dimanche 7 octobre 2007

Pour le respect des migrants

Avec la fin de la crise des «523» et la nouvelle loi sur les étrangers, la Coordination Asile dresse aujourd’hui son bilan. En chiffres et en réflexions. Ses militants tentent de relancer la lutte avec une pétition visant, cette fois, les Municipalités.
Patrick Combremont pour 24 Heures


MILITANTS François Iselin, Julia Ogay-Zosso,
Pauline Milani et Graziella de Coulon, de la Coordination Asile,
visent l’implication des communes.

LAUSANNE, LE 5 OCTOBRE 2007

V ALDEMAR VERISSIMO



«En termes sportifs, une contre-atta­que se fait quand le terrain est occupé par l’équipe adverse. Et nous som­mes actuellement dans cette si­tuation », risque, pour l’image, Graziella de Coulon.
Les défenseurs des personnes déboutées ne baissent pas les bras. Ils ne veulent cependant pas tomber dans la «simple résistance et la controverse moutonnière», mais plutôt trouver une voie nouvelle. Car l’accompagnement des requé­rants que les bénévoles prati­quent depuis quatre ans, par­fois jusqu’au guichet du SPOP, a porté ses fruits. D’après la Coor­dination Asile, 402 personnes ont finalement obtenu un per­mis.
Parmi elles, 340 qui fai­saient partie des «523». Soit 65%, «grâce à notre action».
Les militants dénoncent les pressions psychologiques de l’administration. «Ce que ces personnes ont vécu dans leur pays est souvent moins dure­ment ressenti que leur non-re­connaissance ici», constate cha­que jour la psychologue Sabina Herdic, elle-même bosniaque.
La Coordination vise mainte­nant les villes et communes vaudoises. Elle lance une péti­tion, les appelant à se déclarer «respectueuses des migrants», et à leur apporter une meilleure information. «On aimerait les impliquer davantage dans l’ac­cueil au quotidien», relève François Iselin. La récolte des signatures va se faire par le biais de stands et dans la rue d’ici à début janvier.
Le ton se veut toujours com­batif. Il laisse néanmoins trans­paraître une part de désillu­sion: «On entend relancer la question, mais aussi se renfor­cer, devenir un interlocuteur».
Certains se sont-ils découra­gés? Combien sont ces mili­tants? «Il n’y a pas de carte. C’est un mouvement. S’il évo­lue, nous sommes toujours 15-20 à chaque réunion. Les Justes existent encore», répond Pauline Milani.
Autres chiffres au canton
L’image est différente au can­ton. Selon le conseiller d’Etat Philippe Leuba, 283 permis, dont 71 de l’ensemble des «523» ont été obtenus depuis, grâce à l’article 14 de la nouvelle loi pour les cas de rigueur. «Une loi que la Coordination a com­battue ». Cela montre ainsi le résultat «extrêmement positif du travail vaudois, crédible et reconnu à Berne». Et que l’élu espère ne pas voir remis en doute par cette pétition.

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