ses fins de mois, si l’on ose dire. Trois cents francs mensuels, qui s’ajoutent au budget familial et aux 9 fr. 50 par personne et par jour versés par l’Etat, selon les nouvelles dispositions de la loi sur l’asile en vigueur depuis le 1er janvier pour les personnes s’étant vues refuser le droit deséjourner en Suisse (14 francs auparavant). Au total, moins de 900 francs par mois. Juste de quoi se nourrir (seul le gîte est offert) et permettre à son fils Edouard, 19 ans, de suivre une formation quotidienne à l’Office de perfectionnement scolaire, de transition et d’insertion de Lausanne. Les deux pensionnaires du site, frappés d’une nonentrée en matière (NEM) lors de leur demande d’asile, sont arrivés il y a trois mois, après une année passée au centre de Crissier.
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