mardi 28 juin 2005

24heures suit un débouté rentré volontairement en Serbie


Lundi 13 juin, Senad Suljovic a quitté la Suisse, préférant à un renvoi forcé le départ volontaire avec aide au retour. L’homme de 35 ans, musulman de Serbie, fait partie des 523 requérants déboutés pour qui le Canton de Vaud avait présenté une demande à Berne. Jour après jour, 24 heures a suivi Senad sur sa terre natale et mesuré le soutien sur place.
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Les impressions de Roger Saugy, le député qui a suivi Senad,

La vie de Senad en 200 mots
Senad Suljovic est né le 10 février 1970 dans un village de la région de Sandjak, partagée entre la Serbie et le Monténégro, et où se concentre une partie de la minorité musulmane de Serbie. En 1975, les parents et leurs quatre fils déménagent à Belgrade où les conditions de vie sont meilleures. Les enfants passent toute leur scolarité et formation professionnelle dans la capitale yougoslave. C’est au début des années 90 que la situation se détériore: la guerre rend de plus en plus difficile le quotidien des musulmans à Belgrade. Alors que deux de ses frères demandent l’asile en Suisse, et l’obtiennent, Senad part en 1992 pour la Turquie où il pratique son métier de tailleur-couturier durant six ans. En 1997, retour à Sarajevo, où son père et son quatrième frère se sont installés. Il songe alors à répondre à l’appel de ses deux autres frères, toujours en Suisse. Après quelques tentatives de passage par l’Adriatique, il arrive dans le canton de Vaud où il demande l’asile. Senad travaille dans une entreprise de nettoyage; mais celle-ci ferme, il se retrouve au chômage et suit une formation de carreleur. D’autres petits boulots suivront. En 2004, notre homme fait partie du groupe des 523 requérants d’asile vaudois pour lesquels le Canton avait présenté une demande de régularisation en application de la circulaire Metzler. Berne refuse plusieurs fois son dossier. Plus d’autre issue: il faut partir.
Sept cents francs pour commencer
Afin d’éviter de partir menottes aux poignets, il opte pour le départ «volontaire» avec aide au retour. A
savoir 700 francs suisses pour subvenir aux besoins les premiers temps sur place (dans ce pays en pleine transition, le salaire moyen est de 300 à 375 francs par mois). Ensuite, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) met sur pied avec la personne un programme de réinsertion professionnelle, concrétisé en liquide ou en nature.

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