- l'édito de Didier Estoppey dans le Courrier: "Blocher s'en va. Et les moutons?"
- "Ch. Blocher estime avoir laissé sa marque au Conseil fédéral" par Philippe Miauton dans le Temps
- le communiqué officiel du DFJP
samedi 29 décembre 2007
Bilan
Nouvelles lois sur l'asile: conséquences
Nouveau tour de vis pour les requérants d'asile
Durcissement, deuxième acte. En septembre 2006, le peuple acceptait de transformer les lois sur l'asile et sur les étrangers. Depuis, plusieurs nouveautés sont entrées en vigueur, comme le renforcement des mesures de contrainte, qui permettent d'emprisonner une personne refusant de quitter la Suisse. Le reste suivra le 1er janvier.
Exclusion de l'aide sociale étendueDès mardi prochain, l'exclusion de l'aide sociale sera ainsi étendue à tous les requérants dont la demande est rejetée et qui doivent quitter la Suisse. Ces personnes ne toucheront plus qu'une aide d'urgence. Une situation inconfortable qui doit les encourager à partir rapidement. Ce soutien sera dispensé par les cantons, qui recevront une somme unique de 6000 francs par personne déboutée après le 1er janvier. «En fait, nous pouvons compter avec 4200 francs, précise le Genevois Jean-Luc Galetto, de l'Hospice général. Le reste est mis dans un pot commun et seules les régions qui travaillent bien auront droit à l'entier du montant.» Comprenez: les cantons qui renvoient régulièrement les requérants déboutés. Jean-Luc Galetto juge ces forfaits insuffisants: «On estime que l'aide d'urgence, pour un an, coûte environ 15 000 francs. Et on sait aussi que les personnes concernées ne vont pas partir immédiatement.»
Depuis plusieurs années, les demandes d'asile diminuent. Jusqu'au 30 novembre, la Suisse en a enregistré 9638, selon l'Office fédéral des migrations (ODM). En 2002, ce chiffre était encore de 26 678. Désormais, l'objectif des autorités est de traiter les dossiers le plus rapidement possible.
C'est dans cette logique que s'inscrit le principe de l'Etat tiers. Dès le 1er janvier, les autorités n'entreront plus en matière sur une demande déposée par un requérant qui a déjà séjourné dans un autre pays considéré comme sûr (les Etats de l'Union européenne et de l'AELE). «Au niveau de la procédure, c'est la nouveauté la plus importante, souligne Jonas Montani, porte-parole de l'ODM. Nous ne savons pas combien de personnes seront concernées, mais cela va faciliter notre travail.»
Les procédures d'asile seront aussi centralisées par l'ODM, dans ses locaux à Berne, dans les centres d'enregistrement ou aux aéroports. Dans ce dernier cas, la procédure pourra durer jusqu'à soixante jours, contre vingt-cinq aujourd'hui. «L'ODM essaie de liquider au maximum les affaires», redoute Yann Golay, porte-parole de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR). Son organisme s'inquiète notamment de savoir si les requérants seront correctement informés des possibilités de recours.
Voilà pour le bâton. Il y a aussi la carotte. Dès le 1er janvier, 6000 francs seront prévus pour les réfugiés acceptés en Suisse ou les personnes admises provisoirement. Aux cantons, ensuite, de gérer ces sommes. «A Genève, cet argent n'ira pas aux institutions, mais permettra de financer des cours», précise Jean-Luc Galetto. Outre-Versoix, la Fondation vaudoise pour l'accueil des requérants d'asile (Fareas, qui va se transformer en Etablissement vaudois d'accueil des migrants) proposera par exemple des bilans de compétences ou encore un soutien à la recherche d'un emploi. Autre coup de pouce: trois ans après avoir reçu une admission provisoire, une personne aura droit au regroupement familial.
vendredi 28 décembre 2007
jeudi 27 décembre 2007
lundi 24 décembre 2007
Privatiser pour économiser
La lumière au bout du tunnel
La présidente de la Confédération est
entourée de sa mère et de ses soeurs
lors du cocktail dînatoire donné en
son honneur à Genève, il y a une année.
Photo: Eddy Mottaz
samedi 22 décembre 2007
La norme pénale antiracisme ne sera pas révisée
Lire cet article paru sur swissinfo
jeudi 20 décembre 2007
Pas de naturalisation dans les urnes
Lire le dossier de Swissinfo
Les naturalisations par vote populaire devraient être abolies en Suisse. Désormais, seules les assemblées communales devraient être compétentes dans ce domaine.
Après la Chambre haute, la Chambre basse du Parlement a supprimé mercredi cette option de la nouvelle Loi sur la nationalité.
Qu'est-ce que c'est?
D'abord d'avis de maintenir, avec des garde-fous, la possibilité pour les cantons et les communes qui le souhaitent d'octroyer le passeport suisse par votation populaire, la Chambre haute a fini mercredi par se rallier tacitement à la Chambre basse, qui juge cette procédure arbitraire.
Il faut une politique d'intégration
Etienne Piguet, professeur de géographie humaine à l'Université de Neuchâtel, plaide pour des visions novatrices en matière d'immigration et d'intégration.
Lire l'article dans Le Temps
Proposer une vision pour la politique d'immigration et d'intégration suisse des années à venir laisse peu de liberté à l'imagination et à l'utopie. Largement acceptés par le peuple, la nouvelle loi sur les étrangers et les accords bilatéraux de libre circulation avec l'UE vont en effet marquer pour longtemps les rapports entre la Suisse et les migrants.
La nationalité dans les listes criminelles
La droite dure a en revanche échoué dans sa tentative d'établir une distinction entre les Suisses récemment naturalisés et les autres. Walter Wobmann (UDC/SO) a désigné les coupables, à son avis, de l'augmentation de la violence: les jeunes d'origine balkanique. Un amalgame dénoncé par la gauche. "Les jeunes qui ont sprayé le mur de la maison d'Eveline Widmer-Schlumpf ne sont sûrement pas des Kosovars", a rétorqué Ada Marra (PS/VD).
La discrimination n'est pas une solution, ont estimé les députés. Après le Conseil des Etats, le National a ainsi chargé, par 100 voix contre 82, le gouvernement de prendre des mesures pour une meilleure intégration des migrants.
"Plutôt que d'aborder la jeunesse comme un problème, attaquons-nous aux problèmes de la jeunesse", a plaidé Adèle Thorens (Verts/VD), répliquant au tableau apocalyptique brossé par la droite dure.
La gauche et le PDC ont ainsi demandé au Conseil fédéral de s'atteler à une loi sur l'enfance et la jeunesse. La Chambre des cantons devra se prononcer.
Le débat a été l'occasion, pour Pascal Couchepin, de tresser des couronnes de lauriers aux parents et aux enseignants. Tout radical et laïc qu'il est, le ministre s'est aussi fendu d'une confession: ses bêtises de jeunesse auraient pu lui valoir aujourd'hui "au minimum" des mesures éducatives. On peut se poser la question de savoir si nos société ne sont pas devenues plus répressives, a-t-il ajouté.
La question du jour
France: des résistances à la «chasse aux étrangers»
ministre de l’Immigration de Nicolas Sarkozy (AFP)
«Nous refusons de collaborer à la chasse à l’étranger qui s’est instaurée dans ce pays.» N’acceptant pas de se voir transformés en «auxiliaires de police» en devant dénoncer des personnes en situation irrégulière, des salariés des services publics français viennent de s’organiser au sein du REFI (Réseau emploi formation insertion), afin de «résister collectivement».
Le mouvement est né à Lyon le mois dernier. Le déclic? Un employé de l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) s’aperçoit qu’un rendez-vous a été pris avec un demandeur d’emploi dont il s’occupe. A son insu. Sa hiérarchie explique alors au fonctionnaire que l’homme est un étranger en situation irrégulière, et que son rôle est de le signaler à des policiers qui pourront ainsi l’appréhender, rapporte un article du quotidien Libération.
Priés de dénoncer
«Heureusement, ce jour-là, la personne n’est pas venue», affirme le document annonçant la fondation du REFI. «Notre mission c’est l’emploi, la formation, l’insertion, ce n’est pas le contrôle des papiers des étrangers, et encore moins la délation», lit-on sur le texte rédigé par des fonctionnaires de plusieurs services de l’Etat. Car l’ANPE n’est pas le seul secteur de l’administration où les employés sont désormais priés de repérer des sans-papiers et de les dénoncer.
Fidèle à une des promesses de campagne de Nicolas Sarkozy, son ministre de l’Immigration Brice Hortefeux s’est en effet fixé «l’objectif» de 25 000 expulsions avant la fin de l’année. Dans ce but, il a rédigé plusieurs circulaires exigeant un contrôle accru des documents des étrangers dans divers services de l’Etat. Peinant à atteindre les quotas fixés, le ministre a même convoqué une vingtaine de préfets en septembre pour les réprimander, et leur demander d’accroître leurs efforts.
Des remontrances qui ont fait leur effet sur les magistrats. En tout cas sur certains. Début octobre, la Préfecture de Haute- Garonne (Toulouse) a informé qu’elle formait des «groupes de référents». Soit des fonctionnaires chargés de «croiser» les informations des différentes administrations afin de repérer des étrangers en situation irrégulière et les dénoncer à la police des airs et des frontières.
A la fin novembre, la France avait procédé à 21 000 «éloignements », selon l’expression utilisée par Brice Hortefeux pour parler d’expulsions du territoire.
Un article de Gustavo Kuhn dans 24 Heures
Des réfugiés occupent la cathédrale à Zurich
"Nous n'avons pas d'autre choix pour attirer l'attention sur les conditions de vie de plus en plus inhumaines des réfugiés et des sans-papiers", a indiqué l'organisation "Droit de séjour pour tous" ("Bleiberecht für alle"). Le mouvement appelle les Eglises nationales à s'engager davantage pour ces personnes que la nouvelle loi sur l'asile "marginalise et criminalise".
La durée de l'occupation n'est pas encore définie, a précisé à l'ATS un porte-parole de l'organisation. Il a ajouté: "Nous resterons sûrement quelques jours". L'action n'a pas été discutée au préalable avec les responsables de l'Eglise. Des négociations ont été entamées après-coup.
La police municipale de Zurich observe la situation, a indiqué une porte-parole. Elle ne voit actuellement pas de raison d'intervenir. Les manifestants n'empêchent pas les autres visiteurs de pénétrer dans la cathédrale.
Dépêche de l'ATS
L'idée qui fait scandale
24 Heures le révélait hier: les radicaux ont déposé une motion visant à vider la gare de Vallorbe des requérants qui s'y trouvent, histoire de sauvegarder l'image de la ville. Le Matin revient aujourd'hui sur le sujet.
mercredi 19 décembre 2007
L'exil à 15 ans
Ce sont des ados, pour certains encore des enfants. Mais à l'âge où nos enfants vont encore à l'école, eux sont confrontés à la pire des situations : l'exil. Seuls et sans famille. En prenant des risques insensés au cours de leur voyage clandestin, qui parfois, les mène jusqu'en Suisse. En tentant ensuite de se refaire une vie décente dans le pays d'accueil, un rêve d'Eldorado qui souvent, se transforme en enfer. Temps Présent révèle un phénomène encore peu connu et massif: l'exil des mineurs sur les routes d'Europe. Rêvant d'une vie meilleure, des ados prennent des risques insensés pour trouver une nouvelle terre d'accueil. Mais l'Eldorado n'est pas souvent au bout du voyage.
Les requérants grands perdants
Une page importante va se tourner le 1er janvier dans l’histoire de la Croix-Rouge fribourgeoise. En juillet dernier, le canton a décidé de confier le mandat de l’accueil et de l’encadrement des requérants d’asile, jadis dédié à la Croix-Rouge, à une entreprise privée basée à Zürich, ORS SA. Une entreprise que nos lecteurs connaissent bien, puisque nous en avons déjà parlé, lorsque celle-ci a été choisie pour remplacer Caritas dans le canton de Soleure (voir VE no 112, avril 07, p. 14).
La division Requérants d’asile représentait une partie des activités de la Croix-Rouge fribourgeoise depuis sa création au début des années huitante. Une mission traditionnelle pour cette association cantonale, dont l’un des sept principes fondamentaux est l’humanité. Tournant le dos à ces principes, les autorités cantonales ont décidé de retirer le mandat de l’asile à la Croix-Rouge, au profit d’une entreprise dont la seule réputation est de faire des économies à tour de bras au grand dam de la condition humaine. De fait, dans les cantons alémaniques où des mandats similaires ont déjà été confiés à cette entreprise, des langues se sont déjà déliées pour dénoncer ses méthodes de prise en charge, qui laissent peu de place au travail social.
A la recherche du profit
Une entreprise investie d’une mission sociale qui se soucie plutôt de son chiffre d’affaires ? Le concept laisse pantois de nombreux observateurs. Le directeur de la Croix-Rouge fribourgeoise, Charles Dewarrat l’a d’ailleurs dénoncé à demi-mot: «Il est vrai que l’asile et la migration représentent de nos jours une tâche publique importante et sont devenus un enjeu politique et économique (...) Nous respectons le travail et l’évaluation des experts ainsi que le choix de l’autorité cantonale, mais nous constatons entre autres que la masse salariale a fortement pesé sur le balance» fulminait-il avant de poursuivre: «Dans notre offre, nous avons pourtant évalué au juste les besoins en ressources humaines. Ceux-ci reposent sur la réalité des tâches à accomplir, selon notre conception de l’accueil des personnes exilées.». Ce point de vue est partagé par Béatrice Ackermann-Clerc, actrice, puis observatrice avertie du travail social dans son canton depuis une trentaine d’années. «La mise en concurrence du travail social est une dérive inquiétante» commente-t-elle.
Une concurrence déloyale
Beatrice Ackermann-Clerc, regrette qu’il existe désormais un grand flou dans la mission du travail social d’une manière générale. Elle ne manque pas d’arguments pour valider ses peurs. «Quels seront à l’avenir les critères d’une institution s’occupant de personnes en difficulté ? Quels seront les critères de qualité de la prise en charge ? Il n’y a pas de morale dans la concurrence. Un foyer d’accueil n’est pas une entreprise comme une autre», souligne-t-elle, avant de conclure: «L’Etat doit impérativement réguler l’action sociale avec des critères sociaux aussi et pas seulement des coûts concurrentiels.»
Attendue au tournant
De nombreuses personnes s’intéressent à cette nouvelle braderie de l’accueil des requérants d’asile dans le canton de Fribourg, mais la plupart préfèrent se taire pour l’instant, prêtes à réagir au moindre signe de dérive de la société ORS dans sa nouvelle mission. Dans l’immédiat, l'attention de la Croix-Rouge fribourgeoise porte sur l'application d'un plan social pour les quelques cinquante collaborateurs qui travaillaient jusqu’ici à la division asile de son institution.
Un périmètre de sécurité autour de la gare?
obligés d'accompagner leurs enfants
jusque sur le quai de la gare»,
selon la motion.
Sabine Papilloud.
Vallorbe a mal à son image. La zone de la gare, mal fréquentée et régulièrement encombrée de déchets, est devenue une pierre d'achoppement pour la Municipalité. «Ça nous bouffe notre temps, notre foie et notre village», déplorait la municipale Nicole Lorenzini, lundi lors du Conseil communal. «J'aime mon village et j'aime mon prochain, mais j'ai du mal à accepter que les gens que je fréquente traitent ma commune de poubelle, à cause du bidonville qu'est devenu le quartier de la gare.»
Depuis sept ans, à Vallorbe, requérants d'asile et villageois se côtoient avec plus ou moins de succès. L'Association auprès des requérants d'asile de Vallorbe oecuménique et humanitaire (ARAVOH), active auprès des requérants, a ouvert pour eux un lieu d'accueil extérieur au CEP, situé dans les locaux de la gare. Aujourd'hui, les avis quant à ce lieu divergent: alors qu'une partie du Conseil communal le considère comme une soupape permettant de faire baisser la pression ambiante, il est pour d'autres à la source des plaintes des usagers des CFF, qui prennent peur devant le nombre de personnes squattant le hall de la gare, justement sur le passage entre le CEP et le local d'accueil d'ARAVOH.
Contexte de tensionsLa motion, intitulée «Réhabiliter la gare de Vallorbe» et déposée avant-hier par le groupe radical à la séance du Conseil communal, s'inscrit dans ce contexte de tensions. Et malgré les vives discussions qu'elle a engendrées, les arguments des initiants ont été les plus forts: «Des parents sont obligés d'accompagner leurs enfants jusque sur le quai de gare, les CFF reçoivent des plaintes à répétition, des voyageurs du TGV sont gênés, il faut faire quelque chose.» Par 31 oui contre 7 abstentions et 2 rejets, les conseillers communaux ont donc donné le mandat à la Municipalité de prendre le dossier en main.
La Fête de la solidarité contre le durcissement des lois sur l'asile dans le Jura
Le Mouvement jurassien de soutien aux sans-papiers a choisi la place de la Liberté à Delémont pour sa manifestation biennale. Le 22 décembre, deux tentes accueilleront divers concerts, avec des artistes jurassiens, brésiliens ou africains. Pour les enfants, spectacles de marionnettes et grimages sont prévus. Une conférence-débat réunira plusieurs intervenants tels que Francis Charmillot, directeur de l’Association jurassienne d’Accueil des demandeurs d’asile ou Jean-Claude Rennwald.
Le mouvement jurassien de soutien aux sans-papiers veut dénoncer le durcissement de la politique en matière d’asile. Il parle même de racisme d’Etat. Selon les membres, de nombreuses erreurs sont commises avec les «non entrées en matière». Pour en témoigner, Monsieur Jean-Patrick Iya sera présent. Journaliste congolais menacé dans son pays, il aura fallu que le Comité de l’ONU contre la torture oblige la Suisse à lui accorder l’asile pour être reconnu comme tel.
Les étrangers victimes des stéréotypes
mardi 18 décembre 2007
Fédérales 07: les étrangers ont été instrumentalisés, selon la CFR
[Photo : Keystone]
[ats] - Une étude de l'Université de Zurich a mis en évidence le large recours à des simplifications pour parler des étrangers durant la campagne électorale. Les chercheurs se sont basés sur les articles et reportages de sept quotidiens, quatre journaux dominicaux, deux hebdomadaires et les journaux télévisés des trois régions linguistiques, mais aussi sur les annonces de fin juin à fin octobre. L'UDC est responsable des trois quarts des stéréotypes négatifs. En cause: l'amalgame entre délinquants et étrangers ou musulmans et mal intégrés.
Ces généralisations ont pour effet de créer une distance entre les étrangers et le reste de la population. Dans de rares cas, elles ont favorisé une empathie vis-à-vis des étrangers, perçus alors comme des victimes, note l'étude.
Près de huit fois sur dix, les stéréotypes négatifs ont été corrigés par les autres partis ou les médias, surtout romands, constatent les chercheurs du Département de recherche d'opinion publique et société de l'Université de Zurich
La majeure partie de la presse romande a réagi aux amalgames en affirmant que c'était l'UDC elle-même qui représentait le problème. Le PS est le deuxième groupe, notamment à travers la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey, à avoir rejeté les stéréotypes.
Il faut surtout davantage débattre du fond et donner la parole "aux cibles, pour ne pas dire victimes", préconise la vice-présidente de la CFR. Les journalistes doivent mettre en avant les destins individuels, les témoignages afin que l'étranger redevienne "le sujet de l'article et non l'instrument", a conclu le président de la CFR.
Les chercheurs ont étudié les articles parus dans les journaux suivants: "Le Temps", "Le Matin", "Le Matin Dimanche", "Berner Zeitung", "Blick", "Neue Luzerner Zeitung", "Neue Zürcher Zeitung", "Tages-Anzeiger", "NZZ am Sonntag", "SonntagsBlick", "SonntagsZeitung", "Weltwoche" et "WochenZeitung" (WoZ). Ont aussi été analysés les journaux télévisés ("19:30", "Tagesschau", "10 vor 10" et "Telegiornale sera") et toutes les annonces électorales publiées dans ces médias.
Lisez l'étude
(Résumé)
Royaume-Uni Le grand défi migratoire
Lire la suite dans Le Temps
La journée des migrants dans Le Temps
La Journée des migrants a lieu tous les 18 décembre. Elle a été proclamée en 2000 par les Nations unies pour faire reconnaître leurs contributions aux économies et au bien-être de leur pays d'accueil et d'origine ainsi que promouvoir leurs droits.
Selon le site internet http://www.radio1812.net dédié à la Journée, les migrants ont fait parvenir chez eux 260milliards de dollars en 2006, un montant qu'il faut augmenter de 50% pour tenir compte des transferts de fonds informels. Au total, ces envois d'argent représenteraient plus du double de l'aide publique au développement.
Taser: la passe d’armes se poursuit au parlement
Le bras de fer continue. Le Conseil national a réitéré hier de justesse sa volonté d’inscrire les Taser dans la liste des moyens admis pour user de la contrainte.
Le Conseil des Etats, pour sa part, s’est opposé à deux reprises aux «dispositifs incapacitants n’ayant pas d’effet létal», selon la terminologie utilisée dans la loi. Mais la majorité de la Chambre du peuple, composée d’UDC, de PDC et de radicaux, n’en a eu cure. Elle a soutenu les Taser par 93 voix contre 89. Pour les adeptes, les pistolets à électrochocs constituent une alternative valable aux armes à feu. Ils ne seraient utilisés qu’en dernier recours, lors de l’expulsion d’étrangers, a assuré Kurt Fluri (PRD/SO).
Vaud y a renoncé
Une quarantaine d’Etats les autorisent, tout comme une partie des polices cantonales. Seuls les cantons de Neuchâtel, de Vaud, de Genève et du Valais y ont expressément renoncé.
Les opposants jugent l’usage de ces armes «totalement disproportionné » pour le renvoi d’étrangers. Cette arme suscite de très vives douleurs et constitue une forme de torture, selon le Comité spécialisé de l’ONU.
Dépêche de l'ATS
Sur le même sujet lire l'article de Valérie de Graffenried dans Le Temps
...A peine le résultat du vote connu, Amnesty International s'est dite «scandalisée» et «consternée». Car, ces cinq dernières années, plus de 290 personnes sont décédées au Canada et aux Etats-Unis à cause des pistolets à électrochocs, rappelle-t-elle. Pour l'organisation, la décision du Conseil national - il s'était déjà prononcé en faveur des Taser le 3 octobre dernier - de recourir à ces pistolets lors de renvois d'étrangers est «scandaleuse et indigne de notre pays». Même réaction outrée de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR). «Qui assumera la responsabilité en cas de décès?» écrit-elle dans son communiqué.
Lire la position de l'OSAR et le journal
Planète Exil no 39 - Loi sur l'usage de la contrainte
kom 2007-12-18p. 3: Loi sur l'usage de la contrainte
p. 6: Détention en vue du renvoi
p. 14: Formations interculturelles
Téléchargez le no 39 de Planète Exil
lundi 17 décembre 2007
Enseignement en structure d'accueil
Pour découvrir la problématique complexe de l'intégration des élèves étrangers, lire l'article de Driton M. Kajtazi: "Accueillons la formation en classe d’accueil"
Un vote qui gêne l'Euro
La campagne sur les naturalisations va-t-elle ternir l'Euro 2008? Cette inquiétude s'amplifie avec la politique d'opposition annoncée par l'UDC, au lendemain de l'éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral. L'initiative agrarienne «pour des naturalisations démocratiques» sera soumise au peuple six jours avant le grand rendez-vous européen, et le délégué du gouvernement Benedikt Weibel ne trouve «pas malin de fixer la votation ce jour-là». Mais la date du 1er juin ne peut pas être reportée: le scrutin doit être organisé au plus tard dix mois après le vote du Parlement.
«Notre initiative véhicule un bon message puisqu'elle ne vise que les délinquants», estime le conseiller national Oskar Freysinger.
Lire la suite de cet article du Matin
dimanche 16 décembre 2007
Une bonne nouvelle pour l'image de la Suisse à l'étranger
Les changements survenus cette semaine dans la politique suisse seront salutaires pour l'image du pays et pour ses relations avec l'Union européenne, affirme Roger de Weck.
Editorialiste pour plusieurs journaux suisses, français et allemands, il estime que le Parlement a saisi l'occasion de corriger l'image d'une Suisse populiste inquiétante aux yeux des médias étrangers.
«Séisme», «tempête», «tremblement de terre». Les termes utilisés par la presse européenne pour qualifier la non-réélection mercredi du ministre démocrate du centre (UDC, droite nationaliste) Christoph Blocher à son poste trahissaient l'ampleur de la surprise à l'étranger également.
Lire une revue de presse de ces réactions
Mais pour Roger de Weck, les commentateurs se trompent lorsqu'ils prédisent la fin du système politique suisse et de son modèle de consensus.
...swissinfo: Plusieurs médias européens mais aussi américains se sont inquiétés du contexte politique et du ton de la campagne électorale. L'éviction de Christoph Blocher améliorera-t-elle l'image de la Suisse à l'étranger?
R.d.W.: La non-réélection du ministre UDC est une très bonne nouvelle pour la Suisse, et également pour son image à l'étranger car la Suisse a laissé aller les populistes très très loin. Beaucoup plus loin que dans d'autres pays.
A la faveur de ce que le Parlement vient de décider, je pense que cette image se corrigera. On réalisera que la Suisse est capable de remettre les pendules à l'heure. Cela sera perçu positivement à l'étranger.
...
swissinfo: En Europe, le populisme semble plutôt s'affaiblir politiquement. Cette tendance se fait-elle aussi sentir en Suisse?
R.d.W: Le populisme a certainement dépassé son zénith en Suisse aussi. Bien sûr on parlera encore longtemps et beaucoup de Blocher, mais il ne sera plus le pivot de la politique suisse. Je pense que nous aurons désormais affaire à un 'demi-Blocher' – comme les partisans de la ligne dure de l'UDC qualifiaient de façon totalement déplacée Samuel Schmid - dont le poids ira en diminuant.
Par rapport à l'Autriche et à Jörg Haider, la situation est tout à fait comparable, mais d'une manière complètement différente. Le populisme, qui était extrêmement puissant en Autriche, est aujourd'hui marginalisé. On est encore loin de cela en Suisse, mais un certain retour à la normale prévaudra dans les années à venir.
Les dossiers ou l'UDC peut faire mal
Ludovic Rocchi de son côté énumère les dossiers sur lesquels l'UDC va durcir le ton:
Moutons noirs étrangers, minarets, libre circulation avec l'Union européenne et pression médiatique: voilà les cibles privilégiées pour venger Christoph Blocher. But: faire un maximum de dégâts à défaut de tout gagner devant le peuple
Ludovic Rocchi - 15/12/2007
Le Matin Dimanche
Une fois n'est pas coutume, l'UDC part en guerre sans plan très précis. Pris de court par l'éviction du Conseil fédéral de son leader Christoph Blocher, le premier parti de Suisse crie sur tous les toits qu'il va mettre ses menaces à exécution et livrer une opposition sans merci à la politique gouvernementale. Le président Ueli Maurer parle d'une vingtaine d'idées d'initiatives et de référendum, Christoph Blocher promet de tout déballer contre les institutions et l'administration. Dans la cohue d'une contre-attaque encore balbutiante, «Le Matin Dimanche» a repéré les quatre cibles les plus évidentes que l'UDC peut viser.
Les minarets Le père spirituel de l'initiative anti-minarets, l'UDC zurichois non réélu, Ulrich Schlüer n'est plus au Parlement, mais son projet est toujours sur les rails. Soutenu par un comité composé de démocrates du centre, de démocrates suisses et d'évangéliques, le texte vise à interdire la construction de ces «symboles religieux» en Suisse. L'UDC n'a pas encore pris officiellement position sur le sujet. Les délégués devraient se prononcer dans le courant de l'année prochaine. L'initiative n'était pas une priorité pour le parti jusqu'ici, mais pourrait le devenir car les chances de succès devant le peuple sont loin d'être minces et une bonne partie du travail est déjà sous toit. Près de 75 000 signatures auraient déjà été récoltées, et il n'en reste plus que 25 000 à aller pêcher d'ici à la fin novembre 2008. En bons parias du groupe UDC, la nouvelle conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid ont tous d'eux d'ores et déjà annoncé qu'ils ne soutiendraient pas ce texte de loi. |
Libre circulation Le terrain d'attaque le plus explosif pour Christoph Blocher, c'est bien sûr les relations de la Suisse avec l'Union européenne. Evincé du Conseil fédéral, il n'a plus aucune raison de retenir un tant soit peu ses troupes dans le saccage des accords bilatéraux péniblement négociés et votés par la Suisse jusqu'ici. Les milieux économiques vont bien sûr exercer une terrible pression pour que Blocher ne bloque pas tout. Mais comment imaginer que le tribun UDC ne sera pas tenté de se mettre en travers de la route de Micheline Calmy-Rey et de tout le reste de la classe politique en contestant l'élargissement de la libre circulation des personnes avec la Bulgarie et la Roumanie. La polémique sur les Roms s'étend en Europe et elle n'épargne pas la Suisse. Blocher le sait et il tient prête l'arme du référendum qui pourrait être lancé en 2008 déjà. Puis viendra l'heure de revoter ou non sur l'ensemble des accords de libre circulation passés avec l'UE en 2009. Etc., etc. |
Les étrangers On n'a pas fini d'entendre parler des moutons noirs de l'affiche de l'UDC. Lancée en pleine campagne électorale, l'initiative «pour le renvoi des criminels étrangers» connaît un succès éclair. Grâce aux envois tous-ménages, 210 000 signatures auraient déjà été récoltées, soit deux fois plus que nécessaire. L'UDC va pouvoir capitaliser ce succès, en attendant que le Parlement décide si elle est recevable ou non, puisque certains contestent sa constitutionnalité. Une votation populaire pourrait avoir lieu dans deux à trois ans. Autre fonds de commerce de l'UDC qui va refaire surface: les naturalisations par le peuple. Une initiative du parti de Blocher a déjà abouti et le peuple sera amené à se prononcer le 1er juin 2008. Sur ces thèmes, il sera intéressant de voir comment la nouvelle conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf se positionne. Elle songerait d'ores et déjà à opposer un contre-projet à l'initiative des moutons. Quant aux naturalisations, on sait qu'une majorité du Conseil fédéral est opposée à s'en remettre aux assemblées communales sans voie de recours pour les étrangers refusés. Enfin, l'UDC va reprendre de plus belle ses campagnes contre les étrangers qui abusent de l'AI ou de l'aide sociale, sans toute la problématique de la violence des jeunes... |
vendredi 14 décembre 2007
Vague de xénophobie en Italie
en tant qu’immigrés dans un autre pays.»
Dans plusieurs villes du Nord, la politique de
l’immigration prend une tournure inquiétante.
Et le mouvement prend de l’ampleur.
MONTEGROTTO TERME, LE 3 DÉCEMBRE 2003
Par un décret, le premier citoyen élu sous les couleurs de la Ligue a en effet interdit la résidence dans sa commune aux extracommunautaires ne pouvant pas justifier un revenu d’au moins 5000 euros par an. Le seuil minimum passe à 10 000 euros puis à 15 000 euros selon que la famille a un ou deux enfants. Sur sa lancée, le maire a également interdit la résidence aux immigrés dont le casier judiciaire n’est pas vierge ainsi que le stationnement des Gitans. Enfin, il a créé une commission destinée à recevoir les dénonciations «de situations de danger social». Mis en examen pour cette dernière initiative, considérée comme un appel à la délation, Massimo Bitonci a été absous par la magistrature, qui a classé l’affaire.
Une brèche dans laquelle s’est engouffré Giuseppe Previdini, le maire léguiste de Caravaggio, non loin de Bergame. L’édile a interdit dans sa commune les mariages mixtes – un ou une Italienne avec un ou une extracommunautaire – si l’étranger n’est pas en possession d’un permis de séjour.
La ligue s’inspire de Blocher
Dans ce nord-est, qui a pourtant besoin de la main-d’oeuvre étrangère, les exemples de Cittadella et Caravaggio ont fait tâche d’huile. Quarante-trois maires de la Ligue du nord ont d’ores et déjà adopté les mêmes ordonnances communales «antimarginaux » et le mouvement ne cesse de s’étendre. Le parti autonomiste fondé par Umberto Bossi appelle à manifester avec Alliance Nationale dimanche à Milan sur le thème de la sécurité et contre l’immigration. Il espère qu’une centaine de maires auront adopté d’ici là les décrets contre les immigrés. Et pour appuyer ses initiatives, c’est de l’UDC de Christoph Blocher que la Ligue s’inspire.
murs des villes du nord de l’Italie.
La fameuse affiche des trois moutons blancs chassant un mouton noir est apparue sur les murs de toutes les villes du Nord. Mais cela est bien peu, en regard de la proposition du conseiller communal de Trévise, Giorgio Bettio. «Pour apprendre aux immigrés à bien se comporter, il faut utiliser les méthodes des nazis. Chaque fois qu’un habitant de Trévise subira un dommage de la part d’un extracommunautaire, je propose que 10 immigrés soient punis.» Mais à Trévise il ne faut s’étonner de rien. C’est là que le maire Giancarlo Gentilini, lui aussi élu de la Ligue, avait proposé de «déguiser les immigrés en lapins pour que les chasseurs puissent s’amuser ».
Un concierge kosovar soutenu par (presque) tous ses locataires
Gjemile et de leurs deux enfants de sept
et huit ans Shkresa (à gauche) et Shkrep.
A partir de ce samedi, ils n’ont en principe
plus l’autorisation de rester en Suisse.
LAUSANNE, LE 11 DÉCEMBRE 2007.
Enfants nés en Suisse
«Trente-cinq ont signé, explique le Kosovar. Il y a une personne qui n’a pas voulu. Elle m’a dit qu’elle n’aimait pas les étrangers, qu’elle votait pour Blocher…» «C’est vrai, je lui ai dit que je n’étais pas d’accord, explique la personne en question. Je ne comprends d’abord pas pourquoi la gérance engage quelqu’un qui n’a pas de papiers, et puis il y a beaucoup de gens à Lausanne qui cherchent un appartement et qui n’ont pas sa chance!» «Nous, on a signé, rétorque une locataire. Les bons, ils s’arrangent pour les mettre à la porte de la Suisse, et les mauvais, ils peuvent rester, ça n’est pas logique. Ca va peut-être changer, maintenant que Blocher n’est plus au Conseil fédéral…»
jeudi 13 décembre 2007
La Suisse fait à nouveau l'actu dans le monde
Lire la revue de presse de Laurent Buschini dans 24heures
La presse européenne hésite sur les qualificatifs. Mais entre «Choc», «séisme», «tempête» ou «révolte» dans une politique suisse habituellement calme, la non-réélection de Christoph Blocher intéresse. La plupart des commentateurs y voient la fin de la concordance.
"Le parti de Blocher part dans l'opposition". C'est à la une de tous les sites suisses. Mais pas seulement.
La Sueddeutsche Zeitung met aussi la nouvelle en une. Tremblement de terre en Suisse, poursuit le site allemand, qui annonce l'éviction du contesté ministre de la Justice. Le site rend compte de la prestation de serment de la nouvelle conseillère fédérale, Eveline Widmer-Schlumpf, une "politicienne de province inconnue". Il relate la décision annoncée par le chef du groupe UDC, Caspar Baader, de ne pas soutenir les deux élus UDC du gouvernement et d'entrer en opposition. Le site met aussi en lien des explications du système politique suisse. Même intérêt pour la politique suisse en Autriche. Die Presse fait sa une de l'éviction de Blocher. Pour le site, la Suisse a depuis aujourd'hui un gouvernement de centre gauche. La formule magique en vigueur depuis 1959 est devenue caduque, avance le journal.
En France, seul Le Figaro met la nouvelle en une de son site. "Pourquoi cette éviction?, se demande le quotidien. Christoph Blocher a durci la législation sur le droit d’asile et l’immigration. Son parti a été accusé de racisme par l’ONU durant la campagne électorale. La gauche et les centristes se sont donc mis d’accord en secret, une alliance inattendue, pour apporter leurs voix à un autre membre de l’UDC, Eveline Widmer-Schlumpf, considérée comme une modérée" relate le journal. Libération parle aussi en une de l'éviction de Christoph Blocher. "Puni, Blocher pourrait se venger en obligeant les deux conseillers fédéraux UDC élus à se retirer ou en les excluant de sa formation, s’ils refusent" estime le site.
Pour le Monde, "en menant une campagne ouvertement xénophobe et anti-européenne, le ministre de la justice et de la police s'est aliéné une partie de la droite modérée".
"L'homme de droite Blocher perd son poste dans le gouvernement suisse", titre El Pais, dont l'information figure en une du site. "Une journée qui s'annonçait routinière s'est convertie en une véritable tempête dans un paysage politique suisse d'ordinaire serein" poursuit le site espagnol, pour qui l'éviction du «polémique et controversé» leader de la droite est une «crise sans précédent». Le site rappelle que le caudillo suisse s'est rendu célèbre par sa campagne de refoulement des étrangers et l'affiche du mouton noir désormais célèbre.
En peligro la fórmula mágica suiza
RODRIGO CARRIZO COUTO
El derechista Blocher podría irse a la oposición y paralizar el Estado al ser desplazado del Gobierno
Si le «Corriere della Sera», plus grand tirage en Italie, évoque un «tremblement de terre politique à Berne» dans un article en pleine page, le site du journal ne consacre rien à l'événement. Pas plus que la Stampa ou la Repubblica.
La nouvelle a aussi passé la Manche. "Le leader de l'extrême droite suisse est éjecté du gouvernement" titre le Guardian. Le site parle d'un "coup qui plonge la politique suisse dans un territoire incertain". Le site, comme la plupart des sites européens, tente de faire comprendre le système gouvernemental suisse. Non sans quelques approximations, comme celle de présenter le président de la Confédération comme une sorte de premier ministre. Reste que pour le Guardian, les règles très prévisibles de la politique suisse vont changer.
Switzerland's far-right leader is kicked out of cabinet
Ian Traynor, Europe editorThursday December 13, 2007
The Guardian
Despite leading his anti-immigrant Swiss People's Party (SVP) to a second general election victory seven weeks ago, Blocher, a billionaire businessman and justice minister in the outgoing government, was caught napping by a deft piece of overnight political manoeuvring by Social Democrats and Christian Democrats who blocked his path to cabinet by persuading a party colleague to stand against him...
L'éviction de Christoph Blocher a même traversé l'Atlantique. Le site du New York Times relate la chute de l'homme fort de l'UDC. Le site rappelle que l'UDC avait remporté le plus large score d'un parti aux dernières élections fédérales en s'appuyant sur des thèses populistes que les Nations Unies avaient qualifiées de racistes. Pour le site new-yorkais, l'éviction de Christoph Blocher pourrait mettre à mal la formule du gouvernement par consensus qui régit la Suisse depuis un demi-siècle. Il cite la parlementaire bâloise des Verts Miriam Behrens, pour qui l'UDC n'a jamais cessé d'être dans l'opposition même s'ils sont dans le gouvernement de consensus.
"Séance chaotique"
Dans un long article de haut de page, le "Corriere della Sera", plus grand tirage en Italie, évoque un "tremblement de terre politique à Berne". Le quotidien milanais note que le "milliardaire, l´anticonformiste, le polémiste" Christophe Blocher a été remplacé par une "inconnue".
Fin de la formule magique
"Le modèle de consensus suisse menace de se briser", titre en Allemagne "Die Welt". "Désormais, le système politique en Suisse vacille", renchérit la "Frankfurter Rundschau".
Mouton noir
Le quotidien britannique "International Herald Tribune" estime lui aussi que "le vote a placé un point d´interrogation sur l´avenir du système suisse".
GENEVA: Less than two months after Christoph Blocher led the far-right Swiss People's Party to a comfortable election victory, parliamentarians ejected the controversial justice minister from the cabinet Wednesday.
The vote placed a question mark over the future of Switzerland's system of consensus government. In an election by Parliament of the seven-member Federal Council, which functions as Switzerland's cabinet, lawmakers voted for another SVP member, Eveline Widmer-Schlumpf, perceived as more moderate, over Blocher.
Nombre de commentateurs opposent les événements du 12 décembre ("journée de l´humiliation" pour Christoph Blocher, selon "Die Welt") au score réalisé par l´UDC le 21 octobre ("journée du triomphe", selon les termes du journal allemand"). Ils rappellent aussi la campagne "agressive" du parti agrarien marquée par la polémique autour du mouton noir.
Les "perdants alliés" (lors des élections fédérales) ont organisé une "action de représaille qui, sous cette forme, est unique pour la république alpine plutôt peu agitée" qu´est la Suisse, constate "Die Welt". Le journal allemand décrit la séance des Chambres fédérales de mercredi comme "turbulente à l´échelle suisse, voire presque chaotique".
Martyr
Et la presse européenne de prévenir des risques d´une UDC dans l´opposition. "Rien n´indique que la capacité de nuisance de l´UDC blochérienne, volontiers xénophobe, sera amoindrie par ce putsch parlementaire", selon "Libération".
"Le gouvernement à Berne aura moins de marge de manoeuvre" s´il doit tenir compte de la résistance d´une opposition parlementaire, prévoit la "Süddeutsche Zeitung".
"Un Blocher déchaîné comme martyr sur les bancs de l´opposition peut être encore plus dangereux que dans le gouvernement", avertit le quotidien autrichien "Kurier".
Le "Soir" belge mise aussi sur le fait qu´en démocratie directe, Christoph Blocher "aura toutes les possibilités de déployer ses talents de populiste".
mercredi 12 décembre 2007
Jenisch, Sinti et Roms
Le Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) publie un ensemble d'études sur le sort des «gens du voyage» en Suisse au XXe siècle, en particulier les centaines d'enfants jenisch, sinti et roms enlevés de force à leur famille, sous couvert d'intégration et d'assimilation, par Pro Juventute entre 1926 et 1973.
mardi 11 décembre 2007
Le quotidien des requérants filmé au centre d’enregistrement
du quotidien sans artifice. Elle a pris ces quartiers
dans l’ancienne cimenterie au lieu-dit Les Fours
à Chaux. L’histoire dit que le ciment de Vallorbe
a servi à la construction du Palais fédéral.
Cette anecdote a donné l’envie au cinéaste
de voir son film cimenter la population
autour de la question de l’asile.
VALLORBE, LE 5 DÉCEMBRE 2007
JOANA ABRIEL
Filmer sans angélisme et sans stigmatisation la réalité au quotidien des demandeurs d’asile et saisir les motivations au travail du personnel chargé de leur accueil, tels sont les objectifs du cinéaste Fernand Melgar.
Avec son équipe composée d’un cameraman, Camille Cottagnoud, d’un preneur de son, Marc von Stürler, et d’une assistante, Alice Sala, ethnologue de formation, il s’est plongé dans l’ambiance de Centre d’enregistrement et de procédure (CEP), depuis le lundi 3 décembre à 4 heures du matin.
«Nous ne sommes pas venus ici en voyeurs, nous allons saisir la réalité telle qu’elle se présente, sans commentaires, sans interview, ni musique. Pendant 60 jours, durée moyenne actuelle d’un séjour au CEP pour un demandeur d’asile, nous allons capter des moments de vie avec le consentement des personnes concernées. Aucun visage ne sera «flouté». Derrière chaque trajectoire de demandeur d’asile se cache une tragédie humaine, les «tricheurs» sont une petite minorité. Mais si pendant notre séjour nous en croisons nous le montrerons sans complaisance. Nous ne volerons aucune image à la dérobée », commente Fernand Melgar.
Ancien clandestin
Ce cinéaste vaudois est fils d’immigré espagnol et, dans son enfance, a vécu une période de clandestinité dans notre pays. «Mes parents ont été traumatisés par les initiatives Schwarzenbach dans les années 1970. Aujourd’hui, une bonne frange de la population tend à diaboliser les requérants d’asile. Sans militantisme, ni populisme, j’ai simplement envie de montrer avec objectivité le vécu de ces personnes qui viennent en Suisse pour sauver leur vie ou dans l’espoir d’une existence plus digne. Ma caméra s’arrêtera également sur l’humanité dont font preuve les gens qui accueillent les requérants, tout en appliquant une loi et des règlements très restrictifs.» «Pour définir le CEP, j’ai repris la métaphore de l’aumônier, le pasteur Pierre-Olivier Heller: «Cette maison est semblable à une forteresse. Il est très difficile d’y pénétrer. Par contre, depuis l’intérieur tout est fait pour en faciliter la sortie. Le titre de mon film sera La forteresse».
Une autorisation exceptionnelle
Les autorisations accordées aux médias pour saisir la réalité du centre ne sont pas faciles à obtenir. L’aval pour un tournage de deux mois accordé à l’équipe de Fernand Melgar par l’Office fédéral des migrations est exceptionnel, c’est une première.
Le film est produit par l’association Climage qui réunit des réalisateurs indépendants et dont Fernand Melgar est un des membres. Le budget est modeste pour un documentaire. La réalisation bénéficie du soutien de l’Office fédéral de la culture de la SSR, qui diffusera le film sur ses trois chaînes de télévision l’an prochain. Un accord est sur le point d’être signé avec la chaîne européenne Arte.
Six mois de démarches
L’idée du film a été suggérée à Fernand Melgar par Stéphane Goël, un ami membre de Climage. Il a visité la bâtisse en compagnie d’Hélène Küng, alors aumônier au CEP. «Il m’a fallu six mois de démarches pour convaincre tous les partenaires. Plus du 50% du personnel du centre a accepté de jouer le jeu. Cela est très réjouissant. Nous aurions aimé loger dans le bâtiment, mais cela n’a pas été possible. Nous avons alors trouvé un appartement dans l’ancienne cimenterie située au lieu-dit les Fours à Chaux», précise Fernand Melgar.
Touché par la prière d’Africains pour la Suisse et ses autorités
Fernand Melgar dit avoir été surpris de voir une trentaine d’Africains commencer leur «messe» du soir en priant pour la Suisse et ses autorités. «Ils ont même invoqué la bénédiction divine sur notre équipe.
Cela nous a touchés.» Deux des leaders du groupe ont accepté de témoigner pour autant que leur identité ne soit pas divulguée.
Ami est un ex-chef traditionnel vaudou qui vivait dans un pays d’Afrique occidentale. Il est francophone. Il risque sa vie dans son village, car après avoir pris conscience que certaines coutumes ancestrales étaient inhumaines, il a refusé de les pratiquer. «Une petite fille est morte après que je l’ai excisée.Je n’en dormais plus la nuit.J’ai fui et j’ai trouvé refuge chez un pasteur à 8km de chez moi. A la lecture de la Bible, j’ai découvert un Dieu miséricordieux plus grand que Doudouwa, que j’adorais. Les mots me manquent pour décrire la grandeur de son amour», témoigne Ami. Il a été retrouvé et tabassé par les autorités de son village.
Il a pu venir en Suisse grâce à l’appui d’une femme d’affaires qui l’implorait de ne pas exciser ses deux petites filles. «Je lui ai dit: si je ne suis plus là, il n’y aura pas d’excision. Aidez- moi à fuir.» La femme a organisé son voyage. Aujourd’hui, Ami souhaite se battre contre les pratiques inhumaines héritées de la tradition. Il craint de ne plus jamais revoir son pays.
«Ici on me surnomme pasteur car je participe activement à l’animation de la prière du soir avec H.», explique Ami. H est un ressortissant d’un pays anglophone, situé au Sud de l’Algérie. Il est né musulman.
Mais il a été élevé par la femme de son oncle, une chrétienne qui habitait un pays voisin. Son père appartenait à un groupe de rébellion et cachait des armes dans sa maison. A la mort de son papa, au début de cette année, H. a voulu remettre les armes aux compagnons de son père. Malheureusement, il a été arrêté pour trafic illégal. Il s’est échappé. Dans un premier temps, il a trouvé refuge en Algérie. Un téléphone l’a averti que même dans ce pays, il était en danger. Des amis l’ont aidé à venir en Suisse. Il se destinait à une carrière de footballeur professionnel, mais le destin en a décidé autrement. Il dit sa reconnaissance à Dieu pour l’avoir protéger de la mort. Parler de son vécu fait remonter en lui des émotions douloureuses. «Ici, dans la prière, entre Africains nous retrouvons l’espoir. Quand l’un d’entre nous a le moral au plus bas, il y a toujours une personne dans le groupe pour le réconforter.»