jeudi 8 septembre 2005

Le patron du SPOP devant la justice

24heures révèle aujourd'hui que Henri Rothen sera bel et bien traduit en justice. Le recours contre le non-lieu a été déclaré recevable.

Chef du Service de la population (SPOP), Henri Rothen devra comparaître devant le Tribunal de police de l’arrondissement de Lausanne. Le recours déposé contre son non-lieu obtenu dans le cadre de l’affaire des deux requérants d’asile «calomniés» a en effet abouti. Henri Rothen est renvoyé pour calomnie et subsidiairement pour diffamation. L’affaire a éclaté à fin mars dernier. Deux frères originaires de Serbie-et-Monténégro ont déposé plainte contre le chef du SPOP. Motif: ce dernier a affirmé qu’ils avaient des «antécédents judiciaires lourds». Ces propos ont été tenus à un groupe de députés, en présence du conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud. En juillet, l’enquête pénale contre Henri Rothen a débouché sur un non-lieu. Les deux frères, qui ont depuis été expulsés du pays, ont donc déposé recours au Tribunal d’accusation. Un recours partiellement admis. Car si l’un des frères a bel et bien été condamné pour des infractions relevant de la loi sur la circulation routière, le second a un casier judiciaire vierge. Actuellement en vacances, Henri Rothen n’a pas pu être atteint hier. De son côté, Jean-Claude Mermoud n’a pas souhaité commenter la nouvelle concernant son chef de service. A gauche de l’échiquier politique et dans les milieux proches de l’asile, l’affaire avait fait grand bruit. Avec la décision du Tribunal d’accusation, elle semble devoir reprendre de plus belle. «Il est édifiant de constater que le canton n’a pas attendu la fin du délai de recours pour annoncer le non-lieu du chef du SPOP», souligne Cesla Amarelle, vice-présidente des socialistes vaudois et membre de la Coordination Asile. Les conséquences politiques de ce nouvel épisode sont difficilement mesurables pour le moment. Sur un plan général, la gauche fustige une fois encore la politique d’asile du Conseil d’Etat. Et elle va surveiller attentivement le jugement du Tribunal. «Si le chef de service devait être condamné, Jean-Claude Mermoud devrait prendre ses responsabilités, ajoute Cesla Amarelle. Une condamnation constitue un motif de résiliation du contrat de travail.»

Lire le communiqué sur Romandie.com

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